Boston, en route vers les Finals

Le match était déjà décisif pour le Magic. Une défaite et les portes des Finales se refermaient de façon quasi-définitive devant eux. Après un premier match décevant, on attendait forcément Dwight Howard. Il était là. Mais face à un vrai groupe, il n’aura pas pu porter les siens à la victoire. Et Vince Carter, en ratant deux lancers-francs cruciaux, a sans doute scellé le sort d’Orlando qui s’incline à nouveau, 95-92.

Le match débutait comme le précédent. Vince Carter ne pouvait pas tenir Paul Pierce qui multipliait les feintes et se jouait de son adversaire. 12 points en 7 minutes pour lui. Le ton était donné.

Les arbitres avaient eux décidé de resserrer leur vigilance sur les combats dans la raquette. Perkins accumulait rapidement les fautes et devait sortir. Paul Pierce écopait également de sa deuxième faute et laissait sa place. Côté Orlando, Vince Carter, piégé dans les multiples feintes de Pierce, était aussi obligé de retrouver le banc, remplacé par J.J. Redick.

Et, comme au premier match, Redick insufflait du mouvement en attaque. Le ballon bougeait mieux et cette équipe d’Orlando, qu’on sentait plus volontaire depuis le début du match, refaisait un retard qui paraissait inquiétant. Elle passait même devant à la fin du premier quart-temps après deux tirs consécutifs à 3 points de Redick.

Les Celtics ne paniquaient pas et se laissaient guider par Rondo qui alternait scoring et passes. Avec un jeu de passes léché, Boston attendait patiemment de créer le décalage pour trouver le coéquipier esseulé. Les rotations défensives du Magic était mis à mal mais les coéquipiers de Dwight Howard tenaient tant bien que mal.

Une vraie guerre des tranchées

En attaque, Stan Van Gundy utilisait Rashard Lewis comme intermédiaire pour servir un Howard plus libre. Et ça marchait. En recevant la balle plus près du panier, en n’hésitant moins, le pivot floridien portait son équipe. Alors que Paul Pierce attaquait le cercle, il commettait même une vilaine faute flagrante. Pour marquer le ton du match. Pour dire qu’il ne reculerait pas.

Paul Pierce, très remonté, se vengeait immédiatement dans le jeu et le Magic était en danger. Il fallait un shoot très compliqué à 3 points de Matt Barnes pour rapprocher les deux équipes à la mi-temps.

Encore plus heurté, encore plus dur, le match prenait de vraies allures de guerre des tranchées. Les Celtics appliquaient parfaitement leur stratégie, s’appliquant toujours à faire le mouvement de plus pour devancer la rotation adverse, mobilisant plusieurs joueurs dans l’axe du cercle pour mieux servir un coéquipier sur les côtés.

L’écart se creusait car, en face, le Magic était perdu. Cette équipe, dont le jeu offensif repose sur le mouvement et une succession de passes, se rendait compte que chaque erreur allait se payer cher. Alors, pressée par une bonne défense, elle limitait les mouvements, quitte à perdre son identité. Rashard Lewis n’arrivait pas à exister et leurs shooteurs n’arrivaient pas à se libérer.

Comme lors du match 1, c’est lorsqu’elle fut dos au mur qu’elle se décida enfin à jouer. Insufflant enfin un peu de rythme, retrouvant son schéma de passes, Orlando servait Howard dans la peinture qui scorait à tout va pour rapprocher les siens. Ce fut ensuite Vince Carter qui prit les choses en main, enchainant quelques shoots difficiles pour permettre au Magic de passer devant.

90-89. 4 minutes à jouer. La tension était palpable, même devant son écran de télévision. Kevin Garnett rentrait un shoot très compliqué face à Dwight Howard avant que J.J. Redick ne commette une faute offensive sur le très précieux Glen Davis.

Vince Carter comme Nick Anderson ?

Au tour de Rondo de se mettre en évidence avec un petit shoot en déséquilibre. Ca rentrait et ça faisait +3 pour Boston. Jameer Nelson gérait mal la possession suivante, expédiant un tir longue distance précipité mais se rattrapait sur l’action d’après pour recoller à un petit point. 93-92.

C’était l’heure de Paul Pierce. Usant de sa technique, il provoquait la faute de Redick et ne tremblait pas au moment d’inscrire ses lancers. Trois points de retard avec 30 secondes à jouer. Tout était encore jouable pour Orlando.

Vince Carter prenait alors la balle et provoquait la sixième faute de Pierce. Deux bonnes nouvelles pour réchauffer le coeur des fans de l’Amway Center. Suivies de deux coups de poignard. Deux lancers-francs ratés qui sonnent comme la fin de l’aventure en playoffs de cette équipe.

Car, même si les hommes de Stan Van Gundy ont eu une chance d’égaliser, ils ont mal géré la chose. J.J. Redick a d’abord tardé à appeler le temps mort avant que la remise en jeu n’aboutisse qu’à un airball de Nelson.

Et menés 2-0 alors qu’ils doivent désormais se rendre à Boston, leur avenir semble bien compromis face à une équipe des Celtics qui n’a jamais semblé aussi forte mentalement.