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Si la NBA est un jeu d’échec, qui va gagner le Garry Kasparov Award ?

Par  — 

Chessmaster« Les playoffs sont une partie d’échec ». Telle est le genre de phrase que l’on entend dans les conférences de presse du monde entier une fois le printemps arrivé, que les séries se déroulent en 3, 5 ou 7 matchs. La comparaison sévit depuis des décennies et prend en fin de compte tout son sens. Aux échecs comme en basket, il s’agit d’une face à face entre deux entités, pour lequel leur sport n’a plus de secret, et où le vainqueur sera le plus audacieux, celui qui parviendra à surprendre l’autre. TNT et la NBA ne s’étaient d’ailleurs pas en trompés en faisant le parallèle lors d’une campagne de promotion des phases finales en 2009 (confirmant au passage tout le potentiel d’acteur d’un D-Wade, pour ne citer que lui).

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La seule différence qu’il peut y avoir entre un coach NBA en plein dilemme sur son banc, et un stratège devant son échiquier, c’est que l’effectif d’une équipe peut être plus ou moins riche, ce qui peut rendre la tâche plus ou moins facile, alors qu’aux échecs, le combat se déroule à armes égales (pas plus de deux fous dans chaque camp, compris Phil Jackson?).

L’audace a souri à Frank Vogel

Le premier tour de ces Playoffs NBA nous a offert un spectacle sans pareil dans le suspense, et les coachs ont parfois dû revoir leurs certitudes, user de toujours plus de stratégie, afin de donner un nouvel élan à leur collectif, et récupérer l’avantage des  »match-ups » (duels poste par poste). Comme le dit le dicton, « la chance sourit aux audacieux », et pour moi le plus bel exemple en la matière dans ce 1er round reste sans conteste Frank Vogel, coach d’Indiana, 1er à l’Est, qui a frôlé l’élimination face aux Hawks, 8e, pour finalement s’en sortir en 7 manches. En mal de confiance en fin de saison régulière puis pris à la gorge face à une équipe d’Atlanta qui a tout misé sur le jeu au large, beaucoup d’adresse extérieure et un basket small-ball, les Pacers ont relevé la tête in extremis. Coach Vogel a compris après le match 5 que c’était son équipe qui allait devoir s’adapter, et pas l’inverse.

« On doit être capable de répondre à leur vitesse. On doit les agresser, et pénétrer. Ils savent qu’on s’appuie sur des grands, et ils misent sur leurs prises à deux. On est dans le Game 6, et c’est le moment de changer les choses, et de jouer plus petit » avait d’ailleurs concédé Paul George à la presse.

Avoir le cran de se passer de Scola et Turner

Coach Vogel, plus nuancé, présente pourtant le même 5 à son homologue au moment de débuter, avant de tout chambouler dans ce premier  »win or go home game » qui verra Hibbert ne jouer que 12 minutes. Pour relancer son équipe, Vogel a aussi eu le cran de mettre Turner et Scola sur la touche. Une manière de relancer Lance Stephenson qui rendra la confiance de son coach au centuple par deux gros matchs pour finir la série, mais aussi Ian Mahinmi, dont l’agressivité et l’envie en défense ont reboosté tout un groupe. Sans oublier Chris Copeland, dans un rôle d’intérieur (plus que) fuyant que Vogel n’avait jamais utilisé jusque-là et dont la fougue et le culot ont fait le plus grand bien à Indiana.

Scott Brooks brouille les pistes

A l’Ouest, pour moi, l’audacieux s’est appelé Scott Brooks, head coach d’OKC, qui n’en est pas à son coup d’essai en terme de stratégies. Le  »coach of the year » saison 2011-2012 a lui aussi été à deux doigts de se retrouver en vacances dans le terrible combat qui a déchiré son équipe face à Memphis. Alors que son Thunder venait de craquer une nouvelle fois dans le Game 5 après prolongation (99-100), Brooks a opéré un revirement de situation inattendu, profitant lui aussi de l’ensemble des éléments dont il disposait. Cette fois, c’est sur les postes extérieurs qu’il a fallu trancher. Et pour épauler un Russell Westbrook devenu quasi-incontrôlable, c’est l’expérimenté Caron Butler qui est sorti du lot, passant progressivement dans la rotation devant un Thabo Sefolosha de plus en plus effacé. En bouleversant un 5 majeur inamovible pour y placer Butler à la place de l’arrière suisse (cantonné au banc sur les deux derniers matchs) , Brooks a tenté un coup osé.

« J’ai le sentiment que ça nous a donné une chance de gagner aujourd’hui », a confié Scott Brooks sur ses changements après le Game 6, le premier de la série où OKC a dominé sans partage.

Le défi était double, mais en défense comme en attaque, l’ancien joueur du Heat a répondu présent et a grandement participé au run victorieux de son équipe dans la 2e mi-temps du match 7. L’éclosion de Steven Adams, mieux habilité à contenir le meuble d’époque nommé Zach Randolph, qui a progressivement pris la place de Nick Collison en sortie de banc, a constitué un autre tournant dans cette série (même si Z-Bo n’a pas pris part au match 7).

Têtu comme un Tom…

Comme évoqué précédemment, pour pouvoir réussi des coups, il faut aussi en avoir les possibilités, avec un effectif suffisamment large. On regrettera toutefois le manque d’ouverture d’un Tom Thibodeau dont le match-up entre Noah et Nene a réduit le collectif de Chicago à néant et a conduit les Bulls vers une sortie sans gloire. En préservant sa rotation à 7, même dos au mur, laissant de côté les Nazr Mohammed (qui aurait pu bénéficier de quelques minutes, ne serait-ce que pour reposer un Jooks diminué par une blessure au genou), les Ronnie Brewer ou Jimmer Fredette (dont on ne saura jamais si l’adresse extérieure aurait pu aider Chi-Town dans cette série), Thib’s est mort avec ses idées. Que les coachs encore en course en tirent les leçons.

Enfin, s’il y a eu d’autres ajustements qui auraient également mérité d’être salués (comme l’utilisation de DeJuan Blair par Rick Carlisle, tant d’un point de vue tactique que mental dans le derby texan), ou le coup de maître de Gregg Popovich face à ce même Carlisle, Frank Vogel et Scott Brooks n’ont pas volé leur  »Garry Kasparov » award, récompensant les plus beaux coups de coachs de ce premier tour.

Qui seront les lauréats des demi-finales de conférence ? Quels sont les match-ups qui peuvent faire basculer les quatre séries restantes ? Reggie Jackson peut-il récupérer la mène et décaler Westbrook au poste 2 avec un ticket Fisher-Butler en sortie de banc et Sefolosha pour backer Durant ? La réputation de looser de Randy Wittman est-elle derrière lui ? Frank Vogel va-t-il en fermer encore quelques unes ? Lâchez-vous, et surtout, ayez toujours un coup d’avance !

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