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Gary Payton, le gant et le verbe (suite et fin)

Le « Sonic boom » se confirme en playoffs avec une qualification rapide face aux Kings (pourtant vainqueurs du Game 2 à la Key Arena) 3-1 et surtout un sweep infligé au double champion sortant, Houston. Rien à faire : chez Gary, chambrer est une seconde nature. Après la victoire 114-107 en prolongation dans le Game 4, il tourne en ridicule la formule utilisée par Rudy Tomjanovich un an plus tôt :

« Ne surestimez jamais le cœur d’un champion fatigué… »

« Rudy T » ne peut que s’incliner devant le génie de son vainqueur :

« Gary est la clé de tout ce que les Sonics entreprennent. C’est le moteur de leur attaque par sa façon de pénétrer et de pousser la balle. C’est lui aussi qui donne le ton en défense, qui dicte le degré d’agressivité avec lequel Seattle vous prend à la gorge. »

La finale de Conférence Ouest 1996 face au Jazz fait saliver tous les observateurs. Elle offre au meneur des Sonics l’adversaire direct le plus redoutable du moment, celui qui se classera meilleur passeur et intercepteur en carrière. Entre Gary Payton et John Stockton, ce n’est pas le grand amour. Pour Gary, c’est physique : la gueule du meneur du Jazz ne lui revient tout simplement pas… Toujours bien rasé, poli et propre sur lui, Stockton est l’antithèse de la star NBA. C’est un bonhomme tranquille, sans histoires, qui prend soin de sa petite famille et va à la messe tous les dimanches. Sur le parquet en revanche, le père John n’a rien d’un saint. Sa compréhension du jeu est innée. Son sens du vice aussi. Mais dans cette opposition de caractères, il y a aussi une certaine forme de respect. Payton considère Stockton comme son adversaire le plus coriace. Pour autant, il ne lui envie rien. Il n’a rien à envier à personne, d’ailleurs. Enfin, si : le crossover de Tim Hardaway le laisse rêveur…

Après sa victoire 88-86 à Salt Lake City le dimanche 26 mai 1996, Seattle mène 3-1 et semble avancer tranquillement vers la troisième Finale NBA de son histoire. Mais Utah résiste. Le Jazz prend le Match 5 après prolongation sur le terrain de son adversaire (98-95) puis égalise à 3-3 en réussissant un blow out (118-83). Le Game 7 a lieu le dimanche 2 juin à la Key Arena. Cela fait six jours que Chicago a décroché son billet à l’Est (sweep contre Orlando). Les mormons sont au bout du rouleau. Karl Malone (22 pts) shoote à 36.4%, Bryon Russell (13) et Jeff Hornacek (10) à 30%… En face, aucun joueur du cinq Payton-Hawkins-Schrempf-Kemp-Perkins n’est en dessous des 50% aux tirs. Stockton remporte son duel (22 pts à 21 ; 8 rbds à 6 ; 7 pds à 5 ; 4 ints à 1) mais Seattle s’impose de 4 points, 90-86, et avance jusqu’aux Finales NBA.

On promet l’enfer aux Sonics face à la meilleure équipe de l’histoire (72-10), comme le résume une Une de « Sports Illustrated » barrée d’un « Mission: impossible ». La légende précise :

« Votre tâche, M. Payton, est d’arrêter les Bulls. Bonne chance, Gary. »

Ce Chicago-Seattle offre un affrontement de rêve entre deux joueurs qui se ressemblent en bien des points. Compétiteurs-nés, Michael Jordan et Gary Payton partagent la même dureté, le même degré d’exigence, le même instinct guerrier. Le second n’a rien à envier au premier sur le plan mental. On l’a dit : ce sont les seuls arrières auréolés du titre de « Défenseur de l’année ». Payton rend 6 cm à Jordan mais il est tout à fait apte à défendre sur lui. Il est suffisamment véloce, athlétique, agile, robuste – et malin – pour cela. Il possède de longs bras et des mains agiles et rapides. Et puis on le dit fort comme un bœuf…

Les Bulls n’ont lâché que 10 matches en saison régulière, donc, mais aussi un seul match en playoffs (le Game 3 de la demi-finale de Conférence Est face aux Knicks et encore, en prolongation). La démonstration se poursuit en Finales avec trois victoires 107-90, 92-88 et 108 à 86. Un peu partout aux Etats-Unis, on s’interroge pour savoir si Chicago n’aligne pas tout simplement la meilleure équipe de tous les temps. Seattle est au bord du K.-O. Gary Payton étouffe sous la défense rugueuse de Ron Harper qui l’a empêché à chaque fois d’atteindre la barre des 20 points. Mais les Sonics refusent d’abdiquer. Le capitaine de l’équipe, Nate McMillan, montre l’exemple en tenant sa place malgré un dos douloureux.

