Un super Nico Batum sauve les Blazers du ridicule

On ne sait pas quelle excuse les joueurs fourniront au staff technique et aux dirigeants, mais une chose est sûre : les Blazers n’étaient absolument pas réveillés cette nuit au début de leur match, finalement perdu 106-95, face au Jazz. En l’absence pour la deuxième rencontre consécutive de Brandon Roy, voici le 5 qui va se « distinguer » dans le premier quart-temps : Bayless-Miller-Howard-Aldridge-Webster.

Ils vont cumuler un monumental 1/16 au shoot durant les 6 premières minutes, avec de sacrés loupés et des contres, pendant qu’ils ouvraient tout grand les vannes en défense, Kirilenko notamment en profitant à coup de lay-up, d’alley-oop et de dunk. Résultat : 21-2 pour le Jazz. Jusqu’à ce que Nicolas Batum entre en scène.

Arrivé du banc quelques instants plus tôt en compagnie de Rudy Fernandez, l’ancien manceau, pour son deuxième match après sa longue blessure à l’épaule, va réveiller les siens et enthousiasmer le Rose Garden avec 9 pts consécutifs. Ça commence par une claquette-dunk rageuse sur rebond offensif après un énième loupé de LaMarcus Aldridge, ça se poursuit par un 3-pts puis deux paniers en extension. Aldridge au relais pour quelques secondes puis cela se termine par une interception et un dunk en contre-attaque pour le frenchie (ça méritait une place dans le Top 10, non ?). 37-16 à la mi-temps, le match des Blazers allait pouvoir commencer.

« J’ai vraiment cru qu’il n’allait pas manquer un seul tir » confiera Jerry Sloan après le match, à propos de Nico.

Oui mais en face, il y avait des mormons qui arrivaient lancés, avec un Carlos Boozer au sommet de sa forme et un jeu huilé comme jamais ou presque. Et même avec un jeu et une adresse retrouvés, il était difficile pour les Blazers de contrer une telle équipe shootant à 60% de réussite. Sous l’impulsion d’un DeRon Williams passeur et scoreur (24 pts et 7 pds au final pour D-Will), l’écart monte à 59-33 en fin de deuxième quart-temps. Et ensuite, à chaque fois que les Blazers se rapprochent (par exemple avec 9 pts consécutifs en début de troisième quart ou après 2 paniers à 3-pts de Martell Webster pour revenir à 74-67), les homme de Jerry Sloan remettent le coup de collier qu’il faut (Paul Millsap, Ronnie Brewer) pour ne pas être véritablement inquiétés. Même sans Carlos Boozer, sorti dans le troisième quart suite à une élongation au mollet, le Jazz contrôle, le Jazz dirige et le Jazz enchaîne avec une huitième victoire en neuf rencontres.

Côté Blazers, si LaMarcus Aldridge termine en tête de la marque avec 25 pts (à 10/24) et 9 rbds (« le pire 25/9 jamais vu » commentera un supporter de Portland), l’homme du match est bel et bien Nicolas Batum. Il termine avec 16 pts, tous marqué en première mi-temps, et 4 rbds dont 2 offensifs. Ses coéquipiers peuvent le remercier d’avoir assuré parfaitement le rôle de joker, sans quoi personne ne sait si on ne se dirigeait pas vers la volée du siècle au Rose Garden. Ses actions, tranchantes, montrent qu’il n’a plus d’appréhension vis-à-vis de son épaule. En tout cas, Nate McMillan sait qu’il peut compter sur lui.