Turquie vs États-Unis : une finale de rêve

Jouer la finale du Mondial à domicile face aux Américains, tous les fans de basket turcs en rêvaient depuis des mois.

Après avoir éliminé samedi soir la Serbie au terme d’un match de légende et devant un public en transe, la Turquie voudra, ce soir, réussir l’exploit : devenir champions du monde en battant les Américains.

L’entraîneur de la sélection turque, Boscia Tanjevic, reconnaît que les États-Unis sont bien supérieurs à son équipe, mais veut y croire.

« Ils ont quand même des points faibles. Leur défense sur pick and roll n’est pas très bonne par exemple et ils manquent de taille », disait-il hier soir en conférence de presse.

Et puis avec 15 000 fans déchaînés dans la salle, tout est possible ! Les Serbes en ont fait l’amère expérience en demi-finale.

Cependant, le public et l’ambiance ne suffiront pas. Il faudra que les Turcs jouent à un bien meilleur niveau que face à la Serbie pour espérer jouer les yeux dans les yeux avec les Américains. À commencer par Ersan Ilyasova, totalement transparent hier (6 pts, 4 rbds et 5 fts en 30 min). Hedo Turkoglu et ses coéquipiers devront également contrôler leurs émotions ainsi que le rythme de la rencontre. Car s’ils essaient de précipiter leurs actions, les Turcs se feront massacrer par les hommes de Mike Krzyzewski qui lanceront contre-attaque sur contre-attaque.

USA favori mais…

De son côté, l’entraîneur américain s’attend probablement à disputer ce soir le match le plus difficile du tournoi. Mais si les Turcs ont leur public, le Team USA peut compter sur Kevin Durant. L’ailier du Oklahoma City Thunder a fait étalage de toute sa classe en demi-finale en écoeurant la défense lituanienne : 17 points lors des huit premières minutes de jeu et 38 points au total. Seulement à ses côtés, c’est presque le désert en attaque. Coach K. doit donc espérer que son leader ne connaisse pas de défaillances en finale et que le reste de l’équipe se mette au niveau.

Les nerfs des Américains seront aussi mis à rude épreuve. L’ambiance au Sinan Erdem Dom va au-delà de ce que la plupart de ces joueurs ont pu connaître jusqu’ici, en NBA ou ailleurs. Et comme seuls Chauncey Billups et Lamar Odom ont l’expérience des finales, le sang-froid de leurs jeunes partenaires sera l’une des clés de la rencontre.

Les États-Unis restent toutefois les favoris de cette finale du championnat du monde qu’ils atteignent pour la première fois depuis 1994. C’est justement ce qui pourra aider la Turquie. Les « douze géants » (surnom de l’équipe turque) joueront sans la moindre pression. Et si jamais le score est toujours serré à quelques minutes de la fin du match, qui sait si le rêve de toute une nation ne deviendra pas réalité ?