Interview Alvin Gentry : « Avec Mike D’Antoni, les Lakers vont se régaler »

Quand les deux faces du soleil passent du désert à la plage honnie, l’ombre de la trahison plane au-dessus de l’Arizona. Phoenix peine à renaître de ses cendres, la nostalgie des années D’Antoni-Nash reste éveillée.

« Voir Steve et Mike avec les Lakers était impossible à anticiper« , avoue en souriant Alvin Gentry, persuadé comme tout le monde que le Master zen récupèrerait son bien : « Le retour de Phil était tellement attendu et annoncé que oui, on a tous été très surpris. C’était inattendu et pour être honnête, ça fait bizarre. »

Ancien assistant des années glorieuses du run and gun « made in » D’Antoni, l’actuel coach des Suns a passé sa conférence de presse d’avant match vendredi à parler de son ami intime. Avec une seule finalité dans son discours : les Lakers ont fait le bon choix, la philosophie de son pote Mike promet des lendemains heureux.

Les Lakers ont-ils l’effectif pour le jeu prôné par Mike D’Antoni ?

« Bien évidemment que ces Lakers ont les qualités pour jouer comme Mike le veut. Pourquoi est-ce que Dwight Howard ne serait pas à l’aise pour attaquer le cercle ? Kobe est le meilleur joueur de la ligue quand le parquet est ouvert et Steve Nash est le roi du pick and roll. Contrairement à ce que je peux entendre, Pau Gasol va exceller dans ce système. C’est un grand de plus de 2m10 qui peut jouer au poste et a de bonnes mains à la passe. Il n’y aucune raison pour qu’il ne se régale pas avec Mike. »

D’où viennent ces critiques sur le système D’Antoni ?

Vous savez, il y a pas mal de préjugés qui perdurent sur les fondement stratégiques du jeu de Mike. Nos shoots étaient pris le plus souvent après 12 secondes, donc la soi-disant règle des 7 secondes n’existe pas. On jouait vite mais ce n’est pas comme si on dégainait dès qu’on avait la balle. Nous n’étions pas Loyola Marymount. Nous jouions sur un rythme offensive élevé, c’est différent. Autre préjugé : il n’y a pas besoin d’avoir des shooteurs à trois points pour que ça marche, il faut juste des joueurs adroits au jump shoot. Quand je regarde le cinq des Lakers, je ne vois que ça. Pau a prouvé contre les Spurs qu’il en était capable. »

L’adaptation sera plus rapide qu’avec Mike Brown ?

« Evidemment ça ne va pas se faire en un jour, mais ça va marcher. Je n’ai aucune doute là-dessus. Jouer avec Mike, finalement c’est jouer le basket que la plupart des gars jouent naturellement. C’est une des raisons pour lesquelles ils s’éclatent dans ce système. Ce n’est pas très compliqué à apprendre, il y a certaines règles de bases à assimiler mais à part ça, il s’agit juste de permettre à chacun d’exprimer ses qualités au mieux. Une fois que les gars s’approprient cette philosophie, ils prennent tellement de plaisir qu’automatiquement ça marche. »

Un souvenir de vos années avec Mike D’Antoni ?

Une fois, après avoir perdu six matches consécutifs en début de saison, nous en avions gagné 15 de suite avant ensuite de refaire une autre série de 17 victoires de rang. Mike a gagné 58 matches en moyenne, le public prenait du plaisir et l’équipe marchait. Les deux allaient ensemble. Moi je me suis éclaté. C’est un super coach, il faut être un patient et ça va fonctionner. »

Propos recueillis au Staples Center