La course au MVP | Joel Embiid se remet en route…

Depuis maintenant plus d’une décennie, Basket USA vous propose chaque mardi son Top 5 des candidats au trophée de « Most Valuable Player (MVP) ». Pour ce troisième point de la saison, il nous était évidemment impossible de passer à côté du réveil de Joel Embiid, auteur ce week-end d’une performance retentissante.

Le genre de perf’ qui lui a valu d’être nommé joueur de la semaine à l’Est et qui restera assurément dans la tête des votants au printemps prochain, s’il est encore en lice pour rafler la statuette Maurice Podoloff…

Car, avec ses 59 points, 11 rebonds, 8 passes décisives et 7 contres face au Jazz (à 19/28 aux tirs et 20/24 aux lancers), le pivot de Philadelphie a tout simplement réalisé –en seulement 37 minutes– l’une des plus grandes prestations individuelles de l’histoire, au lendemain de ses 42 points (avec 10 rebonds et 6 passes) face aux Hawks. À tel point qu’il est maintenant, entre autres :

• Le seul joueur NBA à avoir compilé 50+ points, 10+ rebonds, 5+ passes et 5+ contres depuis 1973/74,
• Le seul joueur NBA à avoir compilé 55+ points, 10+ rebonds et 5+ contres depuis 1973/74,
• Le 7e joueur NBA à avoir cumulé 100+ points sur un back-to-back,
• Le 5e pivot NBA à avoir cumulé 100+ points en deux matchs,
• Le 5e meilleur marqueur des Sixers sur un match.

Des statistiques de jeu vidéo

Autant dire que, sans James Harden, Joel Embiid ne fait pas les choses à moitié pour ramener « ses » Sixers à un bilan équilibré (sept victoires et sept défaites), en dépit de ses différents pépins physiques (maladie, épaule, cheville, pied). Et, en le regardant malmener la défense du Jazz, on a longtemps cru que le désormais Franco-américano-camerounais allait se diriger tout droit vers un quadruple-double, tant il était omniprésent en attaque comme en défense…

Sauf que le meilleur scoreur de la ligue en titre n’est finalement pas parvenu à ajouter son nom à côté de ceux de Nate Thurmond (1974), Alvin Robertson (1986), Hakeem Olajuwon (1990) et David Robinson (1994), les quatre seuls joueurs à avoir déjà compilé au moins 10 unités, dans quatre catégories statistiques différentes. Échouant de peu, comme d’autres avant lui.

Depuis le dernier quadruple-double en date, enregistré le 17 février 1994 par « The Admiral », ils sont effectivement plusieurs à avoir frôlé le 10-10-10-10. Pêle-mêle ci-dessous, parmi ceux à qui il a manqué moins de cinq unités (et/ou cinq paniers) pour y arriver.

Les « presque quadruple-double » en saison régulière

— Alonzo Mourning (1995) : 26 points, 13 rebonds, 7 passes, 9 contres.
— Clyde Drexler (1996) : 25 points, 10 rebonds, 9 passes, 10 interceptions.
— Chris Mullin (1997) : 19 points, 10 rebonds, 12 passes, 7 interceptions.
— Vlade Divac (1997) : 10 points, 12 rebonds, 9 passes, 7 contres.
— Mookie Blaylock (1998) : 14 points, 8 rebonds, 11 passes, 10 interceptions.
— Chris Webber (1999) : 25 points, 15 rebonds, 8 passes, 9 contres.
— Kevin Garnett (1999) : 22 points, 15 rebonds, 10 passes, 7 interceptions.
— Mike Bibby (2000) : 14 points, 11 rebonds, 11 passes, 7 interceptions.
— Ron Artest (2002) : 24 points, 9 rebonds, 9 passes, 8 interceptions.
— Andreï Kirilenko (2006) : 15 points, 11 rebonds, 8 passes, 8 contres.
— Chris Paul (2009) : 33 points, 10 rebonds, 11 passes, 7 interceptions.
— Chris Paul (2009) : 27 points, 10 rebonds, 15 passes, 7 interceptions.
— Rajon Rondo (2011) : 6 points, 11 rebonds, 11 passes, 8 interceptions.
— Michael Carter-Williams (2013) : 22 points, 7 rebonds, 12 passes, 9 interceptions.
— Anthony Davis (2015) : 36 points, 14 rebonds, 7 passes, 9 contres.
— Ricky Rubio (2015) : 9 points, 10 rebonds, 12 passes, 8 interceptions.
— Draymond Green (2017) : 4 points, 11 rebonds, 10 passes, 10 interceptions.

