Un champion de meurt jamais. Il faudra vérifier cette maxime une dernière fois dimanche soir au Palace d?Auburn Hills? En tout cas, le public de Cleveland, qui arborait les désormais célèbres pancartes « Witness » (gentiment offertes par le sponsor à la virgule de Lebron James) pour signifier qu?ils étaient venus assister à l?avènement de l?Elu, ont pris en pleine face l?orgueil de joueurs blessés au propre (Rasheed Wallace) comme au figuré.
Pourtant, en début de rencontre, on pouvait craindre le pire pour les Detroiters. Menés 15-8, ils laissaient Gooden et Ilgauskas, incroyablement seuls, dunker à plusieurs reprises tandis que Billups, habituellement l?homme des gros matchs côté Pistons, offrait le ballon d?attaque à Murray et que Prince, perturbé par un contre encaissé quelques instants plus tôt à trois points, balançait la balle trois mètres au dessus de Ben Wallace.
Mais le Detroit de Flip Saunders sait parfois retrouver du Detroit de Larry Brown et une défense resserrée permettait aux Wallace Brothers and co de repasser devant avant le premier coup de buzzer grâce à un 12-2 (17-20).
Après un deuxième quart-temps équilibré (21-18, 38-39 à la pause), Lebron James revenait sur son parquet avec de grandes intentions : dunk, 3 pts, interception sur le Sheed et conclusion lay-up? L?Elu offrait cinq points d?avance à ses coéquipiers (52-47). La Quicken Loans Arena de Cleveland s?enflammait. Encore une fois, Detroit, incroyablement dominé au rebond jusque là (27-17 en première mi-temps) prenait l?eau d?entrée. Un temps mort de Flip Saunders remettait de l?ordre dans les esprits puisque ses joueurs enchaînaient par trois missiles successifs derrière l?arc (Hamilton, Prince et le Sheed) pour reprendre l?avantage (56-58).
C?est en fait un peu l?histoire de ce match. A chaque fois qu?on les a cru morts, les Pistons ont rappelé qu?ils en avaient vu d?autres. Les défaites d?hier servent toujours. En juin 2005, les hommes de Larry Brown s?en étaient pris aux arbitres et avaient oublié de jouer contre les Spurs, perdant le titre lors du game 7. Hier soir, Ben Wallace a failli retomber dans ses travers. Frustré, le meilleur défenseur de la ligue, qui avait déjà concédé une faute inutile sur le premier pas de Lebron James en première mi-temps en tentant de le prendre en homme à homme en tête de raquette, prenait deux fautes sur deux actions successives du n°23 des Cavs après une claquette manquée sur laquelle il s?estimait lésé. Mais ses coéquipiers ne tombaient pas dans le piège et maintenaient l?équipe à flot.
Et comme souvent, dans les matchs de basket NBA, et encore plus en playoffs, les matchs se jouent dans la dernière minute. Les Pistons attendaient donc leur heure pour faire vrombir leurs moteurs. Dominés tout le match au rebond, ils prenaient 9 rebonds offensifs dans la dernière période (contre trois sur le reste de la partie). Quatre prises même dans la dernière minute pour garder la possession jusqu?à obtenir des lancers-francs pour Billups et ne laisser que des miettes à leurs hôtes (81-84, 1sec4 à jouer).
Pas fair-play pour un sou, Ben Wallace avait un éclair de lucidité dans son match et faisait faute sur James avant qu?il ne déclenche son tir, l?envoyant sur la ligne pour deux envois et le forçant à manquer le deuxième? Sur le rebond, c?est Billups qui enlevait la balle à Ilgauskas? et manquait de marquer contre son camp (82-84 score final).
Enfin, les N°1 de la NBA ne sont pas morts. Pas encore. Lebron James et ses sbires devront refaire le coup du match 5 pour écrire la première ligne d?une histoire qui semble désormais inéluctable pour les années à venir.
Ludovic Samain
Conférence Est | Conférence Ouest | ||||||||
Detroit | Cleveland | 3 | – | 3 | San Antonio | Dallas | 3 | – | 3 |
Miami | New Jersey | 4 | – | 1 | Phoenix | LA Clippers | 3 | – | 3 |