Pour leur premier match de présaison, les Blazers étaient de passage au Chase Center, antre des Warriors mais aussi des Valkyries. Rayan Rupert était ainsi un peu comme chez lui après être venu à de multiples reprises à San Francisco cet été pour venir voir sa soeur, Iliana, intérieure de Golden State en WNBA.
Avant de lancer sa troisième saison NBA, l'arrière de 21 ans revient sur son été studieux, sur le training camp des Blazers, et sur le retour de Damian Lillard et la découverte de Yang Hansen.
Rayan, on vous avait laissé après une Summer League convaincante, comment s'est passé le reste de votre été ?
J'ai continué à travailler dur après la Summer League. J'ai coupé un petit peu et je m'y suis remis tout de suite. Quand j'étais en France, j'ai bossé avec mon coach personnel. Idem quand je suis allé au Maroc. Et puis je suis rentré assez tôt à Portland pour bosser là-bas le reste de l'été. Je me suis fait une petite entorse qui m'a un peu freiné ces dernières semaines mais, dans l'ensemble, je suis satisfait de mon été.
Est-ce que le staff vous a donné une liste de priorités sur lesquelles travailler cet été ou est-ce que c'est simplement une continuité du travail effectué pendant la saison ?
Oui, après je sais que je dois continuer à progresser, en particulier ma défense. Pouvoir défendre tout terrain, avoir des mains actives, être dans les lignes de passe, ce genre de choses. En attaque, la priorité c'est de continuer à développer mon shoot dans le but d'avoir un profil « 3&D ». Et à côté de ça, le but c'est de continuer à être agressif dans mes finitions, bien lire leur jeu, et me focaliser sur les choses simples mais qui peuvent faire la différence.
« Evidemment, je ne vais jamais devenir un bodybuilder, mais c'est bien de m'étoffer pour pouvoir mieux encaisser les contacts, être dur au sol »
Chauncey Billups nous disait avant le match qu'il est particulièrement satisfait de votre évolution physique. Est-ce que c'était l'une de vos priorités estivales ?
Oui, bien sûr. Chaque été c'est une de mes priorités. C'est plus compliqué pendant la saison, mais pendant l'été c'est là que tu peux vraiment bosser sur ton corps et faire des progrès. C'était une continuité avec la fin de saison. J'ai vraiment mis l'accent sur ça cet été parce que je sais que c'est un aspect primordial de mon développement. Après, évidemment, je ne vais jamais devenir un bodybuilder, mais c'est bien de m'étoffer pour pouvoir mieux encaisser les contacts, être dur au sol, et aussi continuer à travailler sur mon explosivité.
Comment s'est passé le training camp ?
Plutôt bien. J'essaie d'être dans mon rôle en apportant de l'énergie des deux côtés du terrain. Je me sens vraiment bien donc c'est positif pour le moment.
C'est votre dernière année de contrat. Comment abordez-vous cette saison ? Est-ce que c'est quelque chose que vous gardez à l'esprit ou vous pouvez passer outre ?
J'essaie de ne pas trop me projeter. Et puis, c'est cliché mais je me concentre sur ce que je peux contrôler, c'est-à-dire continuer de travailler dur et puis capitaliser sur les opportunités que j'aurai pour me donner à 200%, et puis essayer de me montrer. C'est le but et après on verra ce qui se passe. Mais me projeter à l'été prochain ne sert pas à grand-chose, je préfère me concentrer sur le moment présent.
Chauncey Billups nous disait également que malgré vos progrès, il y a du monde devant vous et il espère que vous pourrez apprendre des vétérans pour continuer votre progression. Est-ce que vous êtes le genre à poser beaucoup de questions à vos coéquipiers ou est-ce que vous êtes plus observateur ?
