La renaissance des Grizzlies est longuement évoquée depuis plusieurs semaines. Après une saison à oublier, Memphis a retrouvé ses valeurs, tout comme ses qualités mentales et techniques. À nouveau, la franchise du Tennessee fait peur et impose son basket lent, physique, à l’ancienne dans une ligue en perpétuel mouvement.
« On veut amener nos adversaires dans la boue et voir comment ils s’en sortent dans ces types de combat », résume J.B. Bickerstaff. « Il n’y a plus beaucoup d’entraînement désormais, donc les matchs s’enchaînent et tout le monde joue de la même façon. Puis, soudainement, on affronte une équipe et un style totalement différents. Comment allez-vous gérer ça ? »
Le fameux « winning ugly » est clairement assumé, même parmi les joueurs les plus offensifs de l’effectif.
« Si on veut jouer et réussir ici, à Memphis, il faut accepter ce que l’on est », assure Mike Conley. « On peut sentir que plus le jeu est moche, plus il est gênant pour les autres. C’est ce qu’on essaie de faire. On est des durs à cuire. On ne parle pas beaucoup, mais on va vous rentrer dedans. On a perdu un peu de ça avec les départs de Zach Randolph et Tony Allen, mais on a encore quelques gars de cette veine. »
Ces deux visages des belles années de Memphis sont effectivement partis la saison passée. Le responsable, en partie, de ce choix, c’est David Fizdale. Le coach des Knicks, licencié en début de saison passée, a sans doute trouvé la formule adaptée pour décrire les Grizzlies version 2018-2019 en parlant de « Grit & Grind 2.0 ».
Seulement, si ce « Grit & Grind » – inventé par Tony Allen – est de retour, c’est logiquement qu’il était parti. Lors de son passage dans le Tennessee, David Fizdale avait tenté de changer le visage de l’équipe, en mettant au placard cette philosophie défensive pour faire place à un jeu plus « moderne », mais qui ne correspondait pas à l’identité du club.
Une grosse erreur, tant cette dernière est gravée non seulement sur le parquet, mais aussi dans les rues de Memphis.
« Il y a une connexion avec la ville », constate J.B. Bickerstaff. « Les fans sont dedans. C’est spécial quand les fans et l’équipe sont sur la même longueur d’onde. Ça permet de créer quelque chose d’unique. Vous traversez la ville, vous regardez les plaques d’immatriculation, il y a un style de vie, une mentalité dure. C’est important d’un point de vue culturel. »