Brad Stevens ne se voyait pas avec une double casquette coach/président

À Boston, on ne perd pas de temps, et surtout on a l’art de surprendre. À peine deux heures après les premières rumeurs d’un départ de Danny Ainge, les Celtics ont tenu une conférence de presse en présence du propriétaire Wyc Grousbeck, du directeur général Stephen Pagliuca et des deux intéressés, Danny Ainge donc, mais aussi Brad Stevens. L’ordre du jour : annoncer le départ de Danny Ainge, et le choix de Brad Stevens comme successeur.

« C’est une triste journée pour célébrer la retraite et le départ de Danny Ainge, mais c’est une belle journée pour annoncer que Brad Stevens est notre nouveau président chargé du sportif » a résumé Wyc Grousbeck. « Nous avons appris à connaître Brad au cours des huit dernières années et à comprendre son talent… Il était à la table avec Danny pour toutes nos décisions concernant les effectifs au cours des huit dernières années. L’empreinte et l’ADN de Brad se retrouvent sur cette équipe, qu’il a mise sur pied. L’objectif est d’aller chercher une 18e bannière, ou d’essayer à mort ! »

Pour Danny Ainge, ce choix ne s’est pas fait sur un coup de tête au lendemain d’une élimination sans gloire face aux Nets. « C’était ma décision. J’ai commencé à y penser lorsque j’ai eu mon malaise cardiaque. Ces deux dernières années ont été difficiles. Tous les protocoles et tout, le travail n’a pas été aussi amusant. Je fais confiance à mon instinct. Ce n’était pas une décision prise « sur le moment ». C’était bien réfléchi. C’est quelque chose auquel je pense depuis un moment. Je ne sais pas de quoi sera fait mon avenir. Je n’ai aucun projet. Pour l’instant, mon objectif est de mettre Brad sur les rails pour la Draft et de laisser les Celtics dans une bonne situation ».

« C’est un grand jour pour les Celtics. C’est en fait un grand pas en avant »

En fait, Danny Ainge en avait causé à ses supérieurs, et il leur a soufflé le nom de Brad Stevens pour le remplacer. « Je suis très heureux pour Brad. Il est né pour ça. On m’a demandé de choisir quelque qui comprenne le coach et les à-côtés du métier. On est confiant sur le fait que Brad puisse le faire. Il s’est préparé toute sa vie à ce rôle. J’aurais aimé partir sur une meilleure note, mais il y a tellement d’espoir dans l’avenir. C’est un grand jour pour les Celtics. C’est en fait un grand pas en avant. »

Prolongé comme coach en 2020 et en place depuis 2013, Brad Stevens va donc devenir dirigeant, et il aura la lourde tâche de nommer son successeur. Mais d’abord, il a pensé pour celui qui est venu le chercher en 2013 alors qu’il était un jeune coach universitaire. « Tout d’abord, aujourd’hui, je ne suis pas le sujet. Je crois qu’on devrait d’abord célébrer Danny. L’une de mes craintes en venant ici était le jour où Danny s’en irait. En tant qu’entraîneur, vous vivez des hauts et des bas au jour le jour. Vous avez besoin de ce soutien. Danny m’a apporté ce soutien en tant que dirigeant, en me donnant constamment de la force ces huit dernières années. »

« Je savais à la fin du match que c’était le dernier mais je ne pouvais en parler à personne »

Ensuite, il a expliqué qu’il n’avait pas envisagé de porter une double casquette coach/ président. « Etre coach et président, c’était trop. Évidemment, c’est un honneur de se voir confier cette responsabilité. J’ai une bonne idée de ce que nous faisons et ne faisons pas bien… Nous avons une décision à prendre concernant le coach, des décisions sur l’effectif, et le développement de notre équipe. Mais, comme Danny l’a dit, nous sommes dans une bonne situation. »

Pour le nom de son ou sa successeur, il le prévient juste que le but est toujours de faire mieux que le prédécesseur… « Je vais vraiment me plonger dans ce processus. La bonne nouvelle, c’est que la personne choisie n’aura pas à prendre la suite de Doc Rivers comme ce fut le cas pour moi. Ou de prendre la suite de Danny Ainge comme moi. Il faudra juste faire mieux que le précédent ! »

Un peu plus tard, sur l’antenne de NBC Sports, Brad Stevens révèlera qu’il savait que c’était son dernier match la nuit dernière. « Je savais à la fin du match que c’était le dernier mais je ne pouvais en parler à personne ». Un secret bien gardé, c’est la spécialité des Celtics. Comme en 2013 lorsqu’ils l’avaient engagé.