C'est un peu des deux mais je suis plus un gars qui observe beaucoup avant de poser des questions. Surtout un joueur comme Jrue, on n'a pas besoin de présenter son CV. Deux fois champion, c'est l'un des meilleurs défenseurs extérieurs de la ligue sur les 10-15 dernières années donc je l'observe beaucoup. J'ai la chance qu'on ait des profils de défenseurs différents dans l'effectif. Jrue est fort sur l'homme, Toumani aussi et aussi dans les aides. Matisse Thybulle est très bon aussi quand il n'est pas sur le porteur donc j'essaie de m'inspirer d'eux et de prendre des choses différentes de chacun. J'observe, je leur pose des questions et j'essaie d'intégrer tout ça dans mon arsenal défensif.
Damian Lillard, l’icône des Blazers, a fait son retour à Portland. Est-ce que vous pouvez nous décrire ce que ça représente pour la ville, pour les fans, mais aussi pour le vestiaire et la franchise ?
Tu sens vraiment qu'il y a le buzz dans la ville. C’est un peu un retour à la normale. Les deux saisons où il n'était pas là, ce n'était juste pas normal pour les fans, pour la franchise, pour les joueurs. Donc il y a un engouement de tout le monde. À chaque fois que je suis dehors et que je croise des gens qui me reconnaissent, ils me parlent directement de Dame. ‘Il est revenu, qu'est-ce que ça fait, tu lui as parlé ?'. C'est sympa. On sait tous que c'est le meilleur joueur de l'histoire de la franchise donc le fait qu'il soit de retour est incroyable.
« Le niveau du training camp cette année était vraiment supérieur aux deux années précédentes »
On sait que quand un joueur est blessé ou en rééducation, il n'est pas forcément avec le groupe. Est-ce que c'est le cas pour lui ou est-ce que vous sentez sa présence ?
Il était à tous les entraînements pendant le training camp. Il fait sa rééducation au centre d'entraînement et après il restait pour regarder l'entraînement. Il est là, il est présent, et il est investi.
Vous avez un nouveau coéquipier en la personne de Yang Hansen cette saison. Les Blazers ont créé la surprise en le draftant si haut. Il y a beaucoup de mystère et d'attente autour de lui. Est-ce que vous pouvez le décrire pour les fans de NBA en France qui ne le connaissent pas trop ?
Sur le terrain, c'est vraiment un joueur très très très spécial. Il a un QI basket et un travail d'appuis que j'ai rarement vu chez des intérieurs, qui plus est à son âge. Ses appuis sont vraiment impressionnants. Des fois, il lâche des actions à l'entrainement qui te mettent en mode spectateur/fan. Donc ouais, QI basket et appuis vraiment au-dessus de la moyenne, et son toucher aussi. En dehors du terrain, là il ne parle pas trop anglais mais tu sens que c'est un gars drôle, souriant. Il a soif d'apprendre, il bosse dur tous les jours. Il a tout pour devenir un grand joueur.
Certains lui donnent le surnom de « Baby Jokic », c'est sûrement prématuré et ça peut lui mettre une pression supplémentaire. Qu'en pensez-vous ?
Dans le profil, c'est vrai que c'est le premier joueur qui te vient à l'esprit. Tu penses tout de suite à Jokic. Après, il a beaucoup de pression sur lui que ce soit ici ou en Chine. Donc il faut le laisser se développer parce qu'il est encore jeune mais je n'ai aucun doute sur le fait qu'il va impacter la franchise.
Vous avez surpris beaucoup de monde lors de la deuxième partie de saison l'année dernière. Est-ce que vous sentez que vous avez passé un cap sur lequel vous pouvez construire dès le début de saison ? Est-ce que l'objectif de play-in ou de playoffs semble plus atteignable cette saison ?
Ouais, clairement, c'est clairement l'objectif. Le niveau du training camp cette année était vraiment supérieur aux deux années précédentes. Les jeunes joueurs ont progressé, on a des joueurs plus accomplis pour encadrer le groupe. Et on sent qu'il y a une énergie différente. On est mode « win ». On veut gagner le plus de matchs possible pour essayer d'aller en play-in ou playoffs.
Propos recueillis à San Francisco.