« Les Français sont les meilleurs outsiders et les pires favoris. » Peu importe le sport, la maxime semble se confirmer chaque année. Les Bleus de Freddy Fauthoux l'ont encore une fois démontré face à la Géorgie, en s'inclinant dès les huitièmes de finale de l'EuroBasket 2025 face à une équipe qui n'avait rien à perdre.
Bien sûr, il y a eu beaucoup de forfaits (Victor Wembanyama, Evan Fournier, Rudy Gobert, Vincent Poirier, Matthias Lessort…) et de blessures (Alex Sarr, Matthew Strazel…) pour cette équipe très jeune, menée par une nouvelle génération et un nouveau sélectionneur, qui débute un nouveau cycle. Mais face à la Géorgie, la France a tout de même pris 23 tirs de plus que son adversaire (71 contre 48) et on va sans doute beaucoup parler du manque de shooteurs, après ce terrible 6/36 dans ce premier match à élimination directe de l'ère Fauthoux…
Pas de rythme, pas de confiance
Le technicien se disait pourtant globalement satisfait de la qualité des tirs, face à une équipe de Géorgie qui avait décidé de fermer la raquette, ouvrant donc des opportunités derrière la ligne à 3-points. « Des joueurs qui sont très adroits ont tiré. Maintenant, il faut avoir la réussite, aussi » concluait-il ainsi sa conférence de presse.
Difficile en effet de gagner quand aucun shooteur (3/11 pour Sylvain Francisco, 1/7 pour Guerschon Yabusele, 1/6 pour Zaccharie Risacher, 1/5 pour Elie Okobo) ne règle la mire. Mais c'est aussi une question de rythme et de confiance, et les Bleus n'ont jamais eu ni l'un ni l'autre dans cette rencontre. Par leur propre faute.
« Sur les six à sept premières minutes, on n'a pas fait ce qu'il fallait pour rentrer dans l'intensité d'un match aussi important que celui-ci. Il y a des choses, parfois, qui ont du mal à s'expliquer » regrettait Freddy Fauthoux. « À partir du moment où on court derrière le score en permanence, où les Géorgiens ont marqué des tirs de très haut niveau à la fin des 24 secondes, ils étaient en confiance et nous on a jamais réussi à avoir cette confiance-là. »
Ce début de match raté, qui permet à la Géorgie de faire la course en tête, fut la clé de l'échec à Riga.
« On a très mal commencé » confessait de son côté Sylvain Francisco en anglais puis en français. « On ne peut pas commencer le premier quart-temps comme ça, les quatre premières minutes. On est en huitième de finale, c'est un match à la mort et quand ils ont commencé à marquer, c'est là que leur confiance s'est multipliée. Ils se sont sentis inarrêtables, en fait, jusqu'à la fin du match. On n'a pas été assez percutants en première mi-temps, parce qu'ils fermaient beaucoup la raquette, ils laissaient beaucoup de tirs ouverts et notre problème, c'est qu'on ne les a pas punis. Si on avait eu ce rythme et qu'on avait réussi nos 3-points, ils auraient eu un peu plus peur, ils auraient moins aidé et on aurait eu un peu plus d'espaces pour aller dans la raquette. »
Savoir donner le ton
La faillite des titulaires a donc fait très mal, en particulier des extérieurs, avec un trio Théo Maledon – Bilal Coulibaly – Isaïa Cordinier qui termine la rencontre avec 8 points en cumulé.
Alors qu'il devait être la rampe de lancement du jeu tricolore, le futur joueur du Real Madrid n'est finalement jamais rentré dans son Euro, qu'il termine sur une nouvelle prestation frustrante. Maintenu titulaire malgré tout par Freddy Fauthoux, il est sans doute le symbole de ce cinq majeur qui a laissé la Géorgie prendre confiance.
« Bien sûr qu’on a manqué d’expérience » pestait Elie Okobo. « Il fallait envoyer le premier coup de poing dès la première minute. On parlait depuis le début du championnat du manque de permutation et de communication en défense et là… C’est clairement un manque d’expérience, mais aussi de concentration. On n’a pas eu de réussite en attaque mais on ne défend pas bien donc… c’est devenu compliqué … Ils ont eu deux ou trois joueurs qui ont réussi leur match. Mais c’était à nous de jouer plus dur, non ? Faire des fautes bien plus dures pour donner le ton. »
Savoir envoyer le premier coup de poing, malgré l'étiquette de favori, c'est quelque chose que l'Equipe de France a toujours eu du mal à faire. Les générations passent, certains problèmes restent…