Le patron de l’Euroleague frustré par les négociations avec la NBA

Même si la NBA et l'Euroleague discutent, les deux camps semblent très loin d'une collaboration au sujet de la NBA Europe. Alors que tout le monde évoquait un dialogue constructif lors des premiers échanges, les retours sont de plus en plus crispés. Et Paulius Motiejunas, le patron de l'Euroleague, ne cache plus sa frustration.

« Nous sommes toujours en pourparlers avec la NBA. Nous allons nous revoir et poursuivre le dialogue. Mais nous sommes très frustrés », a ainsi expliqué Paulius Motiejunas au journal El País. « Quelle que soit la proposition que nous leur soumettons, ils ne semblent pas disposés à faire des avancées concrètes. »

Il faut dire que les plans des deux camps sont presque philosophiquement opposés. Du côté de la NBA, on veut se concentrer sur les gros marchés économiques européens, même s'ils n'ont pas de culture basket, comme en Angleterre. La Serbie, terre de basket, n'est en revanche absolument pas une priorité pour Adam Silver…

« La NBA essaie d'attirer certains de nos clubs et d'exclure les autres. Cela ne fonctionne pas. Nous avons participé à ces réunions et fait des propositions, mais nous n'avançons pas. Le modèle de l'Euroleague est complètement différent. La NBA veut construire le basket autour des affaires, nous construisons des affaires autour du basket. »

« Si les choses continuent ainsi, la NBA ne fera que nuire au basket européen »

Le problème, c'est que la NBA promet des bénéfices que l'Euroleague n'a jamais générés. L'ASVEL est déjà en train de faire sécession et, plus grave, le Real Madrid, le FC Barcelone et le Fenerbahçe hésitent à faire de même.

« Nous sommes en meilleure forme financière que jamais » promet pourtant Paulius Motiejunas. « Nos revenus ont augmenté de 45 % ces deux dernières saisons. Nous avons de nouveaux sponsors. L'audience TV a augmenté de 30 % en cinq ans, et la saison dernière, plus de trois millions de fans ont assisté aux matchs, un record. »

Mais cela n'empêche pas les clubs de présenter des budgets déficitaires saison après saison.

« Même si je dis que nous sommes en pourparlers, il n'y a pas beaucoup de progrès et ils suivent simplement leur propre plan. La NBA annonce qu'elle va lancer sa ligue, elle parle déjà de villes et d'équipes… De notre point de vue, ce n'est pas la bonne voie », conclut le patron de l'Euroleague. « Présenté ainsi, c'est une mauvaise nouvelle. Nous n'avons pas besoin d'une nouvelle compétition. Nous en avons déjà quatre, ce serait la cinquième. Avec la bonne approche, ils aideraient. Mais si les choses continuent ainsi, la NBA ne fera que nuire au basket européen. »