Ça ne rigole plus pour Michael Jordan

George Karl demande à Payton de s’occuper personnellement du cas Jordan. Les Matches 4 et 5 se soldent par une victoire de Seattle avec un Gary à 21 et 23 points et un « MJ » limité à 31.6% aux tirs dans la quatrième manche. Pour un total de 23 points, son plus petit dans un rendez-vous des Finales. Les chiffres ne trompent pas : durant ses trois premières Finales NBA, le n°23 des Bulls avait tourné à 36.3 points de moyenne, atteignant la barre des trente 14 fois sur 17. En 1996, il tourne à 27.3 points et n’atteindra cette barre des 30 qu’une fois, dans le Game 3. Dans la cinquième manche, « Air Jordan » doit se contenter de 26 points (et seulement 2 dans le quatrième quart-temps), son deuxième plus mauvais total. Ses 22 dans la sixième constitueront un nouveau « record »… Aucune autre équipe ne parvint à le limiter sous la barre des 30 unités plus de deux fois.

« Si nous sommes capables de jouer comme nous l’avons fait sur les deux derniers matches, nous avons une chance de les battre », clame le n°20 des Sonics après le Game 5.

Blessée dans son amour-propre, Sa Majesté refusa d’accorder un quelconque crédit au principal responsable de ses tourments.

« Personne ne peut m’arrêter. Moi seul peux m’arrêter. J’ai loupé des tirs faciles, c’est tout. »

Le dimanche 16 juin, Chicago accueille le Game 6. Payton joue 47 minutes. Jordan est dans un mauvais soir aux tirs (5/19) mais il se rattrape aux lancers francs (11/12). Et surtout, Dennis Rodman capte 19 rebonds, dont 11 offensifs. C’en est trop pour une équipe de Seattle dominée dans tous les compartiments du jeu et peu inspirée derrière l’arc (20.8%). Payton termine la soirée avec 19 points, 4 rebonds, 7 passes et 2 interceptions. Les Bulls sont champions pour la quatrième fois sous l’ère Jordan. « The Glove » termine la série avec une moyenne de 18 points (à 44% et 33.3% à 3 pts), 6.3 rebonds, 7 passes et 1.5 interception.

« On leur tire tous notre chapeau », déclare le meneur des Sonics. « Ils ont fait du très bon boulot et je les félicite sincèrement pour leur victoire. »

A la télé, Bill Walton souligne ce que tout le monde a constaté de visu : dans la deuxième partie de la série, le n°20 des Sonics a contenu « MJ », auteur de ses plus petits scores à ce niveau de compétition (23, 26 et 22 pts donc). George Karl regretta ouvertement de ne pas avoir mis son meneur sur le dos du n°23 chicagoan dès le coup d’envoi de la Finale.

L’année s’achève sur une bonne note. USA Basketball invite Gary Payton à représenter la nation lors des Jeux Olympiques qui ont lieu à Atlanta. Payton n’était pas censé faire partie de la « Dream Team III ». Glenn Robinson, victime d’une blessure au tendon d’Achille, dut céder sa place. Michael Jordan n’est pas là mais Lenny Wilkens, le coach, n’a pas à se plaindre du matos mis à sa disposition (Shaq, Olajuwon, Barkley, Pippen, Malone, Stockton, Robinson, Penny Hardaway…). Les USA remportent aisément leur poule avant de dégommer le Brésil (98-75), l’Australie (101-73) et la Yougoslavie (95-69).

Les mœurs ont bien changé : au milieu des années 90, être free-agent n’empêche pas de participer à une grande compétition internationale. Gary est libre. New York le veut. Miami aussi. Il estime que Seattle est l’équipe la plus proche du titre NBA dans cette configuration-là. Aussi, il décide de prolonger son séjour dans l’Etat de Washington. Montant de son nouveau contrat : 85 millions de dollars sur 7 ans. Comme pour justifier la montagne de billets verts formée à ses pieds, le Californien signe sa meilleure saison NBA (21.8 pts, 4.6 rbds, 7.1 pds, 2.4 ints). Elle lui vaudra une troisième citation dans le deuxième cinq All-NBA.

Malheureusement, l’équipe commence à traverser une zone de fortes turbulences. Shawn Kemp ne joue pas à son véritable niveau. Champion de la division Pacific (57-25) pour la deuxième année de suite, Seattle a besoin de cinq matches pour sortir Phoenix, orphelin de Charles Barkley, au premier tour des playoffs. Un an après un sweep embarrassant, Houston prend sa revanche en demi-finales de Conférence (4-3). Ce n’est rien en comparaison du venin qui s’est propagé dans les veines de l’équipe. Kemp fait la gueule, miné par ses problèmes d’alcool, agacé par le refus opposé à ses demandes d’augmentation et excédé par les 35 millions de dollars offerts à Jim McIlvaine. Il va au clash avec la direction des Sonics et demande à être transféré. Requête satisfaite le 25 septembre 1997 avec un trade à trois équipes expédiant l’indélicat à Cleveland. Chez les Sonics, il est remplacé par Vin Baker, triple All-Star sous le maillot de Milwaukee. Dans un premier temps, cet échange apparaîtra profitable. Kemp parti, Payton (29 ans) s’impose comme le leader indiscutable d’un vestiaire qui accueille un revenant, Dale Ellis, vu chez les Sonics entre 1986 et 91.

