LA Clippers découvre la vie sans Chauncey Billups

Lob City retombe sur terre. Depuis la blessure de Chauncey Billups à Orlando, c’est silence et mines grises chez les Clippers. Même dans le vestiaire de l’Amway Center après la belle victoire face au Magic, CP3 et ses potes rejouaient Waterloo morne plaine. Dans le bus idem. Dans l’avion pour Cleveland idem.

Les Clippers ont perdu très gros lundi soir en Floride et tout le groupe angelino en est conscient. Ce n’est pas la défaite face aux Cavs qui va remonter le moral d’un vestiaire sous le choc et embrumé par les questions.

Le plus meurtri est sans aucun doute Vinny Del Negro. Le coach doit non seulement trouver un plan B pour maintenir son équipe au sommet de la conférence. Kenyon Martin et le retour d’Eric Bledsoe sont des armes qu’il doit fourbir. Mais entre Del Negro et Mr Big Shoot, l’admiration avait déjà remplacé le respect.

Au déjeuner de jour de match, dans l’Ohio, l’ex-entraîneur des Bulls s’est confié à nos confrères du LA Times sur « ce que Chauncey représente pour l’équipe ». Des propos qui apportent encore une nouvelle vision de l’impact immense du champion NBA 2004 dans le vestiaire angelino.

« Il est comme un frère pour Chris et a une relation particulière avec Blake et DeAndre. Il était tellement important pour nous, les gens n’ont aucune idée de ce qu’il apporte à ce groupe », attaque Del Negro, ému et la voix basse.

Mister Big Shot est Monsieur Grande Classe

Le coach raconte alors ce qui pour lui rend Billups hors du commun. Et différente des autres.

« Il veut juste gagner. Une fois il était passé à côté de son match et j’avais mis Mo presque tout le 4^e quart-temps. Je le lui avais fait remarquer et il m’a presque interrompu en me regardant dans les yeux pour me dire « on a gagné. » Une autre fois, alors que je lui demande de remplacer Randy, Foye score un panier à 3-points. Chauncey, près de la table de marque m’interpelle et me lance « Hey V, il vaudrait peut-être mieux le laisser là pendant qu’il est chaud, je peux rentrer plus tard ». Combien de joueurs feraient ça ? »

Lancé dans l’intimité d’une conversation informelle entre deux salades et un steak, Del Nego continue.

« Pour comprendre qui est Chauncey vous devez savoir qu’il était le premier à regarder la vidéo et à dire « là j’ai foiré sur cette possession mais je ne m’inquiète pas car je ne le ferai pas deux fois ». Puis il après il montrait à Blake, Caron et DJ leurs erreurs et leur disant « vous avez déconné et ça ce n’est pas possible si on veut franchir une nouvelle étape et endosser un autre statut. » Il leur parlait comme je dois le faire. Avec toute son expérience, il peut. » Quand c’était chaud, on savait qu’il allait réclamer la balle et si c’était un gros shootl, qu’il allait le mettre. »

Autant dire que Del Negro va devoir faire de la psychologie autant que du coaching ces prochains jours. « On a besoin de jus », plaide-t-il, justifiant la présence de Foye dans le 5 alors que Mo Williams, qui sortait d’IRM à Cleveland, est toujours 6^e homme.

Martin, convaincu par Billups en personne de signer aux Clippers et qui a fait ses débuts mercredi, peut être l’energizer attendu. Eric Bledsoe aussi, quand il sera revenu de blessure.

Mais un Chauncey, il n’y en a qu’un et les Clippers vont longtemps le pleurer.