Interview Blake Griffin : « Mon tir de loin permet à l’équipe d’avoir plus d’espaces »

Le départ de Chris Paul semblait sceller la fin des Clippers tels qu’on les connaît. La blessure récente d’un de ses remplaçants, Milos Teodosic, semblait condamner la franchise de Los Angeles à un recul dans la hiérarchie de l’Ouest…

Mais Blake Griffin (26 points, 9 rebonds, 4 passes) n’a pas l’intention de laisser couler ses Clippers. L’intérieur All Star a encore réussi un match dantesque hier soir au Moda Center, explosant pour 16 de ses 25 points en dernier quart… avec le 3-points de la gagne pour terrasser les Blazers au buzzer !

BasketUSA était aux côtés du héros du match dans les vestiaires visiteurs. Un Blake Griffin posé, leader serein pour une équipe des Clippers encore en construction.

« Une énorme victoire pour notre confiance »

Blake, vous avez inscrit le buzzer beater face aux Blazers, racontez-nous un peu votre stratégie sur cette dernière action.

« On essayait de marquer. Honnêtement, on cherchait plus un panier à deux points à l’origine. Si on avait pu trouver un petit layup ou quelque chose près du cercle, on l’aurait pris. Mais vu comment l’action s’est déroulée, je voulais surtout prendre un tir propre. Pendant le temps mort, j’ai demandé à Doc ce qu’il voulait que je fasse sur la sortie d’écran : tu veux un tir à trois points ? Ah non, ok à deux points alors [rires] ! Au final, j’ai pris ce qu’il y avait à prendre et je suis heureux que mon tir soit rentré. »

Pourquoi n’avoir pas pris un tir à deux points alors ?

« Je pensais tout simplement que je n’avais pas le temps d’aller jusqu’au cercle. Après la remise en jeu, on a fait un main à main et là, j’ai vu qu’il y avait Al-Farouq Aminu et un autre gars qui ne montaient pas sur moi. J’ai fait une feinte et j’ai envoyé. »

Que signifie ce succès pour votre équipe en construction en ce début de saison ?

« C’est une énorme victoire pour notre confiance, surtout pour notre premier match à l’extérieur. Et encore plus dans une salle comme celle-là, avec des fans qui sont toujours dans le match. Face à une très bonne équipe, surtout quand elle joue à domicile. On s’est battu jusqu’au bout, on s’est accroché. On aurait très bien pu baisser la tête à plusieurs reprises. Et je pense à cette action d’Austin quand le coup de sifflet a été inversé. On ne sait jamais ce qui peut se passer. Et c’est pour ça qu’on travaille toujours ces actions de fin de match à l’entraînement. Car il faut être prêt à tout. »

Tout le monde parle de votre tir à 3-points de plus en plus fiable, comment abordez-vous cet exercice ?

« Je ne vois pas le tir à trois points comme un truc intimidant. C’est un tir que je travaille tous les jours à l’entraînement. Je bosse beaucoup avec Sam Cassell [un des assistants coachs des Clippers et ancien clutch shooter en son temps] après les entraînements. Quand tu travailles sur un truc tous les jours, ça te donne la confiance qui vient avec la préparation. Globalement, on a plutôt bien réussi à exécuter les systèmes en fin de match. »

« J’adore notre attitude : on joue dur et avec détermination »

On vous a vu improviser un conciliabule sur le terrain entre joueurs, que pouvez-vous retirer de cette fin de match haletante ?

« Pat est venu me voir pour me demander ce qu’on allait faire en attendant de connaître la décision des arbitres. On est allé voir le coaching staff pour savoir ce qu’on allait mettre en place si le coup de sifflet était inversé. En fin de compte, [les Blazers] ont pris un temps mort et on a donc pu se préparer. Mais déjà entre les joueurs, entre Pat, moi et les arrières, on avait discuté de ce qu’on allait faire. Et c’est quelque chose d’hyper important quand on discute avec ses coéquipiers pour se mettre d’accord sur un système de jeu. »

Vous n’aviez tenté que six tirs sur les trois premiers quarts temps (pour 9 points) avant de tout exploser dans le dernier acte, comment avez-vous géré votre effort sur ce match ?

« J’ai simplement essayé d’être agressif. Il y avait pas mal de changements en défense, et pas mal de duels avantageux à exploiter. Je voulais attaquer le cercle et mettre des paniers faciles pour me lancer. Et derrière, j’ai simplement gardé ce rythme offensif. »

Ce n’est que le début de saison mais vous tournez à vos meilleurs pourcentages de réussite en carrière (54% aux tirs dont 43% à trois points), comment expliquez-vous cette hausse ?

« Je me sens bien. C’est le travail de plusieurs années. Pour le moment, c’est encore trop tôt car la saison est très longue. C’est un échantillon un peu trop léger. Evidemment, j’aimerais bien pouvoir garder ces pourcentages de réussite aussi haut que possible mais je sais bien qu’il y aura des hauts et des bas dans la saison. Je dois simplement continuer à travailler et garder ma confiance en mon tir. »

En quoi votre tir à trois points ouvre-t-il le reste du jeu pour vous ?

« Je pense que ça permet à l’équipe d’avoir plus d’espaces en attaque. Et individuellement, ça me donne plusieurs options supplémentaires. Quand tu réussis un ou deux 3-points en début de match, l’accès au cercle s’ouvre un peu plus car la défense est plus aux aguets. Et même si tu ne les rentres pas, il est fort possible que tu aies plus de temps pour déclencher un nouveau tir. Le plus important, c’est que je ne me sente pas pressé en attaque. »

Comment ce groupe vit-il ensemble ?

« J’adore notre attitude. Ce groupe vit bien car il joue dur et avec une grosse détermination. On ne baisse pas la tête, on essaie toujours de tourner la page et d’avancer. Et c’est quelque chose qui va être fondamental pour l’équipe tout au long de la saison. »

Propos recueillis à Portland