« Cette année, je serai plus que le patron de l’équipe. J’essaierai d’obtenir que tout le monde se sente impliqué à 100%. »

Le n°20 de Seattle a entretenu des relations orageuses avec son entraîneur au fil des ans. Mais George Karl est bien contraint d’admettre que « The Glove » est un joueur à part. Au terme de l’exercice 1997-98, il sera retenu dans le meilleur cinq de la Ligue aux côtés de Michael Jordan, Karl Malone, Tim Duncan et Shaquille O’Neal.

« Gary n’a pas un super shoot, il n’est pas hyper rapide, il ne possède pas un excellent jumper et ce n’est pas non plus le meilleur manieur de balle de la Terre. Mais c’est un winner dans l’âme », explique l’entraîneur des Sonics à « The Oregonian ». « C’est un battant, un gagneur. John Stockton est un meilleur playmaker. Il y a de meilleurs meneurs shooteurs que lui dans cette Ligue. Mais si on fait la somme de ce qu’il apporte en défense et sur tous les autres plans, c’est le meilleur point guard en NBA. » « Je ne pourrais imaginer meilleur 1 pour cette équipe », ajoutait-il dans « Sports Illustrated ». « Il y a de formidables meneurs dans cette Ligue mais personne que je préférerais voir à la place de Gary. »

Au moment du All-Star break 1998, l’équipe est nantie du meilleur bilan de la Ligue (37-10) mais elle doit finalement partager la tête de la poule Pacific avec les Lakers (61-21) et s’incline nettement face à ces mêmes Lakers en demi-finales de Conférence (1-4). Le lock-out fait très mal à l’équipe de la cité émeraude. Au départ de George Karl pour Milwaukee s’ajoute la lente descente aux enfers de Vin Baker qui prend quelques libertés avec la balance et la bouteille. A 30 ans, Gary Payton termine meilleur scoreur (21.7 pts) d’une franchise qui équilibre son bilan (25-25) mais loupe les playoffs pour la première fois depuis 1990. Une première aussi pour « The Glove » en 9 ans de NBA.

Au cours de l’été 1999, le vestiaire des Sonics accueille quelques nouvelles têtes : Brent Barry, lui aussi sorti d’Oregon State, Ruben Patterson, Vernon Maxwell, Horace Grant… Rashard Lewis attaque son année sophomore. Seattle se classe 7e d’une Conférence Ouest (45-37) qui attend l’explication au sommet entre deux rosters hollywoodiens, celui des Lakers et celui des Trail Blazers. Gary Payton est retenu pour la deuxième fois dans le premier cinq NBA (avec Jason Kidd, Kevin Garnett, Tim Duncan et le Shaq) mais Seattle n’a pas sa place dans ce casting de rêve. Utah non plus. La paire Stockton-Malone a laissé passer son ultime chance de remporter le titre l’année précédente. Le Jazz se paie Seattle au premier tour des playoffs (3-2) avant de s’incliner pour la deuxième année de suite face à Portland en demi-finales de Conférence (4-1).

Durant l’été, « The Glove », co-capitaine de la sélection américaine avec Jason Kidd et Alonzo Mourning, décroche à Sydney une deuxième breloque olympique dans les conditions que l’on sait. Les USA se font une grosse frayeur face à la Lituanie en demi-finales (85-83) avant de battre la France de 10 points (85-75) pour s’adjuger leur troisième titre des J.O. consécutif et le douzième en 14 participations. Avec 16 points de moyenne, Payton avait terminé meilleur scoreur US lors du Tournoi des Amériques 1999 à Porto Rico, qualificatif pour la XXVIIe Olympiade. Les Etats-Unis avaient remporté la compétition en gagnant leurs dix matches.

Jason Kidd, l’ami de 30 ans

Parmi les médaillés « australiens » figurait une vieille connaissance. Aîné d’une famille de six enfants, Jason Kidd vit le jour à San Francisco. Il grandit dans un quartier d’Oakland réservé à la classe moyenne et joua au basket sur les playgrounds du coin. C’est là qu’il rencontra Gary. Dans la ville chère aux Pointer Sisters, le basket donna naissance à une amitié indéfectible. Kidd a toujours considéré Payton comme son mentor. Comme toute personne originaire de « Frisco », ils vibrèrent aux exploits de Joe Montana, le quarterback des 49ers. Gary eut également un faible pour les Giants, l’équipe de baseball locale. Et une certaine admiration pour son homonyme de NFL. Il considère sa rencontre avec Walter Payton, le coureur légendaire des Chicago Bears décédé en 1999, comme l’une des plus belles de sa vie.

