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Interview Guerschon Yabusele : « C’est compliqué pour moi »

NBA – Toujours à la recherche de repères à New York, Guerschon Yabusele prend son mal en patience.

Guerschon YabuseleAprès une belle saison à Philadelphie, Guerschon Yabusele s’attendait à une plus grande place dans la rotation des Knicks. Mike Brown prône la patience et la nécessité de se faire à un nouveau système et un nouveau rôle, mais le Français n’a quasiment pas droit à l’erreur.

La nuit dernière, il n’a joué que trois minutes lors de la victoire de New York contre Orlando en demi-finale de la NBA Cup. Après deux passages défensifs compliqués et peu d’impact en attaque, le capitaine de l’Equipe de France est seulement revenu en jeu pour les dernières secondes, une fois que l’affaire était pliée.

Il est donc revenu avec nous sur ce début de saison décevant, tout en insistant sur le fait qu’il se sent bien dans le groupe new-yorkais. On a également parlé de Jalen Brunson, des Français en NBA et de son rôle de grand frère pour Pacôme Dadiet et Mohamed Diawara.

Guerschon, un mot sur la performance de Jalen Brunson… 40 points. Mike Brown, dans sa conférence de presse, continue de faire campagne pour qu’il soit inclus dans la course au MVP. Qu’en pensez-vous ?

J’en pense qu’il n’y a pas forcément beaucoup de choses à rajouter. Ceux qui regardent le basket et qui sont fans de basket, qui nous suivent aussi, ils voient son impact. C’est juste impressionnant, son impact en attaque pour nous pousser dans des matchs où c’est compliqué comme ça, avec des scénarios assez compliqués à la fin, il arrive à apporter sa touche personnelle. Quand il fait des grands matchs comme ça, c’est incroyable.

Est-ce que ça vous surprend quand même encore ? Vu son gabarit, le Magic a essayé d’être très physique avec lui, et pourtant il trouve toujours le moyen d’aller chercher ses points ?

Avec toutes ces années, il a essayé de perfectionner son jeu, de se forger une identité, un style spécifique, avec ses qualités à lui. Il arrive à provoquer des fautes, il arrive à aller chercher des finitions qui sont des fois, on dirait, impossibles. Et il arrive à les trouver parce que c’est quelque chose qu’il travaille. Je pense qu’il se met lui-même dans les difficultés à l’entraînement pour pouvoir ensuite dérouler en match. Il a une facilité à terminer sur des ‘and 1’ ou à trouver des shoots où on le sent complètement à l’aise. C’est comme s’il n’y avait pas de défenseur. C’est un grand joueur pour ça. Et quand il fait des matchs comme ça, à 40 points, on ne peut que féliciter.

De votre côté, le match a été plus compliqué. Je sais qu’en France, il y a beaucoup de gens qui se demandent pourquoi vous ne jouez pas autant que l’année dernière, pourquoi vous n’avez pas le même rendement. C’est un effectif différent, un système différent. Pouvez-vous nous expliquer en quoi le rôle que vous avez cette saison est différent de celui de la saison dernière ?

C’est compliqué pour moi. Je ne sais pas trop comment l’expliquer. Situations différentes, un effectif plus fourni. Je ne sais pas trop non plus comment vous l’expliquer. Je n’ai pas trop de réponses de mon côté non plus. J’essaie de continuer à bosser. Il n’y a que ça que je peux contrôler. Continuer à bosser. Que ce soit sur le terrain ou même en salle de muscu, les trucs comme ça. J’essaie de rester en forme et d’être prêt quand on appelle mon nom.

« Ce serait un peu égoïste de ne penser qu’à moi, on est dans un bon groupe qui marche, qui fonctionne. Forcément, c’est frustrant »

Est-ce que vous pouvez comparer les approches, les systèmes de Nick Nurse et de Mike Brown ?

Différent, complètement différent. On a un système avec Nick Nurse qui s’appuie beaucoup sur les postes 4. C’est pour ça que je pouvais me trouver dans de bonnes situations la saison dernière. Là, un peu moins. Plutôt quatre extérieurs avec un intérieur. Et puis les postes sont interchangeables dans ce système-là. J’essaie aussi de m’adapter. Ça dépend aussi des joueurs avec qui je suis sur le terrain. Ça dépend de beaucoup de choses comme ça et j’essaie de faire de mon mieux pour grappiller du temps de jeu.

Personnellement, êtes-vous surpris par la durée de ce temps d’adaptation ? Vous attendiez-vous à être plus à l’aise après 25 matchs ?

Pour être transparent, vu nos performances, je préfère juste suivre, continuer. Essayer de ne pas me poser des questions. On verra quand la saison sera terminée ou quoi, pour répondre à ce genre de questions. Pour l’instant, on gagne. Ce serait un peu égoïste de ne penser qu’à moi, on est dans un bon groupe qui marche, qui fonctionne. Forcément, c’est frustrant. Je suis un compétiteur. La compétition pour moi, c’est plus que tout. Je l’ai déjà dit. Forcément, il y en a qui regardent et qui se disent, en le connaissant, que c’est une situation très difficile. Et ils ont raison. C’est une situation très difficile. Parfois, c’est facile. Parfois, j’ai du mal à m’adapter. Mais c’est comme ça, c’est la vie. On ne peut pas se plaindre. Il va falloir faire outre, apprendre et continuer à être meilleur.

Il y a 19 Français en NBA cette saison. Vous êtes 6 aujourd’hui à Vegas, avec au moins un par équipe. En tant que capitaine de l’Equipe de France, ça vous fait quoi de voir qu’on a des Français partout dans les NBA ?

Incroyable. Incroyable. Et j’espère qu’il y en aura encore plus, c’est ce que je souhaite. Parce qu’aujourd’hui, le basket français est reconnu dans le monde entier et ça n’a pas toujours été le cas. Donc aujourd’hui, je suis vraiment content. Il y a tellement de Français que parfois j’oublie. Je joue contre une équipe. Je regarde dans l’équipe. Il y a un Français. C’est cool. Franchement, c’est cool. Il y en a encore beaucoup que je n’ai pas vus cette saison, et j’irai les saluer. Mais franchement, c’est impressionnant. C’est quelque chose qui est vraiment bien pour nous. Pour le basket français. Pour les jeunes aussi. S’il y en a qui doutaient, qui disaient que ce n’était pas possible aujourd’hui, ça donne encore un peu plus de chance, on va dire. Franchement, moi, je suis vraiment content. Je félicite tous ceux qui arrivent en NBA. Tous ceux qui ont fait les choses avant nous en NBA. C’est aussi de là que ça part.

Vous avez deux jeunes Français avec vous à New York. Est-ce que vous prenez du coup un rôle de vétéran, de grand frère pour les aider ?

On va dire ça, plus ou moins. Parce que moi, je vais avoir 30 ans bientôt. Je ne me considère pas comme un vétéran. C’est ça qui est un peu marrant. Ça me fait bizarre quand je leur parle et qu’ils ont dix ans de moins que moi. Je me sens encore jeune, forcément. Mais oui, j’essaie de leur donner de bons conseils. De les aider, de les guider un peu dans leur saison. Je suis passé par là aussi à Boston. De ne pas trop jouer et tout. J’essaie vraiment d’être de bon conseil et d’être aussi l’oreille qui écoute. J’essaie vraiment d’avoir un rôle de grand frère sans trop les gérer non plus. Ils ont besoin aussi d’avoir leur vie, mais vraiment dans le bon sens.

Propos recueillis à Las Vegas.

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