Interview LeBron James : « gagner le titre ? Je ne pense qu’à ça »

LeBron James et le Miami Heat affrontent les Chicago Bulls ce soir pour prendre l’avantage dans la finale de la conférence Est. Entre les matches 2 et 3, les deux équipes ont bénéficié de trois jours de repos, ce qui n’arrive pas si souvent en NBA durant la saison.

Une chance pour LBJ qui n’est sorti que deux minutes lors de la dernière rencontre et qui doit se coltiner en défense un Luol Deng qui le suit partout !

Pour Basket USA, il revient aussi sur ses qualités de « clutch player » pendant ces playoffs.

Vous qui avez joué plus de 45 minutes mercredi, ces trois jours de repos vont-ils vous aider pour dimanche ? Vous pourrez jouer autant de temps ?

C’est sûr que si on devait jouer des « back to back » durant les playoffs, je ne pourrais certainement pas jouer 45 minutes deux jours de suite, ça n’arriverait pas. Donc tous les jours de repos que l’on peut avoir aident clairement notre corps à récupérer. Mais en même temps, pendant les playoffs, il faut être prêt à tout pour gagner. Selon moi, si ce que je fais sur le terrain n’est pas contre-productif pour l’équipe, j’estime que je dois être sur le terrain. Si par contre, je ne défends pas bien, que je rate mes tirs et que je n’aide pas l’équipe, alors ma place est sur le banc.

Est-ce qu’il vous arrive de penser sur le long terme en vous disant qu’il faut vous économiser pour jouer longtemps dans la ligue ?

Non, je vis au jour le jour. Je ne sais pas si je serais encore capable de jouer demain, donc il faut vivre le présent sans penser à un avenir lointain. Ça fait huit ans que je suis en NBA, je me sens parfaitement bien. Je sais que je suis encore jeune, mais je prends suffisamment soin de mon corps pendant la saison et durant l’été pour ne pas avoir de problème.

Vous avez pu vous entraîner au complet aujourd’hui (ndlr: samedi). À quel point est-ce essentiel pour votre équipe de pouvoir compter sur tout le monde ?

On a une équipe professionnelle avec des joueurs qui ont toujours su répondre présent et qui restent concentrés même quand ils ne jouent pas. Erick Dampier a démarré plein de fois cette saison, Eddie House a fait des gros matches en rentrant des tirs importants, et ces deux joueurs ne jouent pas vraiment en ce moment. Mais ils se tiennent prêts et ont un bon état d’esprit en se donnant à fond à l’entraînement, ce qui nous permet de progresser. C’est vraiment important pour le groupe de les avoir en bonne santé et je les respecte énormément pour tout ce qu’ils font.

Vous avez raté plusieurs tirs en fin de match cette saison, alors le fait d’en avoir mis ces dernières semaines vous a-t-il fait plaisir ?

Je ne voulais pas rater ces tirs pendant la saison, bien sûr. J’ai envie d’avoir la confiance de mes coéquipiers en fin de match. Quand ces situations se répètent souvent, vous allez forcément rater certains tirs, mais avec un peu de chance et si je continue d’avoir confiance en moi et que mes coéquipiers ont confiance en moi, ça finit par rentrer. Ces tirs nous permettent de gagner, donc c’est sûr qu’ils sont gratifiants, je ne peux pas dire le contraire.

Qu’est-ce que vous pensez de votre duel face à Luol Deng ?

Comme moi, Luol est en très bonne condition physique, donc il est toujours en mouvement et ne reste jamais au même endroit sur le terrain. Je dois resté sur lui et faire attention aux systèmes mis en place pour lui. Il est tout le temps en train de couper dans la raquette, c’est vraiment un joueur très vif et il m’aide à l’être également. C’est un duel intéressant.

Est-ce qu’il vous arrive souvent d’imaginer que vous gagnez le titre ?

Tout le temps ! J’en rêve tous les jours. Soulever ce trophée, mettre la bague de champion à mon doigt, je l’imagine tout le temps. Que je sois éveillé ou endormi, mon esprit ne pense qu’à ça.

Propos recueillis par Romain Brunet, envoyé spécial à Miami.

Crédit photo : Keith Allison