De 2000 à 2002, les Sonics restent dans le positif (44 et 45 victoires) sans voir la couleur d’une demi-finale de Conf’ (défaite 3-2 contre San Antonio au premier tour des playoffs 2002). A 33 ans, Gary est encore un homme frais. Il a disputé 82 matches et 40.3 minutes par rencontre, rapportant 22.1 points, 4.8 rebonds et 9 passes. Comme A.C. Green, autre ancien d’Oregon State, Payton est un authentique « iron man ». Un homme de fer dont la longévité ferait rêver tous les Greg Oden et les Yao Ming de la Terre. On en vient à se demander, avec le recul, comment le meneur des Sonics a pu disputer 1 335 matches sur 1 362 entre 1990 et 2007, auxquels il faut ajouter 9 All-Star Games, 154 rencontres de playoffs et deux campagnes avec la sélection américaine…

Du 16 janvier 1992 au 13 mars 1996, il joua 354 matches consécutifs. Entre le 18 mars 1996 et le 17 janvier 2001, 356. S’il n’avait pas fait sa mauvaise tête, le Californien aurait évité quelques suspensions et passé encore plus de temps sur les parquets. « The Glove » n’est pas une chochotte ni une poule mouillée. Il possède un cœur énorme et une faculté de résistance inouïe. Autrement dit, il faut plus qu’une blessure pour le dissuader de se mettre en tenue. Sur la décennie 90, seul Karl Malone joua plus que lui et depuis 1990, date de son arrivée sur le circuit, aucun autre joueur n’a passé autant de minutes sur un terrain.

« La résistance et la longévité ont toujours été l’un des points forts de Gary », écrivait « Sporting News ». « Il a manqué seulement deux matches en 10 ans (ndlr : de 1990 à 2000) et on a quasiment toujours pu compter sur lui pour une débauche d’efforts totale sur presque toute la durée d’un match, malgré des douleurs récurrentes au dos qui nécessitaient des séances de stretching intense et l’application régulière de poches de chaleur. »

Le février 2003, un blockbuster trade expédie Gary Payton (20.8 pts, 8.8 pds) et Desmond Mason chez les Bucks, où le premier retrouve George Karl. Seattle récupère Ray Allen, Flip Murray, Kevin Ollie et un premier tour de draft 2003 (utilisé pour retenir Luke Ridnour). Pourquoi ce trade après 12 ans et demi de vie commune ? Le contrat du meneur des Sonics, alors âgé de 34 ans, expirait en fin de saison. Rick Sund, le GM des Sonics, ne voulait pas voir filer un joueur neuf fois All-Star sans contrepartie. Aussi, quand on lui proposa l’un des shooteurs les plus purs de la Ligue, trois fois All-Star, plus jeune de 7 ans et meilleur scoreur de Milwaukee avec 21.3 points de moyenne, il n’hésita pas une seconde… Payton était également dans le viseur des Pacers.

Le départ de Ray Allen libère le spot de shooting guard des Bucks pour Michael Redd mais l’arrivée du double champion olympique bouche subitement l’horizon de Sam Cassell… Ce trade fait un autre déçu : Nate McMillan, coach des Sonics et coéquipier du n°20 dans le backcourt de Seattle huit ans durant jusqu’à sa retraite, en 1998.

« Contribuer au départ de Gary de la ville de Seattle est l’une des épreuves les plus difficiles que j’ai eu à affronter au cours de ma vie », explique-t-il au cours d’une conférence de presse. « Il est dur pour moi de montrer une quelconque forme d’enthousiasme. Je ne perds pas seulement des joueurs, je perds aussi un ami très proche. »

Payton ne quitte pas le Nord-Ouest des Etats-Unis le cœur léger. Mais ses relations avec le front office des Sonics étaient devenues hyper tendues. Son agent, Aaron Goodwin, négocia en vain une extension de contrat. Ce ne fut pas non plus le joueur le plus facile à gérer au locker room. Il fallut multiplier les amendes et les suspensions pour obtenir un minimum de discipline chez un élément caractériel, lunatique et un brin égoïste. Attitude de starlette directement héritée du trash-talking. Un joueur irascible et soupe au lait qui se comporte comme un petit démon sur le parquet ne peut pas (re)devenir un ange une fois la partie terminée.

