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Shawn Kemp et Vin Baker reviennent sur leur échange retentissant

NBA – Les deux intérieurs stars racontent les dessous de ce « blockbuster trade », qui porte bien son nom. Mais qui a aussi sonné la fin d'une ère à Seattle…

Shawn Kemp et Vin BakerVingt-huit années se sont écoulées, et pourtant, ni Shawn Kemp ni Vin Baker n'avaient vraiment reparlé, en public, de cet échange monumental en triangle qui avait envoyé trois All-Stars dans trois nouvelles équipes juste avant la reprise de la saison 1997/98.

Superstar des Sonics, qu'il a portés en Finales NBA en 1996, Shawn Kemp était alors à l'origine d'une demande d'échange sans équivoque : « Plus jamais je ne porterai le maillot des Sonics », avait-il affirmé.

Cinq fois All-Star et membre du deuxième meilleur cinq NBA trois saisons de suite, alors à 27 ans, l'ailier fort ne supportait plus d'être le troisième salaire de l'équipe, surtout après la signature du pivot Jim McIlvaine pour la modique somme de 3 millions de dollars la saison (le même salaire que Shawn Kemp à 300 000 dollars près).

« Quand j'ai su que c'était contre Shawn Kemp, j'étais vraiment choqué ! »

A l'inverse, Vin Baker coulait lui de jours heureux à Milwaukee, tout étonné de devoir faire ses valises pour le Grand Nord-Ouest, alors que le meneur des Cavs, Terrell Brandon, devait lui aussi changer d'adresse en atterrissant à Milwaukee pour équilibrer la balance.

« J'étais très surpris d'être échangé à Seattle » explique ainsi Vin Baker dans le podcast Iconic Sonics. « Le jour où l'échange est arrivé, je revenais de chez moi dans le Connecticut, et j'ai appelé le staff. [Les Bucks] faisaient des entraînements optionnels et je parlais au coach, Chris Ford, en le prévenant que je n'allais probablement pas arriver à temps pour l'entraînement du jour. Il m'a dit qu'il n'y avait pas de problème, d'arriver quand je pouvais. Quand je suis finalement arrivé à la salle, personne du staff, ni de l'équipe n'est venu sur le terrain pour prendre mes rebonds. Ce qui était bizarre sachant que j'étais un des meilleurs joueurs de l'équipe. Finalement, Jim Todd, un des coachs est arrivé. Et moi, en rigolant, je lui demande juste de me dire où je vais atterrir. Et il s'est mis à pleurer… Il m'a dit que c'était vrai, qu'ils m'avaient échangé à Seattle. Pour moi, c'était dur à avaler parce que je ne l'avais pas du tout vu venir. On était en septembre, à une semaine du début du camp d'entraînement. Et puis, ensuite, quand j'ai su que c'était contre Shawn Kemp, j'étais vraiment choqué ! Parce que j'étais un fan du Reignman comme tout le monde. Je n'arrivais pas à y croire et puis, je ne dunke pas comme lui, ça va être différent [pour les fans de Seattle]. »

Un peu en amont, les discussions sont allées bon train au sein de la franchise des Sonics. Les Cavs n'étaient pas le premier choix de Seattle pour leur superstar en colère, loin s'en faut. Le « braintrust » des Sonics a dû se creuser la tête pour trouver un point de chute accepté par Shawn Kemp.

« Ils m'ont appelé et ils m'ont dit que j'étais échangé à Milwaukee. Et je leur ai dit que c'était des foutaises. Je ne vais pas y aller ! Changez moi cet échange, débrouillez vous ! Modifiez ça car je ne vais pas à Milwaukee, il y fait beaucoup trop froid. Il n'y a pas moyen que j'y aille. Ils m'ont rappelé 45 minutes plus tard, c'est bon, c'est arrangé, tu vas à Indiana. Quoi ! Non, pas possible, je ne peux pas jouer chez moi, c'est le pire truc que vous pourriez me faire. Il n'y a pas un autre endroit où vous pouvez m'envoyer. Eh bien, le dernier choix, ce serait Cleveland. J'ai dit : ok, envoyez moi à Cleveland ! Tout s'est effectivement dénoué assez rapidement. De mon côté, je savais que quelque chose allait se passer parce que j'avais demandé à être échangé. Je pensais que c'était la meilleure solution pour moi. Seattle ne pouvait pas me payer à hauteur de mes attentes. Durant tout ce processus, ce n'est pas tant l'argent qui était le plus important, j'avais été très énervé par ces sommes d'argent deux ou trois ans auparavant. Je suis resté dans l'équipe tout ce temps en m'assurant que chaque gars [important] avait obtenu son gros contrat avant de leur notifier que je voulais partir. Je suis content d'avoir pu faire ça pour eux, car c'était très important pour moi. J'étais toujours un des gars qui soutenait mes coéquipiers au moment de signer un nouveau contrat. »

