Se reposer plus pour se blesser moins ? De nombreux acteurs de la ligue prônent cette philosophie alors que cette campagne de playoffs a encore été marquée par des blessures d’acteurs majeurs (Jayson Tatum, Stephen Curry…). Une campagne durant laquelle les équipes qualifiées ont à nouveau été amenées à jouer tous les deux jours, jusqu’à la finale NBA.
« Il y a un certain rythme propre aux playoffs. En réalité, il y a aujourd’hui plus d’espacement entre les matchs de playoffs que lorsque vous et moi avons grandi avec la NBA. À l’époque, on jouait souvent des matchs de playoffs deux jours de suite, notamment le week-end », rappelle Adam Silver.
Des blessures en « nette diminution » ?
Le genre de « back-to-back » en phases finales qui paraîtrait impensable pour la ligue d’aujourd’hui. Elle ne reste pas moins insensible à ces questions de calendrier qui reviennent régulièrement sur le devant de la scène. Le comité directeur doit se pencher, les prochaines semaines, sur les minutes jouées, les passages à l’infirmerie, mais aussi l’impact des back-to-back sur les joueurs « pas seulement en termes de blessures, mais aussi de performance sur le terrain ».
« Je ne pense pas qu’il existe de solution miracle. En réalité, les blessures sont en nette diminution pendant ces playoffs par rapport aux années précédentes. Je crois même que c’est notre deuxième plus bas total en dix ans. Nous avons des équipes plutôt en bonne santé qui arrivent en finale cette année », poursuit Adam Silver en parlant du Thunder et des Pacers qui n’ont pas connu de blessures importantes.
Ce dernier dit ne pas vouloir « apporter un changement juste pour le principe de changer » au sujet d’une saison raccourcie ou d’un étalement des matchs sur une période plus longue. Réduire le nombre de matchs en revanche, quitte à se priver de rentrées financières ?
« L’argent entre en ligne de compte, c’est évident. Nous sommes une entreprise. Cela dit, je ne vois pas vraiment l’intérêt de réduire le nombre de matchs. On disait autrefois que cela permettrait de réduire le nombre de blessures. Nous n’avons absolument aucune donnée qui le confirme », tranche le patron du championnat, qui préfère encore commencer la saison un peu plus tôt ou la prolonger un peu plus tard.
Les médias à prendre en compte
Sachant qu’il faut, selon lui, prendre en compte un autre aspect : l’enjeu médiatique, un univers qui « a changé de façon spectaculaire. Juste pour donner un exemple, nous, d’une certaine génération, savons qu’il fut un temps où les nouvelles émissions commençaient à l’automne. Il n’y avait jamais de nouveautés en été. Aujourd’hui, plus personne ne pense comme ça. De nouvelles émissions sont lancées tout le temps sur Netflix, Amazon Prime, Peacock… »
« De plus, franchement, les audiences ont changé par rapport à ce qu’elles étaient auparavant. Netflix est aujourd’hui la société de médias purement digitale la plus précieuse. Personne dans cette salle ne connaît leurs chiffres d’audience. Nous ne pensons même plus en termes d’audiences traditionnelles. Nous réfléchissons plutôt en termes de popularité, de buzz autour d’une émission. Nous sommes en pleine transition, et nous allons traverser cette période », développe Adam Silver.
Draymond Green, Aaron Gordon, qui aimeraient des matchs moins rapprochés, ont encore du boulot sur la planche…