Il n’y a pas qu’avec les anciens Celtics que Ray Allen est froissé. Depuis la sortie de son autobiographie, il y a deux ans, on sait aussi que ce n’était pas le grand amour entre lui et George Karl, son coach à Milwaukee. Alors que Ray Allen se sentait parfaitement bien à Milwaukee, et qu’il était proche de la direction, George Karl avait poussé son shooteur vers les Sonics pour récupérer Gary Payton, son ancien meneur aux Sonics.
« Le plus marrant, c’est que je n’ai jamais eu d’accrochage avec George » expliquait Ray Allen en décembre dernier. « On n’a jamais eu d’embrouille. C’était toujours : « George ne t’aime pas ». J’entendais ça des autres. Pourquoi ? Je pense qu’il n’appréciait pas le type de personne que j’étais. (…) C’est malheureux. J’avais le sentiment que je prenais régulièrement des coups de sa part. Il y avait toujours quelque chose qu’il n’aimait pas chez moi. J’étais du genre à me dire que je ne pouvais rien faire pour le satisfaire. Je ne ressens pas le besoin de lui en parler. C’était évident qu’il ne m’appréciait pas. Il a fait ce qu’il avait à faire pour me transférer. Je ne peux pas perdre d’énergie ou du temps avec les gens qui ne m’aiment pas. »
Pour Ray Allen, la froideur de leur relation aurait carrément plombé le groupe et empêché l’équipe de viser plus haut que leur finale de conférence en 2001. Aujourd’hui, c’est à George Karl de sortir de son silence sur cette relation et sur l’ambiance aux Bucks au début des années 2000, lorsqu’il avait pris la suite de Chris Ford.
« Je pense qu’il a le sentiment que je suis le gars qui a ruiné l’équipe »
« Avec Sam Cassell, on s’est toujours bien entendu, et c’est toujours le cas. Glenn Robinson était silencieux, et je ne sais pas vraiment ce qu’il ressentait. Quant à Ray Allen, je pense qu’il a le sentiment que je suis le gars qui a ruiné l’équipe » explique l’ancien coach des Sonics dans le podcast Truth + Basketball, qui estime que c’est plutôt le regretté Anthony Mason qui mettait le groupe sous tension. « Dans l’ensemble, c’était une situation compliquée. C’était peut-être mon leadership, ou le fait d’être dans le conflit. Anthony Mason était un gars qui était dans le conflit avec ses coéquipiers et moi, et il y avait peut-être trop d’agressivité. Ça créait beaucoup d’énergie négative, difficile à gérer. Je dirais que Ray aurait préféré ne pas être dans ce vestiaire, mais j’insiste, je pense qu’on faisait tous des erreurs. Ce que je veux dire, c’est que je pense qu’on parlait et qu’on ne disait pas ce qu’il fallait. »
Entre George Karl et Ray Allen, c’était donc la guerre froide, et 17 ans après le transfert du shooteur All-Star à Seattle, les deux ne se sont jamais expliqués, ni réconciliés.
« Si Ray veut me contacter, je serais ravi de le rencontrer. Et je pense que c’est réciproque. J’ai vu Ray quelques fois quand je travaillais à ESPN. Vous savez comme c’est, on a échangé quelques plaisanteries, et nous n’étions pas hostiles l’un par rapport à l’autre. Je pense que de parler de la situation prendrait une journée, une journée et demie, en faisant du golf et en allant boire quelques bières. Ce n’est pas quelque chose dont on en parle en cinq minutes. Ray fait partie de ces joueurs avec qui j’aurais aimé passer plus de temps car c’est l’un des talents les plus spéciaux que j’ai eu dans ma carrière. »