Chez les Bucks, le finaliste NBA 1996, starter pour le Match des Etoiles en 1997 et 98, demeure un produit tout à fait rentable (19.6 pts, 7.4 pds) mais on sait par avance qu’il effectue là une simple pige, contraint et forcé. Au lendemain d’une élimination 4-2 face aux Nets au premier tour des playoffs, « The Glove » se met sans surprise en quête d’une nouvelle équipe. Les Lakers posent un chèque de 4,9 M$ sur la table, soit la midlevel exception. D’après Aaron Goodwin, Portland en propose 30 de plus, ce qui paraît hautement improbable compte tenu de la masse salariale de l’équipe. Les Trail Blazers n’ont sans doute pas mieux à offrir que les Californiens. Et comment dire « Non » à l’équipe qui a remporté trois titres au début de la décennie ? Le crime de lèse-majesté commis par San Antonio en demi-finales de Conférence Ouest (4-2 en 2003) ne peut pas rester impuni.

Le 16 juillet, Los Angeles croit réussir le coup du siècle en obtenant les signatures de Gary Payton et Karl Malone. Les « 4 Fantastiques » Payton-Bryant-Malone-O’Neal sont nés. Aucune franchise n’a jamais aligné un quatuor aussi prestigieux. Le 1er avril 2004, Fabrice signe un magnifique poisson d’avril sur Basket USA en annonçant un troisième come-back de Michael Jordan, cette fois à L.A. : Sa Majesté ne peut tout simplement pas « résister à la tentation de faire partie d’une authentique Dream Team »… Seulement, le rêve ne se nourrit pas de noms ronflants. A Detroit, cinq Pistons liés comme les doigts de la main donnent une leçon de solidarité et d’efficacité avec un basket conjuguant précision et cohésion.

La blessure de Karl Malone au genou gauche complique un peu plus le scénario d’une Finale mal engagée, côté californien, avec la perte du Game 1 au Staples Center. Au Palace d’Auburn Hills, porté par un public chauffé à blanc, Detroit se révèle proprement injouable. La formation coachée par Larry Brown devient la première équipe à remporter les trois matches du « milieu » dans le format 2-3-2. Quatre victoires à une. Game over. S’il s’est retrouvé coincé dans une attaque en triangle qui limite traditionnellement le rayonnement du meneur, Gary Payton n’a pas livré une saison déshonorante (14.6 pts à 47.1%, son meilleur pourcentage depuis 1996-97, 4.2 pds et 5.5 pds). Simplement, il n’est plus le défenseur qu’il a été et la mainmise du MVP Chauncey Billups sur cette Finale (21 pts, 3.2 rbds, 5.2 pds, 1.2 int) est là pour le rappeler. En faillite aux tirs, Payton a terminé la série avec une moyenne de 4.2 points (à 32.1% et 20% à 3 pts), 3 rebonds, 4.4 passes et 1.2 steal. On est très en dessous de sa production tout au long de l’année. Los Angeles en tire les conclusions qui s’imposent : à 35 ans, « The Glove » semble être un homme du passé.

Les papys du Heat font de la résistance

Le 6 août, Payton est cédé à Boston en compagnie de Rick Fox. Los Angeles lâche un premier tour de draft 2006 (qui servira à récupérer Rajon Rondo) et du cash. La contrepartie est censée se composer de Chucky Atkins, Marcus Banks, Chris Mihm et un deuxième tour de draft mais Payton refuse catégoriquement de déménager sur la Côte Est – sa fille est scolarisée à l’autre bout du pays – et sèche la visite médicale d’usage. Dans un trade restructuré, Jumaine Jones remplace Marcus Banks et Boston conserve son deuxième tour de draft. Les Celtics ne peuvent se résoudre à perdre Banks si la bouderie de Payton dure plus que de raison. Mais à moins d’arrêter sa carrière, le vétéran n’a pas d’autre choix que de se mettre au service d’une équipe sweepée par Indiana au printemps précédent, au premier tour des playoffs.

En février 2005, les Celtics font revenir Antoine Walker dans le Massachusetts en proposant Tom Gugliotta, Michael Stewart et Gary Payton à Atlanta. Les Hawks ne veulent pas de l’ancien Sonic et le coupent le 1er mars. Trois jours plus tard, l’intéressé signe… à Boston. Il disputera un total de 77 matches (tous comme starter) pour une moyenne de 11.3 points et 6.1 passes. Les Celtics s’inclinent à nouveau face aux Pacers au premier tour des playoffs. Indiana perd le Match 6 chez lui en prolongation (92-89) mais réussit à limiter son adversaire à 70 points sur ses terres, dans le Match 7.

« The Glove » souffle ses 36 bougies le 23 juillet. Il n’est pas question pour lui d’arrêter le basket. L’arrivée de Shaquille O’Neal au Heat en 2004 a provoqué un séisme à peine moins important que celui engendré par la constitution du « Méga 3 » cet été. La finale de Conférence Est 2005 est restée indécise jusqu’au bout (88-82 pour Detroit dans le Game 7 en Floride alors que Miami menait de 6 pts à 3 mn de la fin). Antoine Walker, Jason Williams, James Posey et Jason Kapono mettent le cap sur South Beach. Gary Payton est engagé sur son expérience au minimum syndical : 1,1 million de dollars la saison.

