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Interview Jonas Jerebko : « On croit en nos chances de battre tout le monde à l’Est »

Il est le seul Suédois en NBA actuellement, et il est seulement le deuxième dans l’histoire de son pays (après Miles Simon en 42e choix en 1998) à avoir été drafté en NBA. Jonas Jerebko est actuellement dans sa huitième saison en NBA et il est véritablement le pionnier de son pays dans la Grande Ligue.

Homme à tout faire pour Brad Stevens, il est revenu avec BasketUSA sur son parcours depuis Boras dans le Sud-Ouest de la Suède jusqu’à Boston en passant par l’Italie et le Michigan. S’il n’est pas aussi connu que son compatriote Zlatan Ibrahimovic, Jonas Jerebko est un garçon charmant qui gagne à être davantage connu…

« Je jouais contre des anciens pros à 15 ans »

Jonas, c’est votre huitième saison en NBA (en incluant sa saison blanche en 2010-11), est-ce que vous vous dites : ‘Wow, déjà ma huitième saison’ ?

« Oui, le temps passe vite ! Mais je ne me lasse pas de jouer dans la meilleure ligue du monde, avec les meilleurs joueurs du monde. Les saisons passent vraiment très vite. Une fois que la saison est lancée, il y a un match quasiment tous les soirs, et puis on voyage beaucoup. Tout s’enchaîne à une vitesse folle. »

Est-ce que vous parvenez toujours à apprécier autant qu’à vos débuts ?

« Oh oui ! Comme ça passe tellement vite, il faut vraiment apprécier chaque instant. [En tant que joueur], on sait qu’on ne pourra jouer que pendant un certain temps, si on arrive à éviter les blessures et ce genre de choses. Donc, il faut absolument profiter de chaque minute, c’est clair. »

Vous avez grandi en Suède où vous avez dit que le basket est le 7e, voire 8e sport en termes de pratique. Comment c’était pour vous de grandir là-bas avec une passion un peu marginale ?

« J’ai eu une enfance très heureuse. J’ai essayé à peu près tous les sports qui existent : football, hockey, golf, handball, floorball [hockey sans glace en gros, ndlr]. Et puis, évidemment, c’est au basket que j’étais le plus doué et c’est ça qui a commencé à prendre le dessus quand je suis arrivé à l’âge de 15-16 ans. J’ai arrêté tous les autres sports et je me suis concentré sur le basket. Mais j’ai tout essayé. »

J’ai lu que vous êtes allé aux Etats-Unis, à Buffalo, était-ce pour trouver une université ? 

« Non, mon père est américain et j’ai ma famille qui y réside. Tous les étés ou presque, j’y allais mais c’était pour les vacances. »

Comment c’était pour vous de jouer en Suède ? Y a-t-il beaucoup d’infrastructures, de clubs ?

« Oui, il y a des équipes de club. J’ai commencé à jouer en 1e division suédoise [en ligue de jeunes, ndlr] quand j’avais 15 ans. On a remporté le titre. Après le lycée, j’ai signé dans le championnat le plus élevé, et on a aussi gagné le titre. Ensuite, je suis parti en Italie pour deux ans. »

On peut imaginer que c’est un record de précocité en Suède, de jouer pro à 15 ans, non ?

« Oui, probablement. Je jouais contre des gars beaucoup plus âgés que moi. Des anciens pros en général. »

Quel est le niveau de compétition dans le championnat suédois ?

« C’est comparable à ce qui se fait en Norvège, en Finlande ou au Danemark. Un ton en-dessous de la France ou de l’Allemagne. Mais il y a en général deux Américains par équipe, deux joueurs européens, donc ça progresse petit à petit. »

« Je ne pouvais pas voir de NBA en Suède… »

Comment faisiez-vous pour regarder du basket et la NBA ?

« Je ne regardais pas car ce n’était pas possible. Il n’y avait même pas une seule chaîne qui diffusait les matchs. Je regardais le hockey, le foot ou le football américain, tous les autres sports en fait [rires]. »

Vous n’avez donc pas pu vous inspirer des gestes des grandes stars NBA…

« Mon inspiration, je la trouvais en moi-même. J’adorais jouer au basket et j’y jouais tout le temps. Je voulais arriver au plus haut-niveau possible mais non, je n’avais pas accès à la NBA à l’époque. »

Quels souvenirs gardez-vous de vos débuts très humbles en Suède ?

« Juste le plaisir. Le plaisir que c’est de jouer au basket. Et de voir que ça m’a permis de quitter un pays comme la Suède pour en arriver où je suis maintenant, en NBA. Quand je regarde en arrière, je me souviens de chaque saison, de mes coéquipiers et de mes coachs. J’ai beaucoup de souvenirs… »

Pensiez-vous que c’était possible d’arriver en NBA à ce moment-là ?

