Et si le Groupe C était le plus intéressant de cette première phase de l'Euro 2025 ? Trois équipes sont attendues pour se jouer la première place. Et les trois ont autant de raisons d'espérer qu'une pression certaine après des résultats récents en-deçà des ambitions.
Depuis son sacre de championne d'Europe en 2022, l'Espagne subit le mur générationnel qu'elle craignait. Les Gasol, Navarro, puis les Fernandez et Llull ont raccroché et la relève tarde à confirmer au haut niveau. C'est donc dans une drôle de position d'outsider plein d'incertitudes que la Roja va défendre son titre.
Face à elle, la Grèce rêvait de voir en Giannis Antetokounmpo celui qui évitera le même sort que la sélection espagnole après une riche décennie 2000. Mais la superstar des Bucks reste pour le moment fanny en sélection, sans la moindre médaille. Quant à l'Italie, elle plafonne alors que le dernier vestige de sa belle génération, Danilo Gallinari, disputera sa dernière compétition.
Cette poule s'annonce ouverte, loin des vacances dans le décor chypriote de carte postale. A Limassol, l'équipe locale vivra son premier Euro et tentera d'accrocher une victoire, alors que la Bosnie-Herzégovine et la Géorgie viseront un billet pour les huitièmes de finale.
BOSNIE-HERZEGOVINE
Jusqu'à moins de dix jours du coup d'envoi de la compétition, la Bosnie-Herzégovine pouvait avoir le profil de la grosse cote pour déjouer les pronostics. Mais ça, c'était avant le forfait surprise de Dzanan Musa, opéré en urgence pour des douleurs abdominales alors qu'il devait être le leader offensif des siens.
Sans le nouvel ailier de Dubaï, les Dragons font un peu moins peur, surtout qu'ils ne pourront pas non plus compter sur le naturalisé Xavier Castañeda, très bon avec Bourg-en-Bresse cette saison avant de blesser. Jusuf Nurkic aura fort à faire sous le cercle pour mener l'équipe au tour suivant.
L'effectif
Meneurs : Adnan Arslanagic (Bosna Royal / Bosnie-Herzégovine), John Roberson (Erokspor / Turquie)
Arrières/ailiers : Edin Atic (Bosna Royal / Bosnie-Herzégovine), Amar Gegic (Zadar / Croatie), Aleksandar Lazic (sans club), Tarik Hrelja (KK Igokea / Bosnie-Herzégovine), Adin Vrabac (Bosna Royal / Bosnie-Herzégovine)
Intérieurs : Amar Alibegovic (Trapani / Italie), Miralem Halilovic (Sassari / Italie), Kenan Kamenjas (Dubai BC / Emirats Arabes Unis), Jusuf Nurkic (Utah Jazz / NBA), Ajdin Penava ((Slask Wroclaw / Pologne)
Le coach : Adis Beciragic
La star : Jusuf Nurkic
Orphelin de Dzanan Musa, Jusuf Nurkic va avoir un lourd poids sur ses larges épaules. Trimballé en NBA ces derniers mois après une fin d'aventure chaotique chez les Suns, le joueur de 31 ans est un des rares joueurs habitués au haut niveau européen de cette équipe de Bosnie-Herzégovine. Il devrait pouvoir enchaîner les doubles-doubles à loisir, et pourrait être plus grandement responsabilisé au scoring. Cela ne devrait pas lui poser de problèmes tant il en a déjà l'habitude en FIBA, où il est capable d'inscrire ses 18 points match après match.
Qualification : 2e du Groupe E (3 victoires – 3 défaites)
L'historique à l'Euro : 11e participation, meilleur résultat en 1993 (8e)
CHYPRE
A-t-on déjà vu plus petit Poucet que Chypre dans l'histoire de l'Eurobasket ? L'équipe insulaire va vivre sa première grande compétition, grâce à son statut de pays-hôte. Pas franchement convaincante durant les qualifications ces dernières années (29 points d'écart moyen en 2025, 5 victoires pour 31 défaites lors des trois dernières qualifications), l'équipe chypriote va pouvoir mesurer l'écart qui la sépare du gratin continental.