On ne trouve personne pour croire que ce curieux attelage ait le label « champion ». O’Neal et Payton ont largement dépassé la trentaine, comme Alonzo Mourning. Antoine Walker est un arroseur-né et Jason Williams un spécialiste de la passe dans le décor. La saison démarre cahin-caha (11-10). Stan Van Gundy rend son tablier, remplacé par le Kirk Douglas du coaching, Pat Riley. Miami peine à croquer les gros – battu deux fois par San Antonio, champion sortant, et Phoenix, battu de 36 points par Dallas, futur adversaire en Finales – mais poste un bilan de 52 victoires-30 défaites et termine 2e à l’Est.

C’est moins bien que l’année précédente (1er, 59-23). Seulement, le Heat force son destin. Face à Chicago (4-2), avec un Udonis Haslem expulsé dans le Match 1 pour avoir craché son protège-dents sur l’arbitre. Face à New Jersey (4-1), après avoir perdu le Match 1 à l’AmericanAirlines Arena. Face à Detroit (4-2), dans la revanche de la finale de Conférence 2005. Dallas est à deux doigts de mener 3-0 en Finales sans un incroyable numéro de Dwyane Wade qui maintient Miami en vie. Dans le Game 3, « Flash » rapporte 42 points et 13 rebonds. Les hommes de Pat Riley accusaient un retard de 13 points à 6 minutes de la fin…

Dans la manche suivante, Wade ajoute 36 pions. Dallas n’inscrit que 7 points dans le quatrième quart-temps (record en Finales). Le Heat devient la deuxième équipe à remporter trois matches consécutifs à domicile. Wade rapporte 43 points en shootant autant de lancers francs que tous les Mavs réunis… Ses 21 lancers réussis dans ce Match 5 établissent un nouveau record. La sixième manche dans le Texas est du même tonneau : un « Flash » intersidéral (36 pts à 10/18, 10 rbds, 5 pds, 4 ints, 3 cts) offre à la franchise floridienne le premier titre de son histoire. Seuls Boston en 1969 et Portland en 1977 avaient remonté un handicap de 2-0 pour remporter le trophée.

Gary Payton disputait là, à presque 38 ans, ses troisièmes Finales NBA. Sa contribution fut très modeste si l’on s’arrête à la lecture des chiffres (2.7 pts, 2 rbds et 2 pds de moyenne) mais il planta deux shoots déterminants dans la série : le tir de la victoire dans le Game 3 (98-93), à 9.3 secondes de la fin, alors qu’il n’avait pas marqué un seul point auparavant, et le dernier panier du Heat dans le Game 5 (victoire 101-100 en overtime). Une forme d’injustice est réparée avec l’obtention, sur le fil, de cette bague de champion. Le bonheur de Gary fait plaisir à voir. Celui d’Alonzo Mourning aussi. Pour l’ensemble de leur œuvre, pour tous les services rendus au basket, ces deux-là – comme tant d’autres, de Charles Barkley à Karl Malone en passant par Patrick Ewing et Penny Hardaway – méritaient de connaître une issue heureuse. Peu importe, au fond, que « The Glove » ait dû jouer les mercenaires pour cela.

Au cours de l’été, les deux champions olympiques de Sydney rempilent pour tenter de réussir un très hypothétique back-to-back. Le combat de trop. Le match d’ouverture de la saison 2006-07 est une humiliation à lui seul (66-108). Jamais Miami n’avait pris une telle tôle à domicile. Aucun champion sortant n’avait été ainsi ridiculisé. Payton loupe trois semaines de compétition en raison d’une blessure au mollet. L’année se termine comme elle avait commencé : par une branlée face aux Bulls. Au premier tour des playoffs, Miami est balayé sans ménagement, une première pour un champion en titre depuis 1957. Une première aussi pour la franchise.

Payton a 38 ans. Au lendemain d’une 17e campagne tristounette (5.3 pts et 3 pds en 22.1 mn), il prend la meilleure décision possible : stopper les frais. En 17 ans de NBA, il n’aura loupé que 27 matches sur un total de 1 362… « The Mouth » possède toute une ribambelle de distinctions. Neuf fois All-Star, 9 fois All-Defensive First Team, 9 fois All-NBA… Il se classe 24e pour le nombre de points marqués en carrière (21 813), 184e pour les rebonds (5 269, à égalité avec Robert Horry), 7e pour les passes (8 966), 3e pour les interceptions (2 445), 8e pour les matches (1 335) et 89e au rating (18.88). C’est le meilleur scoreur, passeur et intercepteur de l’histoire des Sonics. Le seul joueur NBA à totaliser 20 000 points, 5 000 rebonds, 8 000 passes et 2 000 steals en carrière. Le seul aussi, avec John Stockton et Jason Kidd, à totaliser 8 000 assists et 2 000 interceptions. Ses 15 passes dans le All-Star Game 1995 et 13 dans l’édition 1998 furent les deux meilleures marques pour un Match des Etoiles disputé dans les années 90. Il termina meilleur scoreur de l’Ouest en 1996 avec 18 points à San Antonio, le même total que David Robinson.

