Âgé seulement de 27 ans, Brandon Roy fait indéniablement partie de ces joueurs qui auraient dû marquer l’histoire de leur sport et qui malheureusement ont vu leur carrière s’arrêter trop tôt. Beaucoup trop tôt.
S’il n’est ni le premier ni le dernier, on ne peut s’habituer à ce genre de nouvelle. Notamment lorsqu’il s’agit d’un joueur qu’on attend à ce niveau depuis son plus jeune âge.
Basket USA rend hommage à l’ancien joueur de Portland, qui vient d’annoncer sa retraite en raison de graves problèmes aux genoux.
Dès le lycée, Brandon est considéré comme l’un des meilleurs jeunes du pays. En avance sur les autres, il songe déjà à la NBA et tente le tout pour le tout en s’inscrivant à la draft 2002 avant de retirer son nom de la liste.
Un choix qui le conduira tout droit à l’Université de Washington (Seattle) où il va passer quatre ans et mener les Huskies par deux fois jusqu’au Sweet Sixteen (2005 et 2006) avant de s’inscrire, pour bon cette fois, à la draft.
Un Roy parmi les étoiles
Le 28 juin 2006, Roy est le sixième nom appelé par David Stern. Il est choisi par Minnesota puis envoyé directement à Portland (en échange de Randy Foye) où il s’envole aux côtés de LaMarcus Aldridge, échangé quelques minutes plus tôt par Chicago.
A l’époque, Portland sort d’une période très difficile (les Jail Blazers) et compte sur ses deux jeunes talents pour reconstruire.
Roy ne va pas décevoir.
Nate McMillan le place immédiatement dans le cinq de départ et avec 16.8 points (plus 4.4 rbds, 4pds et 1.2int) de moyenne, il termine second meilleur scoreur de l’équipe derrière Zach Randolph.
Dans la foulée, il est nommé rookie de l’année à l’unanimité (127 voix sur 128) malgré ses 25 matches manqués à cause d’une blessure au talon gauche.
Pour la quatrième année consécutive, Portland ne participe pas aux playoffs mais l’espoir renaît dans l’Oregon.
Les Blazers ne s’y trompent pas, ils envoient Zach Randolph à New York et décident de confier les clés de la franchise à Brandon qui va rapidement prouver qu’ils ont fait le bon choix.
Dès sa deuxième saison, il devient le meilleur marqueur de son équipe (19.1pts/m) et devient même le premier Blazer depuis Rasheed Wallace en 2001 à être sélectionné au All-Star Game.
Portland ne parvient toujours pas à se qualifier pour les playoffs mais pour la première fois depuis la saison 2003-2004, leur bilan n’est pas négatif (41-41).
La montée en puissance
Lors de la pré-saison 2008-2009, Roy doit subir une légère intervention sur son genou et à l’époque, cela semble complètement anodin d’autant plus que le joueur est présent au début de la saison.
Il est en pleine possession de ses moyens et le 6 novembre, il va définitivement rassurer tous les sceptiques en inscrivant face à Houston l’un, si ce n’est le plus beau panier de sa carrière.
Un mois plus tard, ce « clutch player » établit son record personnel de points face au Suns (52 points !) et se retrouve logiquement sélectionné une seconde fois au All Star Game.
On se dit alors que Brandon Roy est promis à un avenir brillant.
Un sentiment confirmé dès la fin de saison puisque Roy (22.6pts, 4.7rbds et 5.1pds) est nommé dans la All-NBA second team et termine neuvième au vote pour le titre de MVP de la saison.
Collectivement, il mène son équipe en playoffs mais malgré ses 26.7 points de moyenne, les Blazers s’inclineront 4-2 face aux Rockets. Les dirigeants ne lui en veulent pas. Ils savent qu’ils tiennent un joyau, et Roy se voit offrir un contrat de 82 millions sur cinq ans. Le maximum.
Roy accepte et confirme son statut de deuxième meilleur arrière de la côte Ouest (derrière Kobe Bryant…) dès la saison suivante. Mais juste avant les playoffs, il se blesse au genou droit et doit manquer la totalité du premier tour des playoffs.
C’est en tout cas ce qu’on croit, car lors du match 4 face aux Suns et alors que les Blazers sont menés 2-1, Roy refait son apparition au milieu de premier quart-temps et permet à son équipe de revenir à 2 partout.
Pour beaucoup, ce moment est l’illustration même de l’influence de Roy sur et surtout en dehors du terrain.
Malgré sa présence, les Blazers seront une nouvelle fois éliminés au premier tour mais on se dit que sans la blessure de Roy les choses auraient été différentes.
En réalité, c’est le début d’une longue descente aux enfers pour la star des Blazers.
Le début de la fin
Octobre 2010. On ne le sait pas encore mais Roy débute alors ce qui restera comme sa dernière saison NBA.
Après un mois et demi de compétition, le joueur apprend que ses genoux souffrent d’arthrite due à un manque de cartilage et qu’il ne pourra plus jamais revenir au niveau qui était le sien. C’est la consternation !
Il manque deux mois de compétition et doit subir une opération des deux genoux.
A son retour, le 23 février 2010, Roy n’est plus que l’ombre de lui-même. Il n’est plus un All Star, tout juste le septième ou huitième joueur d’une rotation.
Certes, il est encore capable de quelques coups d’éclats mais ce qui était auparavant habituel pour lui devient exceptionnel voire rarissime.
S’il souffre physiquement, c’est surtout mentalement que Roy sombre. En playoffs, il fond en larme devant la presse. Son équipe est menée 2-0 face à Dallas et on le sent incapable d’y changer quoi que ce soit.
Deux matches plus tard, il va réaliser l’impensable.
24 points en 24 minutes. L’un des plus beaux comeback de l’histoire de la NBA mais aussi l’un des plus émouvants.
Malheureusement aujourd’hui, la vision de cet exploit ne laisse que des regrets et de la frustration car s’il symbolise ce dont Brandon Roy était capable de faire sur un terrain. Il nous rappelle aussi que nous venons de perdre un véritable artiste de notre sport.
Brandon Roy a annoncé ce week-end qu’il mettait un terme à sa carrière de basketteur et une chose est certaine, il va nous manquer.
Nous ne pouvons malheureusement rien y faire si ce n’est laisser la parole à Clyde Drexler. Probablement le meilleur Blazer de l’histoire qui voit aujourd’hui son successeur dans le coeur des supporters tirer sa révérence sans avoir pu se battre jusqu’au bout.
« Brandon restera l’un de mes joueurs préférés dans l’histoire des Blazers. Il a fait preuve de leadership très jeune et c’est rare. C’était super de le regarder jouer. Il était génial sur et en dehors des parquets. Nous savons tous que les blessures font partie du jeu. Il doit garder la tête haute et ne pas oublier qu’il a été l’un des meilleurs joueurs à avoir porté l’uniforme des Blazers. »
Brandon Roy – Chronicles
[videopub https://youtu.be/FPnkLmOSE3I]