Wade « is like Mike »

Dwayne Wade voulait « être comme Mike » comme le suggérait le slogan publicitaire de Gatorade au début des années 90, avant même que Sa Majesté ne remporte son premier trophée. Dans la demeure familiale, le jeune Dwayne portait le jersey de son idole, imitait ses « moves » sur le panier perché près du garage et poussait même l’idolatrie jusqu’à boire la boisson énergétique vantée par l’îcone. Il n’aura fallu que trois saisons en NBA à Wade, qui se définit lui-même comme un « grand rêveur« , pour assouvir ses fantasmes et devenir à son tour un modèle. Maintenant, les kids américains « veulent être comme Dwayne« .

« Je me souviens quand les Bulls ont gagné leur premier titre. J’étais chez moi devant la télé. Et là j’ai vu Jordan faire son fameux shoot contre les Lakers, ce lay-up où il change le ballon de main en l’air. Je suis immédiatement sorti, j’ai allumé les lumières dans la cour et j’ai essayé de faire la même chose. C’était impossible« , se souvient rieur le nouveau champion NBA, alors âgé de neuf ans. Quinze ans plus tard, le MVP des Finals dispose de telles qualités athlétiques qu’il concoit lui-même ses shoots, estampilés Wade. « Vous savez, pour moi c’est toujours incroyable de marcher dans la rue et de voir des gosses avec mon maillot sur le dos ou des chaussures à mon nom. Les gens veulent des produits Wade et ça me fait toujours bizarre. Je suis sûr que des gamins vont faire comme moi avant et foncer dans leur jardin m’imiter. Et je trouve ça génial« , ajoute l’affable et humble génie de Miami.

Mais à 24 ans seulement, le plus grand exploit de Wade n’est même pas d’avoir compilé des stats « jordanesques » en Finals (34,7 pts, 7,8 rbds, 3,8 passes) mais de s’être imposé comme un leader respecté, un guide écouté, par des stars à l’ego surdimensionné comme le Shaq, Payton, Walker et Mourning. « Ils le respectent car ils lui font confiance. Ils ont vite su que Dwayne ne pensait pas à lui mais était uniquement intéressé par la victoire« , explique le coach Pat Riley, nanti de sa cinquième bague de champion. Lui qui attendait d’offrir un titre à Miami depuis son arrivée en Floride au milieu des années 90, après l’échec de ses Knicks version « slow time » face aux Rockets. L’instigateur du « show time » des Lakers aura buté sur les Bulls de Jordan avant de s’en remettre aux coups de magie de l’ancien fan du n°23.

« Dwayne est l’un des jeunes joueurs les plus respectés que la ligue ait jamais eu« , assure Riley. « D-Wade est le meilleur joueur du monde« , clame lui O’Neal, qui dès son arrivée en Floride du sud a confié les clefs de la maison à l’ancienne star de Marquette. « Il a la même rage de vaincre que Jordan. On a tout essayé sur lui mais on n’a rien pu faire, il voulait tellement ce titre« , rend hommage Avery Johnson au bourreau de ses Mavs, auteur de presque 40 pts de moyenne sur les quatre derniers matches. Et maintenant ? D-Wade a t-il posé les bases d’une dynastie ?