Le buzz à l’extérieur du Chase Center deux heures avant le début du Game 5 était palpable. La rumeur du retour de Stephen Curry dans un cinq de départ composé de Jordan Poole, Klay Thompson, Andrew Wiggins, et Draymond Green faisait saliver les fans des Warriors. Lors du Game 2, les Warriors avaient infligé un 70-38 aux Nuggets en grande partie grâce à ce « Fast Five » et à un Jordan Poole incandescent. Huit jours plus tard, l’équation semblait bien différente.
Déjà discret lors du Game 4, Jordan Poole n’était que l’ombre de lui même, à l’exception d’un bon passage en fin de deuxième quart-temps. Il a terminé la rencontre à 3 sur 10 tirs et commis cinq fautes.
On a tendance à oublier qu’il vient de terminer la première série de playoffs de sa carrière. Son manque d’expérience à ce stade de la compétition, mais également les bons ajustements de Mike Malone, l’ont rattrapé.
« Ils avaient oublié à quel point c’est difficile de terminer une série »
« En playoffs c’est comme ça, vous devez trouver un moyen d’avoir un impact, » décrivait Stephen Curry. « JP nous a mis sur orbite lors des deux, trois premiers matchs. Lors des deux derniers, je suis fier de sa défense. Il a provoqué un passage en force capital en dernier quart-temps. Mais ça fait partie de l’évolution d’une série et de la compréhension du moment. Mais comme je le dis depuis le début de saison, il est fait pour ce genre de moment. »
Le manque d’expérience n’est pas quelque chose qu’on puisse reprocher à Stephen Curry, Klay Thompson et Draymond Green, et pourtant, eux aussi semblaient à côté de leurs pompes lors d’une première mi-temps contrôlée par les Nuggets.
« On avait l’impression qu’ils avaient oublié à quel point c’est difficile de terminer une série, » lâchait Steve Kerr après la rencontre. « On n’avait pas joué en playoffs depuis trois ans, on a pris en pleine face la pression de ce genre d’environnement avec un adversaire qui n’a rien à perdre. Mais les gars ont fini par répondre. »
Cette pression s’est traduite par de nombreuses erreurs déjà visibles pendant la saison, mais aussi dimanche dernier à Denver.
« Ne pas perdre de ballons et défendre sans faire de fautes, c’étaient nos objectifs en début de saison, » rappelle Draymond Green.
Une fois n’est pas coutume, avec seulement dix pertes de balles, Golden State a réussi à limiter son péché mignon. Pour le deuxième match de suite, ils ont toutefois subi l’agressivité d’Aaron Gordon en premier quart-temps et des Nuggets. Ils ont aussi commis beaucoup de fautes, permettant à Denver de donner le ton, de casser le rythme du match et d’installer leur défense sur demi terrain.
« Nous devons arrêter de faire des fautes. On en a parlé pendant tout le match »
« Nous devons arrêter de faire des fautes. On en a parlé pendant tout le match. Dès qu’on a arrêté en troisième et surtout en dernier quart-temps, on a pu retrouver le tempo qui nous convient, un tempo similaire aux trois premiers matchs, » confirmait Draymond Green.
Les Nuggets comptaient également 20 lancers francs à la mi-temps, et ont fini le match avec 29. Le manque de discipline des hommes de Steve Kerr était également flagrant au rebond. Denver a pris 14 rebonds offensifs lors des trois premiers quart-temps, dont 6 dans la troisième période pour stopper le momentum de Golden State et reprendre huit points d’avance. S’il est facile de pointer du doigt le manque de taille et les options limitées au poste 5 des Warriors, Draymond Green préfère lui mettre l’accent sur l’effort et un besoin absolu des cinq joueurs présents sur le terrain d’être rigoureux dans les écrans retards.
« Il s’agit simplement de prendre le taureau par les cornes. On a eu la même taille toute la saison et on sait comment contrôler le rebond. Il faut en vouloir plus que l’adversaire, et attraper les balles qui trainent. C’est que comme ça qu’on va pouvoir terminer le boulot, » décrit-il. « Une fois qu’on a corrigé nos erreurs au rebond, nous avons pu pousser la balle et jouer notre jeu. C’est ce que nous avons fait en quatrième quart-temps. »
Les Nuggets n’ont en effet pris aucun rebond offensif en dernier quart-temps. Lors du prochain tour, que ce soit Brandon Clarke, qui a pris sept rebonds offensifs lors du dernier quart-temps du Game 5 contre les Wolves ou les autres intérieurs athlétiques de Memphis, ou bien Karl-Anthony Towns, Anthony Edwards, Jared Vanderbilt à Minnesota, les Warriors auront fort à faire pour s’assurer de ne pas donner de munitions supplémentaires à leur adversaire.
Comme ils l’ont montré dans le money time cette nuit, ils s’en savent capables. La question désormais est de savoir s’ils peuvent le faire de façon constante ?
Propos recueillis à San Francisco.