Coach des Wolves de 2005 à 2007, Dwane Casey garde un souvenir enthousiaste de son passage dans le Minnesota.
Résident en centre-ville de Minneapolis, il garde le souvenir d’une ville où les communautés étaient unies jusqu’à ce que le meurtre de George Floyd ne vienne raviver une tension présente dans tout le pays. « J’ai eu de la peine pour Minneapolis. Pas pour la police, mais pour le peuple », a-t-il ainsi déclaré.
« En ayant vécu là-bas pendant deux ans et en ayant rencontré les bonnes personnes, je sais que ce qui s’est passé ne représente pas la majorité des habitants de cette ville. J’ai rencontré beaucoup de blancs supers, des Somaliens, des noirs. Je sais que la ville est un « melting pot ». Vous n’imaginez pas que ce qui s’est passé à Minneapolis puisse arriver. La population ne reflète pas cette attitude. Peut-être la police, mais pas la population. »
« Si vous avez la moindre décence en tant qu’être humain, c’est un truc qui vous blesse au plus profond de votre âme »
Le coach, qui a grandi au Kentucky, dans les années 60, a été de nombreux combats pour l’égalité des droits aux Etats-Unis. Mais lorsqu’il a vu ce « lynchage public », il a su que quelque chose allait se passer.
« Je savais que ça allait être quelque chose d’important. C’était un lynchage public. Même avec la caméra qui tournait, il avait un regard qui m’a retourné l’estomac. Je pense que c’est pour ça que vous voyez le tumulte dans tout le pays, le regard sur son visage alors qu’il gardait son genou sur le cou de George Floyd, alors que trois autres flics restaient là à regarder sans aucun remord qu’ils avaient cet être humain à terre, mourant… J’ai senti que cette vidéo, là, était le début des changements en cours en ce moment. Si vous avez la moindre décence en tant qu’être humain, c’est un truc qui vous blesse au plus profond de votre âme. »
L’occasion aussi pour Dwane Casey de dire sa fierté quant à la réaction de la NBA et quelques-uns de ses collègues, Steve Kerr, Gregg Popovich, Quin Snyder et Ryan Saunders en tête, mais aussi de rappeler que les coaches noirs en NBA sont aussi parfois victimes de préjugés dans le traitement médiatique.
« Doc (Rivers) l’a dit l’année dernière. Si les entraîneurs noirs se plaignent, alors nous ne sommes que des hommes noirs en colère. Ça a beaucoup plus de poids quand les entraîneurs blancs le disent. J’espère que ceux qui ne s’expriment pas prendront position et le feront. Nous sommes censés être des meneurs d’hommes ».