Les grands hommes d’une seule franchise sont peu nombreux. Kobe Bryant et Dirk Nowitzki comptent parmi les rares exemples de joueurs qui ont construit leur légende sans jamais changer de maillot. Ce n’est pourtant pas faute, pour le premier, d’avoir tenté de convaincre le second de le rejoindre à Los Angeles.
Récemment interrogé sur un podcast, l’Allemand, dont les propos ont été retranscrits par Sports Illustrated, admet aujourd’hui qu’il a eu des envies d’ailleurs durant son immense carrière mais avant 2011, l’année du titre remporté avec Dallas.
« Évidemment que je voulais terminer ma carrière ici, donc le seul moment où j’y ai pensé était la période pré-titre. Au moment où on ne le gagnait pas, cela faisait plus de dix ans que j’étais dans la ligue, alors je me suis dit : ‘Est-ce que je vais gagner un titre ici ? Ou vais-je aller quelque part (pour le remporter) ?’ », rapporte le MVP 2007.
Ce dernier ne le cite pas mais sans doute avait-il la trajectoire de Kevin Garnett en tête à l’époque. Cette autre légende au poste d’ailier-fort qui, après avoir été longtemps fidèle aux Wolves, avait décidé de rejoindre les Celtics pour y monter un « Big Three » avec Paul Pierce et Ray Allen et remporter le titre en 2008.
Il faut toutefois rappeler que le « Big Ticket », avant Boston, avait longtemps échoué au premier tour des playoffs là où Dirk Nowitzki, mieux entouré, avait déjà connu de belles campagnes jusqu’à la finale NBA perdue en 2006 notamment.
En plein questionnement sur son avenir avec les Mavs à l’époque, l’homme aux 14 sélections All-Star a ainsi été approché par d’autres superstars de la ligue, dont Kobe Bryant mais également son ancien coéquipier dans le Texas, Steve Nash. « Je me souviens que Kobe a essayé de me faire venir à Los Angeles à un moment donné, et (Steve Nash) m’avait contacté à un moment donné », se souvient l’Allemand sans donner de précision sur les dates. Il ajoute toutefois : « Mais ensuite, j’ai signé ce contrat de quatre ans. »
Une prolongation de contrat puis le titre
Autrement dit, en 2010, l’année où il était « free agent ». Sauf que l’année dernière, le grand blond avait déjà eu l’occasion d’évoquer cette tentative de recrutement venant de l’ancien joueur des Lakers. « C’était évidemment un honneur. Je pense que c’était après avoir gagné le titre, mon contrat de quatre ans était terminé. On a parlé, échangé des textos, mais je lui ai dit : ‘Écoute, je suis désolé et tu sais ce qu’il en est. Dallas est ma ville, mon chez-moi, ça serait super bizarre d’enfiler un autre maillot’. Je pense qu’il l’a totalement compris et qu’il m’a davantage respecté après ça. »
Une version confirmée, sauf sur la date, par le « Black Mamba » lui-même, lors du All-Star Game 2016. « Il était ‘free agent' », se souvenait alors le joueur des Lakers. « Je savais quelle allait être sa réponse mais j’ai demandé par respect : ‘Mec, tout le monde parle de recrutement, je me suis dit que j’allais t’envoyer un texto, si tu veux venir à L.A…’. Et il a répondu : ‘Mec, j’adorerais jouer avec toi mais Dallas est ma maison, c’est mon équipe, je ne pars pas d’ici.’ »
Difficile de savoir quand précisément cette tentative de recrutement a eu lieu. Une chose est sûre : en 2010, alors qu’il vivait sa première « free agency », Dirk Nowitzki avait eu un échange décisif pour la suite avec Mark Cuban, au domicile de ce dernier, sans agents. Une rencontre chargée en émotions au moment d’évoquer les déceptions passées. « On avait tous les deux les larmes aux yeux », se souvient l’Allemand qui avait fini par lâcher par ce jour-là : « Écoute, je veux être ici. On va essayer quatre années de plus. »
Moyennant 80 millions de dollars. Quelques mois après cette prolongation, Dirk Nowitzki, qui avait également imaginé rejoindre LeBron James et Dwyane Wade à Miami avant la signature de Chris Bosh, portait les Mavs jusqu’au titre suprême. « Après cela, je n’avais plus aucune raison de partir. »