Sa préparation minimaliste donne le ton : -40 contre Israël, -65 (!!!) contre la Serbie. Au moins, elle n'aura aucune pression et va pouvoir découvrir l'Euro par plusieurs affiches de prestige.
L'effectif
Meneurs : Charis Giannaras (Paralimni / Chypre), Stefanos Iliadis (Anorthosis Famagouste / Chypre), Simon Michail (Keravnos / Chypre)
Arrières/ailiers : Antreas Christodoulou (Proteas / Chypre), Ioannis Giannaras (AEK Larnaca / Chypre), Konstantinos Simitzis (AEK Larnaca / Chypre), Nikos Stylianou (Keravnos / Chypre), Filippos Tigkas (Keravnos / Chypre)
Intérieurs : Aeneas Jung (APOEL Nicosie / Chypre), Michalis Koumis (Keravnos / Chypre), Christos Loizides (AEK Larnaca / Chypre), Darral Willis (Aris Thessalonique / Grèce)
Le coach : Christophoros Livadiotis
La star : Darral Willis
L'intérieur naturalisé américain est le seul joueur de la sélection chypriote à évoluer hors du championnat national. Passé sous les ordres de l'actuel sélectionneur national, Christophoros Livadiotis, lors de sa première saison professionnelle en 2018/19, il accompagne depuis Chypre jusqu'à cet Euro 2025. Proche du double-double en qualifications (14,8 points, 9,2 rebonds), il avait passé notamment 18 points et 9 rebonds à l'équipe de France. Le gaucher était passé brièvement par le championnat tricolore sous les couleurs de Monaco en 2020/21.
Qualification : 4e du Groupe E (0 victoire – 6 défaites), pays-hôte
L'historique à l'Euro : première participation
ESPAGNE
Assiste-t-on à une petite mort du basket espagnol ? Alors que ses équipes de jeunes continuent de cartonner, la Roja peine pour le moment à se renouveler. Sa glorieuse ère, portée par des joueurs d'exception, laisse pour le moment place à une équipe sans ressort, sortie en deuxième phase lors de la dernière Coupe du monde et dès la phase de groupe des derniers JO. La promotion 2025 n'offre pas vraiment plus de garanties, avec une cascade d'absences (Lorenzo Brown, Juan Nuñez, Alberto Diaz, Alberto Abalde, Eli Ndiaye…) et de nombreux joueurs inexpérimentés au plus haut niveau européen. Pour sa dernière sur le banc, Sergio Scariolo va ainsi aligner une paire de meneurs de 19 ans, Sergio de Larrea et Mario Saint-Supéry.
L'effectif
Meneurs : Sergio de Larrea (Valence / Espagne), Mario Saint-Supéry (Gonzaga Bulldogs / NCAA)
Arrières/ailiers : Dario Brizuela (FC Barcelone / Espagne), Xabi Lopez-Arostegui (Valence / Espagne), Joel Parra (FC Barcelone / Espagne), Josep Puerto (Valence / Espagne), Santi Yusta (Saragosse / Espagne)
Intérieurs : Santi Aldama (Memphis Grizzlies / NBA), Juancho Hernangomez (Panathinaïkos / Grèce), Willy Hernangomez (FC Barcelone / Espagne), Jaime Pradilla (Valence / Espagne), Yankuba Sima (Valence / Espagne)
Le coach : Sergio Scariolo
La star : Santi Aldama
Si Willy Hernangomez est le seule trentenaire de cette sélection et reste le MVP sortant de l'Euro, l'ancien intérieur NBA sort d'une saison très difficile avec le Barça. Santi Aldama, lui, est sur la phase ascendante et doit représenter le présent et l'avenir de la Roja. L'intérieur des Grizzlies est un joueur complet, capable de sanctionner de loin, comme de faire parler ses centimètres plus près du cercle. Sa préparation a été perturbée par une blessure mais il devra vite retrouver la pleine forme pour faire rêver l'Espagne.