Mythique duo depuis le début des années 1990, Gary Payton et Shawn Kemp étaient finalement séparés par ce « blockbuster trade » qui a secoué les Sonics jusqu'en leurs plus profondes fondations. Seattle aura beau réussir une très belle saison 1997-98 (conclue en demi-finale de conférence Ouest, battu par les Lakers en cinq manches), la franchise ne se remettra jamais vraiment de ce divorce progressivement devenu très public.

« Et oui, c'était toi avant ! »

Les retrouvailles n'en ont été que plus croustillantes. Et les premières eurent lieu en Ohio, le 8 janvier 1998, pour un succès éclatant de Seattle (109-84) avec d'une part, 25 points et 7 rebonds pour un Vin Baker déjà très à l'aise, et d'autre part, 9 points et 6 rebonds pour un Shawn Kemp emprunté.

Mais, tout All-Star qu'il était, Vin Baker n'en menait pas large avant ce duel au sommet.

« Le premier match était à Cleveland. Je perds rarement mon sommeil à la veille d'un match mais là, j'ai mal dormi. À l'époque, je ne connaissais pas Shawn [personnellement] et pour moi, il avait l'air méchant. Et j'imaginais qu'il n'allait pas être content d'affronter [son ancienne équipe]. Pendant l'échauffement, il y a Dwane Casey [un des assistants coachs] qui vient me voir pour me prévenir que Jim [McIlvaine] allait défendre sur Shawn. Je lui dis, mais non, il est sur mon poste, je peux défendre sur lui. Il me répond que non, qu'ils veulent me protéger de fautes rapides. Je n'ai pas discuté ce choix, je ne discute pas les choix du staff. Mais bon, c'était bien de le jouer à Cleveland en premier car le match à Seattle a dû être sacrément difficile à gérer pour lui je pense, avec beaucoup d'émotions diverses. On jouait bien collectivement donc pour moi, ce n'était qu'une autre rencontre où je pouvais tester des choses. Jouer contre lui, mais contre Karl Malone ou les autres ailiers forts reconnus, c'était toujours un défi à relever. Jouer contre Shawn pour son retour à Seattle avait clairement une saveur particulière. »

En face, tout « Reignman » qu'il était, Shawn Kemp n'était pas non plus dans son assiette, terminant ce match à 2/11 aux tirs… A posteriori, il le reconnaît aisément, et avec le sourire, il avait les boules !

« Ecoutez, la vérité, c'est moi qui avais atterri dans l'équipe de m****, et Vin, qui avait pris ma place, qui est arrivé dans la bonne équipe. Ils bottaient les fesses de tout le monde dans la Ligue cette saison-là, et lui, il me regardait en pensant, eh oui, c'était toi avant ! [rires] Pendant tout le match, il faisait ça [rires]. Je suis en train de faire exactement ce que tu avais l'habitude de faire [rires]. »

Pour ne rien arranger, il y avait en plus Payton qui aboyait dans ses oreilles, à chaque fois qu'il touchait le cuir.

« Gary était en train d'annoncer tous les mouvements que j'allais faire. Ne le laissez pas partir à gauche. Ne le laissez pas sur ce spot, c'est son préféré. Il savait tout ce que je voulais faire avant que je le fasse. »

« Ça a basculé de la fête à l'addiction »

Rapidement intégré à sa nouvelle équipe, Vin Baker a aussi trouvé une belle complicité avec son meneur, prenant là aussi la place laissée vide par le départ (voulu) de Shawn Kemp. 

Futurs coéquipiers olympiques à Sydney à l'été 2000, pour aller chercher la médaille d'or face aux Bleus de Rigaudeau et Sciarra, Vin Baker et Gary Payton vont trouver une alchimie quasi-immédiate sur le terrain.

