Peut-on encore ranger les Spurs dans la catégorie des candidats au titre ? Pour la première fois depuis bien longtemps, la réponse est sans doute « non ». Vieillissants et plombés par les contrats de ses principales stars, les quadruple champions NBA n’ont que leur expérience et le talent de leurs cadres pour espérer se mêler à la lutte pour le titre. Certains diront que c’est suffisant mais lorsqu’on voit les effectifs de Miami, Boston, Chicago, Orlando et les Lakers, on se dit que San Antonio évoluera un cran en-dessous.
En clair, et malgré l’arrivée du prometteur Tiago Splitter, l’été n’a pas forcément répondu aux attentes des supporters.
Meneurs de jeu : Tony Parker, George Hill
Arrières : Manu Ginobili, James Anderson
Ailiers : Richard Jefferson, Matt Bonner
Ailiers-forts : Tim Duncan, DeJuan Blair
Pivots : Tiago Splitter, Antonio McDyess
On ne change pas une équipe qui perd… Tel pourrait être le credo des Spurs lors de cette intersaison puisqu’un seul joueur (on excepte le rookie Anderson et les « journey man » Jerrells, Gee et Neal) est venu renforcer l’effectif : Tiago Splitter. Le MVP du championnat espagnol (et des playoffs) est la grosse recrue des Spurs, et tout le monde espère qu’il sera l’égal d’un Luis Scola en termes d’impact sur l’équipe.
Sur ce qu’on a vu en Euroligue et au Mondial, le garçon a la technique et le physique pour faire son trou en NBA. Surtout dans des systèmes bien carrés comme ceux de San Antonio, et aux côtés d’un mentor comme Tim Duncan (34 ans). Mais la NBA, c’est une autre planète et le Brésilien aura une pression énorme sur les épaules.
L’autre choix marquant : la prolongation de contrat de Richard Jefferson (30 ans), pourtant très décevant l’an passé. Les Spurs semblent pourtant satisfaits de lui puisqu’ils lui verseront plus de 9 millions par saison pendant 4 ans ! Si l’on ajoute les 38 millions sur trois ans versés à Manu Ginobili (33 ans), on se dit que le staff n’a pas spécialement envie de rajeunir l’effectif. En fait, les Spurs sont les Celtics de la côte Ouest. Sauf que leur banc est bien moins sexy…
Parker et Hill : un de trop ?
Selon nous, la grande interrogation concerne Tony Parker. Le Français est en fin de contrat, et il se murmure qu’il se verrait bien aux Knicks. Lui assure qu’il acceptera une prolongation de contrat aux Spurs et qu’il ira voir ailleurs en toute fin de carrière.
TP n’a que 28 ans, et il va disputer la saison la plus importante de sa carrière.Il sort d’une saison décevante, minée par les blessures. Il a passé l’été à se reposer, puis à bosser dur. Il veut redevenir All-Star, et surtout il veut signer un nouveau contrat longue durée. Pour cela, il sera de retour dans le cinq et sans doute qu’il sera le patron de l’équipe.
Si TP revient à son meilleur niveau, George Hill va retrouver son rôle de joker (12 pts/m en 2010). Mais ne serait-il pas plus judicieux de transférer l’un des deux ? Ils ont le même profil et on peut craindre qu’ils se marchent sur les pieds.
En fait, quand on regarde l’effectif, on peut penser que c’est un superbe mix d’anciens et de jeunes, mais il manque un shooteur comme pouvait l’être Roger Mason Jr il y a deux ans.
Enfin une saison sans blessures ?
Autre élément d’inquiétude : Tim Duncan a les genoux rouillés. L’arrivée de Tiago Splitter devrait lui permettre de se « reposer » et de se concentrer sur le poste 4. L’an passé, on a trop vu Duncan se prendre des vents en défense, et la présence d’un 5 à ses côtés l’aidera plus que celle d’un DeJuan Blair.
A propos de Blair, on suivra de près sa saison de sophomore. Capable du meilleur comme du pire, on attend de lui qu’il devienne plus régulier et meilleur défenseur.
Au final, on a l’impression d’écrire la même chose qu’il y a un an. Voire deux ans. Cela signifie que le « Big Three » a vieilli mais qu’il reste talentueux. On se souvient ainsi que Manu Ginobili avait terminé la saison comme une balle. Lui aussi reposé, peut-il répéter ce type de performances sur une saison ?
Sur le papier, cet ensemble vaut 50 victoires sur la saison. Mais au moindre pépin d’un joueur majeur, cela peut être la cata’, et reparti pour une saison galère comme l’an passée…