Le match à cent à l’heure entre les Warriors et les Kings, remporté sur le fil par Golden State, avait de quoi faire sourire Don Nelson. Présent à l’Oracle Arena pour fêter l’équipe “We Believe” dont il était l’entraineur, “Nellie” a vu deux équipes pousser le rythme, jouer “petit”, et prendre 79 tirs à 3-points. Pour celui que Steve Kerr considère comme le pionnier du style de jeu qui a pris d’assaut la NBA, c’est le paradis.
Don Nelson n’a d’ailleurs pas hésiter à reveler pourquoi il a introduit le “small ball” en NBA.
“J’ai commencé à jouer petit parce que je n’ai jamais eu de bon pivot !” s’exclamait-il avant la rencontre devant une audience hilare. “Quand vous n’avez pas d’intérieur digne de ce nom, il faut lâcher les chevaux. La façon dont les Warriors jouent aujourd’hui est la façon dont j’ai toujours voulu joué. J’adore la façon dont ils jouent. À l’époque, j’essayais toujours de me mettre à la place de mon adversaire. Et souvent, il devait s’adapter à mon système parce que j’avais un ailier qui défendait le pivot pendant quelques minutes mais le pivot ne pouvait pas rester avec un extérieur. Ça a souvent tourné à notre avantage.”
L’influence de l’entraineur qui a gagné le plus de matchs dans l’histoire de la NBA (1 335), n’était toutefois pas le seul sujet de conversation. Flanqué de Jason Richardson et de Stephen Jackson, Don Nelson a également partagé son avis sur les demandes de transferts de plus en plus fréquentes des stars NBA.
“À mon époque, vous ne pouviez pas quitter l’équipe dans laquelle vous étiez,” rappelle-t-il par rapport à ses 14 saisons en tant que joueur NBA. “S’ils voulaient de vous, vous étiez dans l’effectif pour toute votre carrière. Ça n’avait rien à voir avec tout ce que les joueurs d’aujourd’hui considèrent comme important, la possibilité de changer d’équipe, l’argent, etc. Et c’est beaucoup mieux maintenant.”
Si Stephen Jackson partage l’avis de son entraineur, il regrette toutefois que les joueurs actuels privilégient souvent leur réputation et leur image plutôt que ce qui se passe sur le terrain.
“J’adore le fait que les joueurs puissent contrôler où ils veulent aller mais par contre, ils se doivent d’être professionnels. Pour moi, et je ne suis pas le premier à le dire, aujourd’hui les joueurs sont pourris gâtés,” lance-t-il. “Je parlais avec un entraineur de foot US qui est au Hall of Fame et qui me disait que vu de l’extérieur, il a l’impression que les joueurs sont plus intéressés par ce que le jeu peut leur apporter en dehors du terrain. Ils n’aiment pas le jeu comme nous l’aimions. J’ai 41 ans et je continue à jouer tous les jours. Aujourd’hui, je peux voir que la passion n’est pas là mais je suis content d’avoir pu aider la nouvelle génération à récolter autant d’argent mais, encore une fois, ils doivent rester professionnels et montrer aux fans qu’ils aiment avant tout la balle orange.”
Propos recueillis à Oakland.
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