Alors que la saison NBA a débuté depuis plus de trois mois, Josh Jackson n’a toujours pas foulé un parquet de la grande ligue. Envoyé aux Grizzlies par les Suns cet été, l’ailier a en effet été sommé de poursuivre son développement en G-League.
Après une saison rookie prometteuse, il a en effet déraillé la saison passée, notamment hors des terrains où ses frasques ont ponctué toute la fin de campagne (manquement à ses obligations auprès des fans, consommation de cannabis, altercation avec les forces de l’ordre). Sur le terrain, il a, au mieux, stagné.
Un début de carrière sinueux
« Je pense que j’étais un peu hors de contrôle : beaucoup de ballons perdus et de tirs fous car je me pressais, relate-t-il à The Undefeated. « J’étais impatient de concrétiser les choses. Nous perdions beaucoup de matchs et j’orientais mon énergie de la mauvaise façon. »
À sa décharge, l’environnement des Suns ne l’a guère aidé, avec une instabilité permanente et trois coaches en deux saisons (Earl Watson, Jay Triano et Igor Kokoskov) : « Ça compte, sans aucun doute, surtout pour un jeune joueur (…) C’est votre première expérience en NBA et c’est compliqué. Si vous incluez Monty (Williams, actuel coach des Suns), ça fait quatre coachs. Chacun d’entre eux est relativement différent. J’ai appris un nouveau jargon à chaque fois. Je voyais de nouveaux joueurs en provenance de G-League ou d’échanges et des joueurs qui se faisaient couper à peu près chaque semaine. Cela fait beaucoup de changements et c’est difficile de s’y adapter. »
La G-League pour se remettre la tête à l’endroit ?
Désormais à Memphis, Josh Jackson est en quelque sorte puni : son option pour la saison prochaine a été déclinée, une rareté pour un joueur drafté aussi haut (4e choix en 2017). Pour ne rien arranger, il doit se refaire la cerise en G-League, un envoi en ligue mineure censé le remettre sur le droit chemin, lui qui fut considéré comme l’une des plus belles prises de sa promotion il y a deux ans. Mais en dehors de quelques accrocs, l’ex-star de Kansas positive et travaille en silence, en attendant d’être appelé pour renforcer les Grizzlies.
« Beaucoup de gens me demandent : ‘Pourquoi ne joues-tu pas en NBA ? Pourquoi ne t’ont-ils pas appelé ?’ Je suis confiant dans le fait qu’à un moment, je serai appelé et que je jouerai de nouveau à ce niveau, » confie-t-il. « Pour le moment, je dois donc rester concentré et continuer de m’améliorer pour le jour où ça arrivera. J’apprends beaucoup ici. Je gagne en confiance. Je travaille sur des choses que je ne pouvais pas faire auparavant. C’était l’un des principaux aspects dont nous avions parlé, la franchise et moi, au moment de prendre cette décision : travailler sur plusieurs choses. »
Avec 20.4 points à plus de 45% aux tirs (près de 39% à 3-pts), 7.9 rebonds, 4.3 passes, 1.8 interception et 1.5 contre par match en 33 minutes de jeu, l’ailier rentabilise son temps passé sur le parquet. Et même s’il est toujours difficile d’évaluer ces chiffres dans une ligue où les motivations sont très diverses, Josh Jackson ne se plaint pas.
« La dernière fois que j’ai pris autant de plaisir, c’était peut-être dans le circuit AAU. N’ayez pas pitié de moi… » demande-t-il. « C’est une opportunité. Je suis juste reconnaissant de pouvoir jouer au basket. »