Erik Spoelstra : « On s’est fait méchamment botter le cul »

Il n’a même pas attendu la première question pour prononcer la sentence.

« Nous avons ce que nous méritons. »

Spontanément, Erik Spoelstra s’est penché sur le micro de l’estrade, pour commencer son interrogatoire comme il l’a conclu: par admettre l’évidence. Il la répétera quatre fois en cinq minutes de conférence de presse. A chaque fois avec un peu plus d’amertume et de colère. 

« Ils nous ont surclassé dans tous les domaines. Ils ont joué avec plus d’énergie, de concentration et de volonté. Je ne veux même pas entendre les gars parler de maladresse offensive, si on croit que le problème vient de là on se prend nous mêmes pour des abrutis. Vraiment », s’est épanché le coach du Heat, la tête basse.

Si Spoelstra ne veut pas entendre parler de maladresse, en revanche, il pointe du doigt le manque de volonté en défense.

« Si on ne fait pas notre boulot avec discipline et envie, leurs shooteurs vont être ouverts et c’est ce qui s’est passé. Ils ont pu profiter de toutes les positions dont ils voulaient. En basket, quand tu shootes dans un fauteuil le panier te semble plus grand après chaque tir. Ils se sont amusés, ils ont fait ce qu’ils voulaient au drive, au rebond offensif, en transition« , constate Spo.

« On n’a pas le droit de lâcher comme ça ! »

Pas inquiet pour un brin sur le premier match de LeBron James sans lancer-franc depuis son arrivée à Miami à l’été 2010, « il va trouver un moyen de réagir et d’ajuster, il le fait tout le temps », le technicien floridien l’a mauvaise. Très mauvaise. Et contrairement à son homologue texan, taiseux et cynique dans la victoire comme dans la défaite, le favori de Pat Riley se lâche et balance.

« On s’est fait botter le cul, méchamment. C’est une des pires performances de l’histoire de la franchise, et en finale NBA on n’a pas le droit de lâcher comme ça. Nous avons perdu confiance en nous, nous avons abdiqué. Je n’ai pas reconnu l’équipe qui était sur le parquet ce soir. »

Le AT&T Center n’aura pas non plus reconnu le champion sortant, ni son quadruple MVP, éteint. Jamais depuis l’élimination des Cavs par Boston en 2010, LeBron n’avait dégagé une telle impression d’impuissance. Il a 48 heures pour trouver une solution. Pas une de plus.