Qualification : 2e du Groupe C (3 victoires – 3 défaites)
L'historique à l'Euro : 33e participation, meilleur résultat en 2009, 2011, 2015 et 2022 (championne)
GEORGIE
Mais où situer la Géorgie ? Pas une grande d'Europe, la sélection géorgienne compte pourtant quelques joueurs de grand talent à même de faire tomber quelques têtes. Le secteur intérieur Shengelia – Bitadze – Mamukelashvili – Shermandini offre quelques garanties, autant question talent que pour faire le sale boulot. Autour, c'est un peu plus limité, même si le naturalisé Kamar Baldwin a fait des débuts intéressants à la mène en qualifications. Les “Croisés” peuvent espérer se battre pour les derniers billets vers les huitièmes de finale, comme il y a dix ans.
L'effectif
Meneurs : Rati Andronikashvili (Obradorio / Espagne), Kamar Baldwin (Bayern Munich / Allemagne)
Arrières/ailiers : Kakha Jincharadze (Amra Gagra / Géorgie), Giorgi Ochkhikidze (Kustaisi / Géorgie), Duda Sanadze (Esperos Lamias / Grèce), Aleksandre Pevadze (TSU / Géorgie)
Intérieurs : Goga Bitadze (Orlando Magic / NBA), Beka Burjanadze (La Corogne / Espagne), Giorgi Korsantia (Kutaisi / Géorgie), Ilia Londaridze (Batumi / Géorgie), Sandro Mamukelashvili (Toronto Raptors / NBA), Tornike Shengelia (FC Barcelone / Espagne), Giorgi Shermadini (Canarias / Espagne)
Le coach : Alexandar Dzikic
La star : Tornike Shengelia
La Géorgie croise les doigts pour son leader. L'ailier fort, fugace joueur NBA mais fort joueur d'Euroligue passé cet été de Bologne au Barça, a manqué toute la préparation.
Tornike Shengelia souffre d'un problème d'arythmie cardiaque, et a rejoint le groupe géorgien directement à Chypre avec un protocole spécialisé. Cela suffira-t-il pour pouvoir peser sur la compétition ? Le vétéran était encore la troisième meilleure évaluation des qualifications pour cet Euro, et l'âme de cette équipe.
Qualification : 2e du Groupe G (3 victoires – 3 défaites)
L'historique à l'Euro : 6e participation, meilleur résultat en 2011 (11e)
GRECE
Eternel outsider, la Grèce va tout de même finir par trouver le temps long. Voilà 16 ans que la sélection hellène n'a plus décroché de médaille dans les grandes compétitions internationales, le bronze lors de l'Euro 2009.
Giannis Antetokounmpo n'était même pas encore un projet du basket grec. À 30 ans, le double MVP de la NBA et les siens veulent mettre fin à cette série, que le joueur des Bucks ne peut pas arrêter seul. Au sélectionneur et finaliste de l'Euroligue avec Monaco Vassilis Spanoulis de trouver les bons équilibres pour maximiser la domination du Greek Freak. Et passer enfin ce maudit cap des quarts de finale dans cette compétition, la seule défaite dans le parcours grec en 2015 et 2022.
