C'est peut-être le seul aspect positif de la blessure de Jayson Tatum, contractée durant la demi-finale de conférence Est contre les Knicks. Elle a permis aux Celtics de faire un grand ménage, qui était de toute façon nécessaire, mais encore plus justifié au moment de perdre pour plusieurs mois leur meilleur marqueur.
Les finances étaient dans le rouge et la franchise avait besoin d'assainir ses comptes. Même si la situation était ingrate pour Brad Stevens : dégraisser un mammouth qui avait permis de gagner le titre en 2024…
« Cela allait être notre troisième année au-dessus du ‘second apron' si on ne faisait rien », précise le président des Celtics à The Athletic. « On avait ces discussions depuis un moment avant cet été. Dans une certaine mesure, toutes les personnes impliquées le savaient : les joueurs, les coaches, les agents. Chacun savait que cela ne pouvait pas durer éternellement. »
Un premier tour de Draft impossible à échanger
Dès 2023, au moment où le nouvel accord collectif a été instauré, le dirigeant de Boston a commencé à réfléchir à ce virage à prendre. Deux ans plus tard, les décisions ont été prises, pour faire chuter de moitié la masse salariale du groupe, taxes comprises.
« On était face à une note jamais vue », rappelle Brad Stevens, face aux 500 millions à payer (dont 300 de pénalités) si rien n'était fait au niveau des salaires. « Donc, outre le ‘second apron', c'était quelque chose d'important. Les propriétaires, anciens et nouveaux, étaient prêts à payer mais ça faisait sens de se réorganiser. En plus, face aux ‘aprons', il y a des restrictions. Notre premier tour de Draft de 2032 est bloqué (c'est-à-dire qu'il ne peut pas être inclus dans un échange). Il sera débloqué si on reste dessous pendant trois ans ou quatre ans. »
Le président confirme que « ce mois et demi fut très long ». Il a fallu trancher, avec les échanges de Jrue Holiday et Kristaps Porzingis, ainsi que laisser partir Al Horford et Luke Kornet. « On a été très franc avec chacun. On a été essayé d'être proactif en disant que les changements allaient avoir lieu », glisse-t-il.
Les Celtics ont essuyé les plâtres
Pour le nouveau propriétaire aussi, qui a investi en mars dernier dans une équipe qui n'a plus du tout le même visage quelques semaines après… « J'ai appelé Bill Chisholm pour lui dire que j'appréciais sa façon de voir les choses. Car il avait acheté en mars et beaucoup de lourdes décisions allaient être prises pendant les six premiers mois. Ce n'est pas facile », poursuit Brad Stevens.
Maintenant que le plus dur est fait, qu'en retenir ? « Ce n'était pas le plus agréable été pour un GM ou dirigeant mais on savait que cela faisait partie des difficultés liées au fait d'avoir tout misé sur les deux dernières années », constate l'ancien coach des Celtics, qui y voit également une bonne leçon apprise et un avertissement pour les autres franchises.
« C'est un défi différent, de bien des manières. Mais c'est bien plus facile quand on a le noyau dur que l'on possède et aussi, il ne faut pas l'oublier, un joueur de niveau First-Team All-NBA en tenue civile sur le banc. On est vraiment en bonne position par rapport à d'autres qui devront prendre de telles décisions plus tard. »