Hier soir, les Lakers de Los Angeles, double champion en titre, ont été humiliés sur leur parquet par les Memphis Grizzlies.
C’est une nouvelle défaite inhabituelle pour les Angelinos, la onzième de la saison alors qu’ils n’ont joué que 34 matches.
Dans l’optique d’un triplé, cela n’est pas très rassurant et malgré les déclarations optimistes de Kobe Bryant, le mal semble profond et ce mal pourrait très bien être celui d’une équipe en manque de motivation.
Les Lakers pourrait bien souffrir du syndrome du triplé. En l’année du triplé est historiquement la plus compliquée à jouer.
Basket USA a fait ses recherches et vous livre ses conclusions.
Un bilan normal
Aujourd’hui, les Lakers affichent un bilan de 23-11. Depuis la saison 1987-1988, six équipes ont été en position de réussir le triplé et voici leur bilan à ce stade de la compétition :
Los Angeles en 1988 : 22-12
Detroit en 1991 : 23-11
Chicago en 1993 : 24-10
Houston en 1996 : 24-10
Chicago en 1998 : 23-11
Los Angeles en 2002 : 26-8
Vous le constatez, la situation de Los Angeles est tout à fait normale au regard des autres équipes qui avaient déjà réussi le doublé. Sans oublier que les Lakers sont la seule de ces équipes à tenter de jouer une 4ème finale consécutive. D’où peut-être ce petit manque de motivation.
En plus du bilan, la comparaison avec les Bulls de 1998 est encore plus frappante car lors de leur 34ème match, les Bulls avaient pris une raclée de 27 pts contre Miami, avec un Michael Jordan à 26 pts, le second scoreur était Dennis Rodman avec 10 pts !
Hier soir, les Lakers ont pris -19 et Bryant a marqué 28 pts, son meilleur lieutenant est Pau Gasol avec 10 pts.
Alors certes, les Bulls étaient privés de Scottie Pippen et le Miami de l’époque était hautement plus fort que Memphis aujourd’hui, mais l’analogie reste tout de même saisissante…
La faim justifie les moyens
Depuis 15 ans, pour réussir une énorme saison régulière, il faut avoir faim de victoires et de revanche.
Voici quelques exemples, dont la fameuse saison des Bulls en 1996 :
Chicago 1995-96 : 72 victoires – éliminés en demi-finale de conférence en 1995;
Detroit 2005-2006 : 64 victoires – battus en Finale NBA en 2005;
Dallas 2006-2007 : 67 victoires – battus en Finale NBA en 2006;
Boston 2007-2008 : 66 victoires – recherche de titre pour le Big Three;
Los Angeles 2008-2009 : 65 victoires – battus en Finale NBA en 2008.
Les grandes défaites engendrent les grandes saisons, et après trois finales NBA de suite, les Lakers ne sont plus motivés que par l’idée des matches couperets.
La moyenne de victoires des six équipes lors de la saison du possible triplé est seulement de 55 victoires, alors que la moyenne des champions sur la dernière décennie est de 59 victoires.
D’ailleurs, sur les six équipes, trois ont réussi le triplé (Chicago en 1993 et 1998 et Los Angeles en 2002), mais les trois autres équipes ont toutes été balayées en playoffs !
Attendre les playoffs…
…mais pas trop non plus, pour deux raisons essentielles.
La première c’est le rythme, il faudra quand même gagner des matches faciles contre des faibles équipes, puis quelques rencontres face aux gros, comme le double affrontement contre Boston par exemple (30 janvier puis 10 février). Cela permettra aux Lakers de se mettre en mode playoffs.
La seconde raison, c’est le classement car avec des Spurs sur un nuage à l’Ouest et le très fort quatuor de l’Est (Boston / Miami / Orlando / Chicago), les Lakers doivent se ressaisir pour ne pas souffrir du manque de l’avantage du terrain en post-saison.
Les Lakers ont déjà 6 matches et demi de retard sur les Texans et 3 sur Boston, et le calendrier n’est un cadeau : entre le 1er février et le 12 mars, les Lakers jouent 14 matches sur 19 à l’extérieur !
Le bilan des Lakers n’est donc pas si dramatique, et avec Phil Jackson, Monsieur Threepeat sur le banc et le duo Kobe Bryant-Derek Fisher, déjà là lors du triplé de 2000-02 en leaders, Los Angeles est entre de bonnes mains mais ne doit pas se relâcher sous peine de ne pas connaître une aussi belle fin que ces deux dernières saisons.