Sarunas Jasikevicius : « Luka Doncic voit des choses qu’on ne peut pas enseigner »

Phénomène européen, où il a tout gagné sur le plan individuel et collectif, Luka Doncic est très attendu en NBA. Comme d’autres légendes du Vieux Continent, Sarunas Jasikevicius fait le lien entre le Slovène et le regretté Drazen Petrovic.

« Drazen (Petrovic) et Luke peuvent être comparés sur certains points », répond-il à un journal slovène. « Luka est plus grand et Drazen était un meilleur shooteur. Ils jouent à des périodes différentes mais ils ont des qualités comparables et un talent similaire. Les deux peuvent aller vers le panier, shooter de très loin, créer… Il y a des similarités certaines, et ils ont tous les deux brillé en Europe. Ce sera intéressant de voir comment la carrière de Luka Doncic continue aux Etats-Unis. »

Peut-il dominer en NBA ?

« Je pense que Luka a tout ce qu’il faut pour être un grand joueur », répond le coach de Kaunas. « Ça ne fait aucun doute mais il y a d’autres joueurs qui avaient tout et qui n’ont pas réussi. Ce qui le rend à part, c’est qu’il lit le jeu de façon anormale pour son âge. Il voit des choses qu’on ne peut pas enseigner, ou qu’un vétéran de 30 ans ne voit pas. Pour lui, c’est naturel. »

À 19 ans, Luka Doncic a ainsi affiché une maîtrise du pick-and-roll et des passes à l’opposé rares avec le Real Madrid. Pour autant, aucun rookie ne l’a mentionné à la question de savoir quel joueur de la cuvée réalisera la meilleure carrière NBA.

Pour Sarunas Jasikevicius, les jeunes Américains n’ont simplement pas conscience de ce qu’a réalisé Luka Doncic en Europe.

« Ce n’est pas un biais slovène ou européen, c’est que personne n’a fait ce que Luka a réalisé en Euroleague. Bien sûr, il a été aidé par le fait qu’il joue à ce niveau depuis trois ou quatre ans, donc ce n’est pas nouveau pour lui. Il y était habitué, mais ces joueurs (les autres rookies américains) n’auraient pas pu le faire. J’ai joué en NCAA, en Euroleague et à peu près partout, et je sais que l’Euroleague est une formidable compétition. C’est très exigeant et qu’un jeune fasse ce qu’il a fait, dans un grand club, c’est incroyable. Ce n’était pas un petit club où il pouvait toujours avoir le ballon et les responsabilités pour faire des stats. Il était dans un système, dans une très forte équipe, qu’il a menée à la victoire. Ces joueurs qui sortent des universités américaines ne savent pas de quoi ils parlent et ce que Luka peut faire. »