« Ce qui nous a beaucoup rapproché, c'est que Gary voulait gagner. C'est ça qui nous a permis de nous rapprocher rapidement. La première saison, on n'a vraiment pas reculé au classement. À un moment donné, on avait même le meilleur bilan de la Ligue. Gary était un gagneur et il voulait gagner dès que je suis arrivé. Je pense que ça aurait été différent s'il n'avait pas eu cette mentalité [à mon arrivée]. C'était le frère de Shawn… et je lui ai piqué ça aussi [rires] ! »

Accueilli par des cris et des huées pour son premier match officiel de retour à la Key Arena de Seattle, le 17 janvier 1998, Shawn Kemp aura livré un match solide, avec 17 points et 7 rebonds, mais son équipe a de nouveau été battue par les Sonics (99-91) d'un Vin Baker toujours aussi métronomique (21 points et 6 rebonds). Comme un poisson dans l'eau dans la cité Emeraude qu'il découvre encore. Sauf pour un truc… l'alcool !

« Ma première année a été un pur plaisir. J'avais 26-27 ans, je voulais profiter de la vie. J'étais All-NBA, je venais d'avoir ma propre chaussure chez Jordan. Je jouais pour les Sonics. Jamais je me suis dit que ça allait devenir un problème pour moi [de sortir et de boire quelques verres]. Je faisais la fête mais tout le monde, dans ma situation, aurait fait la même chose. Mais, ayant eu des cas d'alcoolisme dans ma famille, des deux côtés, je ne me rendais pas compte de la pente glissante sur laquelle je me mettais. Pendant l'été 1998, ça a basculé de la fête à l'addiction. »

Liés à jamais par cet échange retentissant, mais aussi par leur poste de jeu, Shawn Kemp et Vin Baker sont également liés dans l'imaginaire collectif du fait qu'ils ont tous deux très mal vécu le lockout de l'été 1998. L'un et l'autre ne s'en remettront jamais vraiment, leur carrière basculant nettement sur la pente descendante après ça.

« Quand j'étais avec Seattle, j'ai pris tous ses systèmes ! »

Malgré leurs tourments respectifs, les deux joueurs ont toujours entretenu une relation faite de respect mutuel. De loin en loin d'abord, chacun dans leur conférence, à leurs débuts mais bientôt plus proches, après ce fameux transfert. Et encore plus depuis leur retraite…

« Je me souviens bien [de notre première rencontre], Vin était rookie. Il était déjà sur le terrain quand je suis entré pour m'échauffer. Ah, le voilà celui-là ! Je le voyais déjà enchaîner ses petits tirs en se retournant [rires]. C'est ça que je me coltine ce soir [il souffle]. »

Adversaires sur les planches, Vin Baker et Shawn Kemp ont finalement partagé les mêmes coéquipiers, le même staff… et les mêmes systèmes quand Vin Baker a succédé à Shawn Kemp chez les Sonics en 1997.

« J'apprécie les qualités narratives de Shawn mais nous étions à Green Bay pour un match de présaison. C'était Shawn Kemp en face de moi, j'étais rookie, j'étais terrifié ! On me demande souvent qui était l'ailier fort le plus difficile à affronter. Vous pouvez aller voir les interviews, mais je dis toujours Shawn Kemp, parce qu'il avait un tel niveau technique, une telle ténacité, et ce côté imprévisible en plus. Avec [Karl] Malone, on savait que ça allait être du pick & roll, avec un écran posé en tête de raquette. Avec Shawn, on ne savait jamais vraiment. Mais, a posteriori, quand j'étais avec Seattle, j'ai pris tous ses systèmes [rires] ! Par exemple, “Chase” consistait simplement à courir en contre-attaque et poster son adversaire au milieu de la raquette. Les intérieurs avaient la liberté de jouer plus vite et Shawn était monstrueux là-dessus. »

