On le sait, ce n’est jamais facile de passer 6e homme lorsqu’on a acquis un statut de titulaire, et de surcroît de leader. Chaque coach rêve de profiter d’un Manu Ginobili dans ses rangs, mais ce n’est pas donné à tout le monde.
Ancien MVP de l’Euroleague, et toujours l’un des meilleurs joueurs du Vieux continent, Nando De Colo redécouvre ce rôle chez les Bleus et après un gros couac face à l’Allemagne, le nouveau joueur du Fenerbahce est redevenu le formidable attaquant, et même leader que l’on connaît. Mieux encore, il a prouvé qu’il pouvait tout à fait cohabiter avec Evan Fournier, alors que c’était l’une des grosses interrogations avant la compétition.
« On avait déjà vu qu’ils pouvaient jouer ensemble et c’est très positif. Toutes les grandes équipes ont besoin de fers de lance » explique Vincent Collet sur le site de la FFBB. « Evan était en transe au début. Je l’ai sorti pour ne pas qu’il prenne sa deuxième faute. Et quand Nando est rentré, il a pris le relais. »
Auteur de 21 points et du tir qui tue à 15 secondes de la fin, Nando De Colo assure que ce rôle lui va bien, surtout que c’est davantage valorisé en Europe. « C’est un peu plus la mentalité européenne. Aux Etats-Unis, le cinq majeur a une importance beaucoup plus grande » estime l’ancien du CSKA Moscou. « Je l’expliquais à Evan Fournier dernièrement. Le cinq majeur est présent dans les temps forts du match et ce n’est pas forcément le début de la rencontre. Moi je dois juste trouver mon rythme dans l’équipe. »
Preuve que Vincent Collet souhaite l’utiliser comme un joker, il ne l’a même pas utilisé en meneur de jeu au début du quatrième quart-temps. Pourtant, le tandem Albicy/Ntilikina était scotché sur le banc, pénalisé par les fautes, mais le sélectionneur a préféré évoluer avec Evan Fournier, Axel Toupane et Nicolas Batum pour la direction du jeu. Laissant ainsi Nando De Colo récupérer pour mieux frapper dans le money time.
« Je peux monter la balle sans problème, jouer les pick and rolls, Nando c’est pareil » conclut Evan Fournier dans L’Equipe. « C’est ça qui les a tués sur la fin. Ils ne savaient plus sur qui défendre, Nando ou moi. Et c’est comme ça qu’on gagne le match. Il met un tir à 3-points, moi un autre à 2-points, puis lui finit le travail. C’est l’alternance. Celle-ci se définit selon ce qui vient à nous. »