Les « presque quadruple-double » en playoffs

— Shaquille O’Neal (2001) : 28 points, 20 rebonds, 9 passes, 8 contres.
— Tim Duncan (2003) : 21 points, 20 rebonds, 10 passes, 8 contres.

À travers ces deux listes, on constate que, depuis 1994, personne n’a été aussi proche de réaliser un quadruple-double que Clyde Drexler en 1996, car il ne lui fallait qu’une petite passe décisive pour y parvenir. Une dixième offrande qui lui aurait été « volée » par les statisticiens, à l’époque…

De leur côté, Shaquille O’Neal et Tim Duncan ont réussi la prouesse de le frôler en playoffs, et carrément lors des Finals ! D’ailleurs, le « presque quadruple-double » de Duncan est peut-être le plus célèbre de tous, puisqu’il a eu lieu dans le match du sacre. Aujourd’hui, certains regrettent même que la NBA lui ait « oublié » deux contres…

Difficile également de passer à côté de la folle performance de Michael Carter-Williams, le Rookie de l’année 2014, pour son tout premier match dans la ligue, face aux champions en titre du Heat. Idem pour la prestation de Draymond Green, auteur d’un triple-double… sans les points (!) il y a cinq ans. Une véritable anomalie, qui lui a fait rater le quadruple-double, mais aussi le five-by-five !

Le « Process » progresse encore statistiquement

S’il n’est peut-être pas autant polyvalent qu’un Anthony Davis, un Giannis Antetokounmpo ou un LeBron James, Joel Embiid n’en reste pas moins un joueur capable de noircir comme rarement une feuille de stats. À désormais 28 ans, il semble plus que jamais armé pour décrocher la plus prestigieuse des récompenses individuelles. Celle qui le ferait encore passer dans une autre dimension : celle des MVP.

À condition, bien sûr, que le bilan des Sixers s’améliore rapidement et, ce, dès les prochains jours car, à titre personnel, « JoJo » est pour le moins irréprochable, lui qui tourne à 32.3 points (record en carrière), 10.1 rebonds, 4.1 passes et 1.8 contre de moyenne après dix matchs. Le tout à 54% aux tirs (record en carrière) et 83% aux lancers…

Des statistiques dignes du dauphin qu’il est depuis deux ans –au niveau de ce scrutin tout du moins– « à cause » de Nikola Jokic.

Course au MVP 2023 : notre Top 5

1 – Jayson Tatum (Celtics)
Bilan : 11 victoires, 3 défaites – 1er à l’Est.
Matchs : 14 disputés sur 14 possibles.
Stats : 31.9 pts, 7.4 reb, 3.9 pds, 0.9 int, 1.4 ctr et 2.4 pdb en 38 min.
Pourcentages : 49% aux tirs, 37% à 3-pts et 87% aux lancers.

2 – Giannis Antetokounmpo (Bucks)
Bilan : 10 victoires, 3 défaites – 2e à l’Est.
Matchs : 10 disputés sur 13 possibles.
Stats : 31.3 pts, 11.8 reb, 5.2 pds, 1.1 int, 1.3 ctr et 3.8 pdb en 33 min.
Pourcentages : 53% aux tirs, 24% à 3-pts et 64% aux lancers.

3 – Luka Doncic (Mavericks)
Bilan : 7 victoires, 5 défaites – 6e à l’Ouest.
Matchs : 12 disputés sur 12 possibles.
Stats : 34.3 pts, 8.7 reb, 8.1 pds, 2.0 int, 0.7 ctr et 3.3 pdb en 37 min.
Pourcentages : 50% aux tirs, 29% à 3-pts et 75% aux lancers.

4 – Nikola Jokic (Nuggets)
Bilan : 9 victoires, 4 défaites – 2e à l’Ouest.
Matchs : 13 disputés sur 13 possibles.
Stats : 20.8 pts, 9.5 reb, 8.9 pds, 1.5 int, 0.6 ctr et 3.2 pdb en 31 min.
Pourcentages : 61% aux tirs, 29% à 3-pts et 88% aux lancers.

5 – Donovan Mitchell (Cavaliers)
Bilan : 8 victoires, 5 défaites – 4e à l’Est.
Matchs : 11 disputés sur 13 possibles.
Stats : 31.6 pts, 4.7 reb, 6.1 pds, 1.4 int, 0.6 ctr et 3.4 pdb en 39 min.
Pourcentages : 51% aux tirs, 43% à 3-pts et 88% aux lancers.

Mentions : Devin Booker (Suns), Ja Morant (Grizzlies), Damian Lillard (Blazers), Trae Young et Dejounte Murray (Hawks), Paul George (Clippers), Jimmy Butler (Heat), Joel Embiid (Sixers)…