Gregg Popovich s’est présenté devant la presse samedi, comme tous les jours depuis mercredi. Le druide des Spurs ne goûte pas franchement à l’exercice, surtout en pleine finale. Les médias, c’est bien connu Pop les a dans le piffe. A la vielle du Game 2, il était un peu mieux luné et a bien voulu s’épancher un peu sur LeBron James, son assistant Budenholzer et la règle du replay.
Pop, c’est la dernière série de Bud Budenholzer avant son départ pour Atlanta. Est-ce que vous pouvez évoquer votre relation avec lui et les challenges auxquels il va se retrouver confronter en quittant son rôle d’assistant pour devenir head-coach ?
Pour ce qui est des problèmes qu’il va devoir gérer, ce sont les siens et pas les miens. Je ne vais pas m’en soucier et surtout pas maintenant, j’ai autre chose à penser. Pour l’instant, ce n’est pas dans mes pensées. Pour ce qui est de ma relation avec lui, Bud est un confident intime depuis de longues années, un très bon professionnel mais aussi un ami. Il est très doué, très intelligent et je n’ai aucun doute sur le fait qu’il va faire du super boulot aux Hawks. Cela fait déjà bizarre de se dire qu’il ne sera plus là la saison prochaine. Quand je le regarde assis sur le banc et que je me dis que c’est fini, je sais que je vais le regretter. Nous avons commencé ensemble à Golden State, quand je l’ai amené dans le staff comme bénévole dans la salle vidéo. Il m’a dit qu’il voulait être impliqué, je lui ai trouvé ce poste à la vidéo. Il devait analyser les pick and roll, ne parler ni à moi ni à personne, ne demander aucun ticket, le tout sans être payé. Il a tenu pendant un an. Voilà de quoi il est fait.
« Honnêtement j’étais très heureux pour LeBron au cours de la saison quand j’ai vu qu’il était mieux dans sa peau et n’avait plus besoin de vous écouter, vous tous. »
Quand LeBron entend les journalistes lui dire qu’il doit être plus agressif, il répond que ça lui passe au-dessus de la tête, qu’il n’écoute plus ces recommandations extérieures. Vous n’avez eu de cesse de répéter à quel point il avait changé et faisait moins attention à tout le bruit qui l’entoure en permanence. Cela vous conforte dans votre idée ?
En effet je l’ai déjà dit par le passé, beaucoup. On m’a déjà demandé avant les playoffs, et je le répète : il a grandi, il a mûri. Il n’a plus besoin que l’un de vous lui dise quoi que ce soit, il en sait plus que vous tous réunis. Il comprend le jeu. S’il fait une passe et que vous pensez qu’il aurait dû shooter ou l’inverse, votre opinion ne pèse rien à ses yeux. Il s’en fout. C’est un grand joueur et ces décisions sont les siennes. Elles ne marchent pas toutes mais c’est aussi le cas pour Michaël Jordan, Tim Duncan, Shaquille, Kobe et bien d’autres. Tu prends une décision, t’assumes et la vie continue. Depuis le début, tout le tintamarre autour de ce qu’il doit faire, de comment il doit jouer, moi ça me fait marrer. C’est hilarant. Honnêtement j’étais très heureux pour lui au cours de la saison quand j’ai vu qu’il était mieux dans sa peau et n’avait plus besoin de vous écouter, vous tous.
Il a fallu plusieurs visionnages vidéos pour valider le tir de Tony Parker en fin de match. Vous pensez quoi vous de cette règle et de son impact sur le jeu ? Il y a-t-il des choses que voudriez voir enlever ou ajouter ?
Je n’ai aucun problème avec ça car en basket, c’est tellement difficile d’avoir raison à chaque coup de sifflet. Chaque coach espère que l’arbitre décidera en sa faveur mais ça ne marche pas comme ça. Pour moi la règle du « replay » a aidé sur beaucoup de matches à ce que les coups de sifflets soient justes dans les fins de matches, en saison régulière et en playoffs. Il y a probablement d’autres astuces à mettre en place mais pour être honnête avec vous, je n’ai pas en ce moment les capacités mentales pour me pencher sur la question. Peut-être que dans un mois, ça sera plus facile pour moi d’en parler.
Propos recueillis à Miami