Le retour en toute modestie de Vince Carter

Si le début de saison nous a déjà gratifié d’histoires pas très reluisantes, celle du retour de Vince Carter avec Orlando cette nuit face aux Bobcats possède une toute autre valeur. Elle nous rappelle que les joueurs NBA ne sont pas que des individualistes qui ne pensent qu’à leurs statistiques et que certains ont encore une belle idée du collectif.

Mais tout d’abord, ce retour de l’ex-« Air Canada » fut une surprise puisqu’en ne pouvant participer à l’entraînement du matin à cause de sa cheville toujours douloureuse, Vince Carter avait dû conclure la même chose que son coach Stan Van Gundy : retour à l’hôtel pour aller chercher une tenue civile, le match se ferait dans les gradins. Mais il était dit que l’histoire ne se passerait pas comme cela…

Carter rentre à l’hôtel sous la pluie, sous les restes de l’ouragan Ida. Est-ce l’humidité, celle-là même qui généralement réveille les rhumatismes, qui produit cette fois l’effet inverse ? Toujours est-il que le néo-Floridien sent sa cheville s’assouplir et pense pouvoir tenir sa place, ou au moins tenter sa chance.

« Ça doit vraiment être cette promenade sous la pluie pour rentrer à l’hôtel. J’ai juste pris mon temps, en rentrant sous la pluie. »

Van Gundy a encore des doutes et décide de tester son ailier à l’échauffement, sur des petits un contre un, afin notamment de tester ses mouvements latéraux. Il faut croire que tout se passe pour le mieux car il déclare Carter apte à jouer. Mieux, il veut le propulser dans le 5 majeur. Le dialogue est quelque peu surréaliste :

-Van Gundy : Super, tu vas t’occuper de Raja Bell.
-Carter : Heu oué, mais je peux le faire en sortant du banc ?
-Van Gundy : Hein, de quoi ? T’es sûr ?
-Carter : Coach, je n’ai pas participé à l’entraînement ce matin, donc je ne maîtrise pas totalement la stratégie mise en place pour le match. Je ne voudrais pas perturber ce que vous avez prévu.

Voilà comment pour la huitième fois seulement en 781 matches, Carter a débuté une rencontre sur le banc. Avec l’esprit d’équipe et en tentant d’apporter ce qu’il pouvait à des systèmes mis en place pas forcément pour lui. Sans melon ni grosse tête, mais avec l’envie de bien faire.

Le champion olympique de Sydney rentre en jeu au début du deuxième quart-temps. Il commence par louper un 3-pts puis un lay-up mais se rattrape bien par la suite. Au final, il score 15 pts en 25 minutes de jeu, à 5/16 seulement mais avec 3 paniers bonifiés. De bon aloi pour la réception du Cleveland du duo LBJ/Shaq dès ce soir. Où il sera sans doute cette fois titularisé. La récompense de la modestie.