L'effectif
Meneurs : Dimitrios Katsivelis (AEK Athènes / Grèce), Kostas Sloukas (Panathinaïkos / Grèce), Vasileios Toliopoulos (Panathinaïkos / Grèce)
Arrières/ailiers : Tyler Dorsey (Olympiakos / Grèce), Panagiotis Kalaitzakis (Panathinaïkos / Grèce), Giannoulis Larentzakis (Olympiakos / Grèce), Kostas Papanikolaou (Olympiakos / Grèce)
Intérieurs : Giannis Antetokounmpo (Milwaukee Bucks / NBA), Kostas Antetokounmpo (Olympiakos / Grèce), Thanasis Antetokounmpo (sans club), Dinos Mitoglou (Panathinaïkos / Grèce), Alexandros Samodurov (Panathinaïkos / Grèce)
Le coach : Vassilis Spanoulis
La star : Giannis Antetokounmpo
29,3 points lors de l'Euro 2022, encore 25,8 unités et 6,3 rebonds lors des derniers JO. Le franchise player des Bucks sait comment faire parler sa puissance, même dans un basket FIBA plus resserré en défense. Cela n'a toutefois pas encore suffi à ramener la Grèce sur le sommet de l'Olympe basketballistique. L'ailier fort doit être au sommet pour y parvenir, tout en impliquant des coéquipiers de talent (Sloukas, Dorsey…).
Qualification : 1er du Groupe F (5 victoires – 1 défaite)
L'historique à l'Euro : 29e participation, meilleur résultat en 1987 et 2005 (champion)
ITALIE
8e, 6e, 7e, 10e, 5e, 8e, 8e. Il y a chez cette sélection italienne une certaine forme de régularité dans les grands rendez-vous. Malheureusement pour les fans des Gli Azzurri, elle n'a pas été synonyme de médaille ou de trophée durant la décennie 2010, pas plus que dans celle 2020. Les Transalpins stagnent alors que sa “génération dorée” vit son crépuscule. Après Marco Bellinelli, c'est au tour de Danilo Gallinari de vivre sa dernière compétition internationale. L'ancien joueur NBA souhaite partir en beauté, lui qui a décroché son premier titre en carrière juste avant cet Euro, dans le championnat de Porto Rico.
L'effectif
Meneurs : Riccardo Rossato (Trapani / Italie), Marco Spissu (Saragosse / Italie), Darius Thompson (Valence / Espagne)
Arrières/ailiers : Simone Fontecchio (Miami Heat / NBA), Saliou Niang (Virtus Bologne / Italie), Alessandro Pajola (Virtus Bologne / Italie), Gabriele Procida (Real Madrid / Espagne), Matteo Spagnolo (Baskonia / Espagne)
Intérieurs : Nicola Akele (Virtus Bologne / Italie), Momo Diouf (Virtus Bologne / Italie), Danilo Gallinari (Vaqueros de Bayamon / Porto Rico), Nicolo Melli (Fenerbahçe / Turquie), Giampaolo Ricci (Olimpia Milan / Italie)
Le coach : Gianmarco Pozzecco
La star : Simone Fontecchio
Moins utilisé la saison dernière par les Pistons, Soimone Fontecchio va pouvoir retrouver des sensations avec sa sélection nationale. Le nouveau joueur du Heat est un attaquant racé, taillé pour le jeu FIBA (entre 18 et 21 points lors de ses trois derniers étés avec l'Italie) par la qualité de son shoot et son intelligence pour attaquer le cercle. Si les regards se porteront forcément sur l'au revoir de Gallinari, Fontecchio sera bien le principal danger de cette équipe.
Qualification : 1er du Groupe B (4 victoires et 2 défaites)
L'historique à l'Euro : 39e participation, meilleur résultat en 1983 et 1999 (champion)
Le calendrier
28 août
Géorgie – Espagne (13h00)
Bosnie-Herzégovine – Chypre (16h15)
Grèce – Italie (19h30)
30 août
Italie – Géorgie (13h00)
Chypre – Grèce (16h15)
Espagne – Bosnie-Herzégovine (19h30)
31 août
Géorgie – Grèce (13h00)
Espagne – Chypre (16h15)
Bosnie-Herzégovine – Italie (19h30)
2 septembre
Grèce – Bosnie-Herzégovine (13h00)
Chypre – Géorgie (16h15)
Italie – Espagne (19h30)
4 septembre
Bosnie-Herzégovine – Géorgie (13h00)
Italie – Chypre (16h15)
Espagne – Grèce (19h30)