Un coup d’œil sur son épaule droite permet de mieux comprendre. Couvert de tatouages, Jaylin Williams a, ici, voulu faire référence à ses racines avec un panneau de signalisation double indiquant « Fort Smith » et « Arkansas ». En dessous se trouvent ses maillots de lycée et d’université, accompagnés du slogan « Hometown Hero » (héros local).
S’il partageait la même passion pour le tatouage, Isaiah Joe aurait pu être tenté par le même genre de symbole. Car les deux joueurs du Thunder ont la particularité d’être nés au même endroit, à Fort Smith, cette ville de moins de 100 000 habitants de l’Arkansas, voisin de l’Oklahoma.
« C’est très important. J’y suis né et j’y ai grandi. Je dois toujours montrer de l’amour aux gens qui m’ont soutenu tout au long de mon parcours. Sans ma ville natale, je ne serais pas la personne que je suis aujourd’hui. Je ne serais pas dans cette position », lâche Isaiah Joe, dans The Oklahoman, à propos de ses racines.
Des racines partagées avec Jaylin Williams donc, qui l’avait rejoint dans l’équipe du lycée de Northside. Isaiah Joe, de trois ans son aîné, venait de mener cette formation à un titre de champion d’État avec près de 19 points de moyenne, faisant de lui un modèle à suivre.
Isaiah Joe, le gros bosseur
« (Isaiah) a été la première personne que j’ai vue travailler à un niveau aussi élevé. Je le voyais s’entraîner avant l’école, rentrer chez lui, se doucher, aller à l’entraînement, s’entraîner après l’entraînement, puis revenir encore une fois pour s’entraîner… Il m’a montré ce que je devais faire si je voulais atteindre le niveau qui était le sien », se souvient Jaylin Williams.
Une fois leur duo formé, la formation lycéenne a été encore plus compliquée à contenir. « C’était difficile d’arrêter ces deux-là, surtout quand je les mettais en ‘pick-and-roll. Que pouvais-tu faire ? Parce que Jaylin tirait aussi à 3-points au lycée. On pouvait faire un ‘pick-and-pop’ ou le faire rouler pour qu’il joue dos au panier. Et Isaiah était un très bon passeur qui lisait bien le jeu, donc je pratiquais souvent le jeu à deux avec eux », remarque Eric Burnett, leur coach de l’époque.
Il faudra attendre quelques années pour que cette paire se reforme. Les deux hommes iront bien à l’université d’Arkansas, mais sans se croiser. Isaiah Joe a ensuite été appelé par la Grande Ligue en 2020, par les Sixers au second tour de la Draft (49e choix). Jaylen Williams l’imitera deux ans plus tard, en étant sélectionné par le Thunder (34e choix). Un Thunder qui, la même année, allait également mettre la main sur Isaiah Joe, coupé par les Sixers. La boucle se bouclait pour eux.
Sans se douter que, deux ans plus tard, ils batailleraient ensemble pour un titre NBA. « C’est fou d’y penser, mais je crois que ça me touchera vraiment si ça arrive. Qu’on puisse partager ça avec l’État de l’Arkansas et la ville de Fort Smith, c’est là que ça me fera vraiment quelque chose, si ça arrive », se projette Jaylin Williams. « Être dans cette position avec un gars comme Jaylin, c’est plutôt cool. Des moments comme ça ne se produisent pas souvent », euphémise Isaiah Joe de son côté pour finir.