Le 10e meilleur meneur de l’histoire pour ESPN

On pourrait étirer la liste sur plusieurs pages… Alors, sachez simplement qu’en 2009, « Slam » l’a classé en 38e position des meilleurs basketteurs NBA de l’histoire. Pour ESPN, c’est le 10e meilleur meneur de tous les temps. La plus belle distinction est peut-être venue de TNT. En 2006, dix ans après la désignation des 50 meilleurs joueurs de l’histoire pour les 50 ans de la NBA, la chaîne composa sa liste des 60. Il fallait donc rajouter 10 noms. Parmi les pré-sélectionnés figuraient Maurice Cheeks, Kevin Johnson, Dirk Nowitzki, Steve Nash, Dwyane Wade, Joe Dumars, Adrian Dantley, Alex English, LeBron James, Tracy McGrady (si, si…) ou Dennis Rodman. Le « Club des 10 » accueillait Kobe Bryant, Tim Duncan, Kevin Garnett, Connie Hawkins, Allen Iverson, Jason Kidd, Bob McAdoo, Reggie Miller, Dominique Wilkins et Gary Payton. Le site Basketball Reference donne à ce dernier 87.4% de chances de devenir Hall of Famer. Il sera éligible en 2012.

De toutes parts, les éloges affluèrent. En 1999, Charles Barkley désignait « The Glove » comme « le plus grand basketteur au monde » (comprenez du moment). Kevin Johnson, à qui il devait son surnom, abonda dans ce sens :

« Gary est certainement parmi les meilleurs toutes époques confondues. Il est aussi intimidant que l’étaient Magic Johnson, Isiah Thomas, Tiny Archibald et Maurice Cheeks. Peut-être même plus encore. »

« Je ne saurais pas qui prendre pour diriger le jeu à sa place », ajoutait George Karl. « On peut me citer Jason Kidd mais à chaque fois qu’ils se sont affrontés, Gary a remporté le duel. »

Le fameux Top 10 des meneurs proposé par ESPN place Magic en tête devant Oscar Robertson, Isiah Thomas, John Stockton, Bob Cousy, Walt Frazier, Jason Kidd, Tiny Archibald, Steve Nash et Gary Payton, « plus frimeur qu’un bandit armé ». Avec ce commentaire :

« Un grand scoreur qui pouvait faire tourner une équipe et porter la franchise sur son dos quand c’était nécessaire. Il n’a pas très bien géré sa carrière et fut sous-évalué. Défensivement, il fut l’un des rares points guards de la classe de Walt Frazier. »

Frazier, la référence ultime. Le meilleur défenseur parmi les meneurs (7 fois dans le premier cinq défensif). Un manieur de balle surdoué qui éleva l’interception au rang d’art. Auteur d’un Match 7 étourdissant face aux Lakers lors des Finales 1970 (36 pts, 19 pds, 5 ints), le meneur des Knicks double champion NBA créa un modèle d’équilibre entre attaque et défense sur le poste 1. Sans doute aurait-il scoré encore plus si le roster new-yorkais n’avait pas fait le plein de futurs Hall of Famers.

L’équilibre, c’est précisément ce qui caractérisa le jeu de Gary Payton tout au long de la décennie 90. Le scoreur prolifique des débuts apprit à marquer « le point gagnant » en défense, que ce soit en un contre un ou dans un effort collectif. Aussi l’hebdomadaire « Sporting News » considéra-t-il que « The Mouth » avait créé un précédent avec un impact équivalent des deux côtés du parquet. De quoi en faire le meilleur de tous ? Non. Son jeu d’attaque était au-dessus de la moyenne. Mais pas au niveau des meilleurs. Ce n’était pas un grand shooteur. Par chance, il était beaucoup plus physique que ses principaux adversaires. Il utilisa son corps, sa puissance et sa vitesse pour se frayer un chemin jusqu’au cercle.

Le trash-talker avait bon cœur

Plus jeune, Gary rêvait d’avoir un bar de sports ou son propre restaurant. Il épousa Monique le 26 juillet 1997. Ils eurent trois enfants, Gary Jr, Julian et une fille, Raquel. Gary eut un autre enfant, Gary II, d’une autre femme. La famille Payton partagea son temps entre Oakland et Summerlin, dans la banlieue de Las Vegas. Raquel joue au basket à l’université St. John, une fac catholique privée à New York qui a vu passer Chris Mullin, Mark Jackson, Bill Wennington, Jayson Williams, Malik Sealy et Ron Artest. L’un des frères de Gary joua brièvement au basket en Nouvelle-Zélande.

