Avec une victoire au buzzer, sur un 3-points de Blake Griffin, Doc Rivers avait le sourire jusqu’aux oreilles en conférence de presse. L’entraîneur des Clippers semble, comme son franchise player, régénéré après la fin de l’ère Chris Paul.
Les Clippers veulent développer un autre style de basket. Et pour le moment, le moins qu’on puisse dire, c’est que ça marche fort avec quatre victoires en quatre matchs. C’est bien simple, les Clippers sont aujourd’hui la seule équipe invaincue en NBA !
Doc, que s’est-il passé sur cette dernière action et ce buzzer beater de Blake Griffin ?
« On aime bien garder notre adversaire direct en défense et eux, ils ont switché toute la soirée. Et donc, en sortie de temps mort, notre objectif était précisément de trouver le duel avantageux. Sur cette dernière action, Lou [Williams] a posé un bon écran… et c’est marrant, Blake m’a demandé s’il devait shooter à deux ou à trois points. Et je lui ai dit que je préférais un tir à deux points, comme ça, on arrachait la prolongation. Mais il faut croire que lui n’avait pas envie d’aller en prolongation. C’était un gros tir, et un bon tir propre. »
Blake Griffin est de plus en plus fiable à 3-points, en quoi cela aide-t-il son jeu ?
« Ça ajoute vraiment une autre dimension à son jeu. Parce qu’il a tellement l’habitude de pénétrer, son défenseur lui a laissé un peu d’espace car il pensait qu’il allait partir en dribble. C’est ce que le tir à 3-points permet dans le jeu. Il ouvre les deux options. C’est vraiment une grosse victoire. Je suis très heureux de cette victoire car on s’est accroché. On n’a pas forcément super bien joué mais on s’est battu. Notre spacing n’était pas bon en 2e mi-temps, on a trop gardé le ballon. C’était bien meilleur en 1ère mi-temps. Il faut leur rendre hommage, ils se sont bien adaptés défensivement. Mais c’est une leçon pour nous. »
On imagine que c’est le début de saison idéal pour une équipe encore en construction.
« On continue de construire notre collectif. Pat Beverley a été très bon. Quand le coup de sifflet a été inversé, il est venu calmer tout le monde en disant qu’on allait gagner quoi qu’il arrive, qu’ils mettent un ou deux lancers [rires]. C’est ce qu’il disait pendant le temps mort et ça s’est passé exactement comme ça ! Il faut toujours y croire, peu importe le score. »
« Je ne pouvais pas supporter Patrick Beverley, maintenant je l’adore ! »
Première victoire pour votre premier match en déplacement en plus…
« C’est une belle victoire, une victoire avec les tripes. Je ne pense pas que les deux équipes aient très bien joué. Mais ça fait partie de ces victoires où on s’accroche, où on se bat. On a une équipe encore très jeune. On a neuf nouveaux joueurs à intégrer. On a déjà eu une grosse blessure avec Milos sur le flanc. On fait comme on peut. J’ai trouvé que Sindarius Thornwell a joué d’énooooormes minutes en 1ère mi-temps [exagération d’origine, ndlr]. On peut voir que l’équipe est en train de grandir, j’adore voir ça. On ne sait jamais où la balle va aller, et je pense qu’eux non plus ne le savent pas. C’est plaisant. »
Comment avez-vous trouvé Blake Griffin, surtout en dernier quart quand il a pris le contrôle des opérations ?
« Blake a été excellent ! Il a été le centre du jeu dans les dernières minutes. On a beaucoup joué sur le poste bas. On a continué à chercher Blake et Gallo car on aimait leurs duels. Sur le papier, avant la saison, on ne savait pas vraiment comment nos adversaires allaient défendre sur le pick & roll 3-4 entre Blake et Gallo. Car ce sont deux joueurs de grande taille ! Et les équipes galèrent. Certaines switchent, d’autres pas. En 1ère mi-temps, Gallo a eu tous les tirs. Et ils ont commencé à switcher et c’était au tour de Blake. On apprend au fur et à mesure de la saison. »
« Blake me rappelle Pat Ewing… »
Et son évolution en tant que leader ?
« Il progresse énormément. Avec Blake, c’est un leadership par l’exemple. En cela, il me rappelle Patrick Ewing. J’ai joué avec lui. Avec lui et David Robinson, deux super leaders, et ils ne parlaient jamais ! Ils faisaient, tout simplement. C’est une bonne façon de faire. »
Vous évoquiez Pat Beverley, qu’est-ce qu’il apporte dans l’équipe ?
« Je ne pouvais pas le supporter, il y a cinq mois. Et maintenant, je l’adore ! C’est incroyable comment on peut retourner sa veste en un clin d’oeil dans cette ligue ! Il fait partie de ces gars qu’on aime avoir dans son équipe. Je n’aime pas le dire mais c’est un gars qui cherche la merde. Et c’est bien. On en veut autant que possible dans une équipe. »
Propos recueillis à Portland