C'est une analyse financière qu'on avait déjà lue, mais George Aivazoglou, le directeur général de la NBA en Europe et au Moyen-Orient, vient de la formaliser dans une interview à L'Equipe.
« Dans le sport européen, les droits TV, digitaux et le sponsoring représentent 45 milliards de dollars en 2024. La fanbase basket ? 270 millions. C'est le deuxième sport le plus populaire, derrière le football, celui dont la croissance est la plus rapide. Le foot a plus de supporters, mais pas autant que ça. Le basket fait la course avec le foot sur ce terrain. Problème : d'un point de vue business, les ligues de basket européennes captent moins de 1% des revenus. C'est au centre de nos réflexions dans l'installation d'une ligue. Nous voulons réimaginer l'écosystème. Le basket mérite mieux et nous voulons être l'accélérateur qui matérialisera cette valeur. »
Selon les experts financiers qui travaillent sur le projet aux côtés de la NBA et la FIBA, le basket peut ainsi générer jusqu'à 3 milliards de dollars par an de retombées financières en Europe !
« Le basket est devenu global. Les réseaux rendent l'accès aux contenus possible jour et nuit. Un tiers des joueurs NBA sont étrangers, la moitié d'eux venant d'Europe, dont beaucoup – Tony Parker, Dirk Nowitzki, les frères Gasol, aujourd'hui Luka Doncic, Giannis Antetokounmpo ou Victor Wembanyama – deviennent les stars de leur équipe. Cela a renforcé l'ambition et la conviction que l'heure était venue, qu'il fallait se lancer. »
Toujours selon L'Equipe, une réunion cruciale pour le projet aura lieu mi-octobre à Londres. Les équipes intéressées, de fonds d'investissement et des groupes susceptibles de créer de nouvelles franchises auraient ainsi été convoqués pour dessiner les grandes lignes de cette ligue européenne de la NBA.
« Le plus tôt serait octobre 2027. Notre vision est une compétition semi-ouverte, avec 16 équipes dont 12 seraient des franchises permanentes, quatre venant d'autres compétitions, la BCL (de la FIBA) étant la pièce centrale. Mais il y en aura d'autres. Nous voulons une pyramide, comme la Ligue des champions de foot avec la Ligue Europa. Nous aimons cette analogie et nous voulons nous inspirer du football parce que les gens s'y réfèrent. C'est facile à comprendre et cela récompense la performance. Nous voulons que les rêves, et des histoires à la Leicester en Premier League (champions d'Angleterre en 2016), soient encore possibles » conclut George Aivazoglou.