« Gary est un très bon père », expliquait Monique. « Il passe autant de temps que possible avec les enfants et il se comporte toujours bien avec eux. »

« La paternité a eu un effet positif sur moi », expliquait le n°2 de la draft 1990. « Quand vous devenez père, vous devez mûrir en même temps que vos enfants grandissent. Etre un papa avec beaucoup de responsabilités à la maison m’a aidé à grandir en tant que joueur. Je ne voulais pas que mes enfants entendent dire par leurs copains que leur père se comportait comme un clown ou un taré sur un parquet. »

Le Payton des dernières années s’était calmé. Shaquille O’Neal et Antoine Walker expliquaient prendre beaucoup de plaisir à évoluer à ses côtés. Après son départ de Milwaukee, « The Glove » joua un rôle de mentor auprès des joueurs les plus jeunes. Ses conseils étaient souvent les bienvenus. NBA TV fit appel à lui comme consultant il y a deux saisons. Au début de l’année 1998, il animait une émission sur une radio de Seattle. Pendant deux heures, une fois par semaine, il pouvait donner libre cours à sa passion pour le hip-hop, son genre préféré avec la musique old school. On le vit également au cinéma dans « Les blancs ne savent pas sauter » (1992) et « Eddie » (1996). Comme tout businessman averti, il plaça ses ronds dans plusieurs restaurants et magasins.

Le double champion olympique fut impliqué par ailleurs dans de multiples opérations caritatives. La Gary Payton Foundation permit à des enfants déshérités d’Oakland de suivre une scolarité normale. Avec sa femme Monique, Gary aida à lever des fonds pour la prévention contre le sida. Les enfants de Los Angeles et Miami ont bénéficié plusieurs fois de sa générosité, que ce soit en billets de match ou en jouets et cadeaux divers. C’est dire si le personnage ne doit pas être jugé à l’aune du trash-talking.

Figure majeure de la NBA des années 90, Gary Payton est indissociable de la ville de Seattle. Le maire avait proclamé le 6 juin 2000 « Gary Payton Day ». L’intéressé a exprimé le souhait que son maillot ne soit pas retiré à Oklahoma City, où la franchise a déménagé en 2008. Secrètement, il rêve de piloter la reconstruction d’une équipe dans le Nord-Ouest des Etats-Unis ou de se lancer dans le coaching…

« Au moment de prendre ma retraite, je voulais m’accorder du temps pour réfléchir à la suite. Je ne voulais pas replonger immédiatement dans le basket. Aujourd’hui, j’ai envie à nouveau de faire ce que j’ai toujours aimé faire. J’aimerais décrocher un bon poste dans un staff, me rendre utile et conseiller les jeunes. Je pense que ce sera ma nouvelle occupation l’année prochaine ou la suivante… »

« The Glove » a pronostiqué une finale Boston-Los Angeles pour 2011. Il fait partie des rares figures qui ont approuvé le choix de LeBron James de rejoindre ses potes de la draft 2003 et du Team USA.

Après son shoot victorieux dans le Game 3 des Finales 2006, on lui avait demandé quelle serait l’importance d’un titre NBA dans sa carrière. Réponse :

« Tout le monde veut remporter le titre NBA… Si je disais que ce n’est pas quelque chose d’important pour moi, je mentirais. Après avoir passé autant d’années dans cette Ligue, oui, j’aimerais devenir champion. Si je ne le suis pas, je me considérerai assez chanceux pour avoir évolué dans le meilleur championnat du monde et pour avoir eu l’opportunité d’accomplir tout ce que j’ai accompli. »

Stats

17 ans

1 335 matches (1 233 fois starter)

16.3 pts, 3.9 rbds, 6.7 pds, 1.8 int, 0.2 ct

46.6% aux tirs, 31.7% à 3 pts, 72.9% aux lancers francs

Palmarès

Champion NBA : 2006

Défenseur de l’année 1996

All-Star : 1994, 95, 96, 97, 98, 2000, 01, 02, 03

All-NBA First Team : 1998, 2000

All-NBA Second Team : 1995, 96, 97, 99, 2002

All-NBA Third Team : 1994, 2001

All-Defensive First Team : 1994, 95, 96, 97, 98, 99, 2000, 01, 02

All-Rookie Second Team : 1991

Champion olympique : 1996, 2000

Records

44 points à Minnesota le 4.03.01

16 rebonds à San Antonio le 8.02.00

18 passes à Houston le 5.11.02

8 interceptions (deux fois)

3 contres (deux fois)

Gains

104,3 M$

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