« Euh… c’est ici la queue pour Jurassic Park ? » Les joggeurs matinaux, quelque peu incrédules, sortent leur smartphone pour immortaliser la scène. Face à eux, ce dimanche matin vers 08h30 (heure locale), une poignée de fans des Raptors poireautent pour l’ouverture de la célèbre fanzone canadienne, qui jouxte l’antre de leur équipe, la Scotiabank Arena.
« Pas évident de dormir par terre… »
En cette matinée ensoleillée, Paul, 48 ans, ne cache pas être « fatigué ». Logique, il n’a quasiment pas dormi de la nuit : « Il a fait froid, et pas évident de dormir par terre… » Installée depuis la fin du Game 4, remporté par les Raptors à San Francisco… vendredi soir, Angie, 33 ans, a été plus prévoyante avec sa tente une place. Les fans, qui se ne connaissaient pas, alternent ainsi entre période de repos et des tours pour garder leur précieuse place.
Se poster là, plusieurs jours avant ce Game 5 entre Raptors et Warriors, c’est un peu fou, non ? « C’est la passion », fuse Angie, venue avec son compagnon depuis Cambridge à une heure de route. « Je voulais m’assurer d’être témoin d’un moment d’histoire. » Comme pour les autres, c’est la première fois qu’elle se lance dans un tel marathon de patience, comparable aux files d’attente qui se forment avant un concert par exemple. « Des gens font bien la queue un mois entier pour voir le nouveau Star Wars au cinéma », ironise-t-elle.
L’espoir d’un billet gratuit pour le match
Que faire en attendant l’ouverture des grilles ? « Papoter, se balader autour… On ne verra pas le temps passer lorsque les autres fans vont progressivement arriver, les prochaines heures », note Paul, ce Torontois habitué de « Jurassic Park » qui n’habite pas loin. Sans doute devront-ils aussi répondre aux sollicitations d’autres journalistes. Paul avoue aussi espérer que sa présence puisse être récompensée : « On espère obtenir des tickets gratuits pour le match. Il arrive qu’ils en donnent aux premiers arrivés… » « Ou au moins des t-shirts ! », rebondit Léon, 13 ans.
« Vous avez vu les sondages ? », questionne Angie, hyper enthousiaste. « Hormis à Oakland, partout aux États-Unis, on nous soutient ! Ça va être de la folie s’ils gagnent lundi ! S’ils perdent par contre, mon Dieu… »
À Toronto.