Les premières retrouvailles à Cleveland

Le grand retour de Shawn Kemp à Seattle

Shawn Kemp Pourcentage Rebonds
Saison Equipe MJ Min Tirs 3pts LF Off Def Tot Pd Fte Int Bp Ct Pts
1989-90 SEA 81 14 47.9 16.7 73.6 1.8 2.5 4.3 0.3 2.5 0.6 1.3 0.9 6.5
1990-91 SEA 81 30 50.8 16.7 66.1 3.3 5.1 8.4 1.8 3.9 1.0 2.5 1.5 15.0
1991-92 SEA 64 28 50.4 0.0 74.8 4.1 6.3 10.4 1.3 4.1 1.1 2.4 1.9 15.5
1992-93 SEA 78 33 49.2 0.0 71.2 3.7 7.0 10.7 2.0 4.2 1.5 2.8 1.9 17.8
1993-94 SEA 79 33 53.8 25.0 74.1 4.0 6.8 10.8 2.6 4.0 1.8 3.3 2.1 18.1
1994-95 SEA 82 33 54.7 28.6 74.9 3.9 7.0 10.9 1.8 4.1 1.2 3.2 1.5 18.7
1995-96 SEA 79 33 56.1 41.7 74.2 3.5 8.0 11.4 2.2 3.8 1.2 4.0 1.6 19.6
1996-97 SEA 81 34 51.0 36.4 74.2 3.4 6.6 10.0 1.9 4.0 1.5 3.5 1.0 18.7
1997-98 CLE 80 35 44.5 25.0 72.7 2.7 6.6 9.3 2.5 3.9 1.4 3.4 1.1 18.0
1998-99 CLE 42 35 48.2 50.0 78.9 3.1 6.1 9.2 2.4 3.8 1.1 3.0 1.1 20.5
1999-00 CLE 82 30 41.7 33.3 77.6 2.8 6.0 8.8 1.7 4.5 1.2 3.6 1.2 17.8
2000-01 POR 68 16 40.7 36.4 77.1 0.9 2.9 3.8 1.0 2.7 0.7 1.5 0.3 6.5
2001-02 POR 75 16 43.0 0.0 79.4 1.2 2.6 3.8 0.7 2.5 0.6 1.1 0.4 6.1
2002-03 ORL 79 21 41.8 0.0 74.2 1.9 3.9 5.7 0.7 3.0 0.8 1.3 0.4 6.8
Total   1051 28 48.8 27.7 74.1 2.9 5.5 8.4 1.6 3.6 1.1 2.6 1.2 14.6

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.

Vin Baker Pourcentage Rebonds
Saison Equipe MJ Min Tirs 3pts LF Off Def Tot Pd Fte Int Bp Ct Pts
1993-94 MIL 82 31 50.1 20.0 56.9 3.4 4.2 7.6 2.0 2.8 0.7 2.0 1.4 13.5
1994-95 MIL 82 41 48.3 29.2 59.3 3.5 6.8 10.3 3.6 3.4 1.1 2.7 1.4 17.7
1995-96 MIL 82 41 48.9 20.8 67.0 3.2 6.7 9.9 2.6 3.3 0.8 2.6 1.1 21.1
1996-97 MIL 78 41 50.5 27.8 68.7 3.4 6.9 10.3 2.7 3.5 1.0 3.1 1.4 21.0
1997-98 SEA 82 36 54.2 14.3 59.1 3.5 4.5 8.0 1.9 3.4 1.1 2.1 1.1 19.2
1998-99 SEA 34 34 45.3 0.0 45.0 2.5 3.7 6.2 1.7 3.6 0.9 2.2 1.0 13.8
1999-00 SEA 79 36 45.5 25.0 68.2 2.9 4.8 7.7 1.9 3.7 0.6 2.7 0.8 16.6
2000-01 SEA 76 28 42.2 6.3 72.3 2.4 3.3 5.7 1.2 3.5 0.5 2.1 1.0 12.2
2001-02 SEA 55 31 48.5 12.5 63.3 3.1 3.3 6.4 1.3 3.6 0.4 2.3 0.7 14.1
2002-03 BOS 52 18 47.8 0.0 67.3 1.7 2.1 3.8 0.6 2.8 0.4 1.2 0.6 5.2
2003-04 * All Teams 54 24 48.1 33.3 72.6 2.1 3.1 5.2 1.2 3.0 0.5 1.4 0.6 9.8
2003-04 * BOS 37 27 50.5 0.0 73.2 2.1 3.6 5.7 1.5 2.7 0.6 1.4 0.6 11.3
2003-04 * NYK 17 18 40.4 50.0 71.1 2.1 2.0 4.1 0.7 3.7 0.4 1.5 0.5 6.7
2004-05 * All Teams 27 8 31.0 0.0 52.9 0.6 0.8 1.4 0.4 1.4 0.1 0.6 0.2 1.3
2004-05 * NYK 24 8 34.2 0.0 46.7 0.7 0.8 1.5 0.4 1.3 0.1 0.6 0.2 1.4
2004-05 * HOU 3 4 0.0 0.0 100.0 0.0 0.7 0.7 0.3 2.3 0.0 0.7 0.0 0.7
2005-06 LAC 8 11 46.7 0.0 72.2 0.3 2.1 2.4 0.5 1.6 0.5 1.1 0.5 3.4
Total   791 33 48.5 21.5 63.8 2.9 4.6 7.4 1.9 3.2 0.7 2.2 1.0 15.0

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.

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