« C’est autour de 16-17 ans que j’ai commencé à prendre conscience que je pouvais être bon. Je regardais les autres joueurs et je me disais que je pouvais être aussi bon que lui, ou que cet autre gars. J’ai toujours en confiance en moi. Je me suis dit que c’était possible. »

Comme vous l’avez mentionné, vous avez ensuite évolué deux ans en Italie, à Biella, était-ce ce dont vous aviez besoin pour vous préparer à la NBA justement ?

« Oui, tout à fait. Ici, ils vont à l’université [pour se préparer]. Moi, je suis allé en Italie quand j’avais 19 ans. Et je pense que c’était encore mieux [qu’une université américaine] car j’ai joué contre des joueurs qui étaient meilleurs. J’ai appris à devenir un vrai professionnel. On apprend très vite quand on va vivre tout seul dans un autre pays. »

Comment s’est passé votre processus de draft ? Et les workouts qui ont précédé du coup ?

« On a joué les playoffs en Italie, assez tard. Et après ça, j’avais 7 ou 8 workouts prévus sur une période de dix jours. Et ensuite, la draft est arrivée très rapidement. C’était une expérience enrichissante pour sûr, mais je voyageais tellement, je jouais contre d’autres gars un peu partout et c’était déjà le jour de la draft… Tout s’est passé très vite, c’était trépidant mais aussi très intéressant. »

Vous avez atterri à Detroit et vous avez réussi une bonne campagne de rookie. Votre adaptation au jeu NBA n’a pas été trop rude visiblement…

« Non, comme je l’ai dit, mes deux années en Italie m’ont bien préparé. Je pense que j’étais plus prêt à jouer que beaucoup de gars qui sortaient de la fac car je m’étais déjà frotté à des bons joueurs. »

« Six coachs en six ans, c’était trop ! »

Quels sont vos meilleurs souvenirs de votre passage à Detroit, où vous êtes tout de même resté quasiment six saisons ?

« Je pense tout de suite aux grands joueurs que j’ai côtoyés et qui m’ont appris beaucoup quand j’étais là-bas : Rip Hamilton, Ben Wallace, Tayshaun Prince, Tracy McGrady, Corey Maggette pour n’en mentionner que certains. J’ai joué avec des joueurs de grand talent et j’ai essayé d’en tirer quelque chose. »

Etait-ce difficile, voire triste, de quitter Detroit ?

« Non, j’étais prêt pour autre chose. Changer de coach, de coéquipiers chaque saison… Il y avait beaucoup de changements dans la franchise. Je les remercie pour beaucoup de choses dans ma carrière, mais en même temps, j’étais prêt à partir. Je n’en pouvais plus. Avoir un nouveau coach, encore. J’ai eu six coachs différents en six ans, c’était trop ! »

Et puis, vous arrivez à Boston dans une équipe qui gagne, où vous découvrez enfin les playoffs…

« Oui, je pense que j’ai gagné plus de matchs à Boston que pendant tout mon temps à Detroit. C’est toujours plus plaisant de gagner des matchs. On a un bon groupe de gars ici, un bon vestiaire et un excellent coaching staff. Je suis très content ici. »

Comment ça se passe entre vous et coach Brad Stevens ?

« On a une très bonne relation, comme avec tous mes coachs NBA en fait. J’apprécie beaucoup de jouer sous ses ordres, c’est un très bon entraîneur. Il dit les choses telles qu’elles sont et il traite tout le monde de la même manière. Donc tout se passe bien ! »

L’objectif est évidemment d’aller en playoffs mais quelles sont les chances des Celtics de faire mieux qu’une simple accession à la postseason ?

« On gagne des matchs en ce moment, on est deuxième dans la conférence Est. On arrive dans la deuxième moitié de la saison et on sait qu’on doit s’améliorer pour être à notre meilleur niveau pour les playoffs. On veut passer le premier tour. Et puis, ensuite, comme on dit, tout est possible en playoffs ! On croit en notre groupe et en nos chances de battre tout le monde dans la conférence Est. Et même l’équipe qui arrivera à sortir de la conférence Ouest. On a trouvé notre rythme et on essaie encore de progresser à chaque match. »

« Le basket n’est pas du tout respecté en Suède ! »

Retournez-vous souvent en Suède ? 

« Oui, en général, l’été. Quand la saison se termine, j’essaie d’y aller chaque année. »

Quel est votre statut dans votre pays ? Vous êtes une star ou pas ?

« Non, pas tellement. »

Comme Zlatan ?

« Non, aucune comparaison. Je ne me sens pas comme tel en tout cas quand je reviens. »

Vous n’avez même pas d’invitation dans les médias ?

« Non, pas tellement. Ou sinon, des petits médias. Le basket n’est pas du tout respecté en Suède. C’est horrible… »

Et vous pensez que vous pouvez changer la donne à l’avenir ?

« Vu comment les médias traitent le basket en Suède, je ne pense pas que ça change de sitôt. Malheureusement. »

Vous avez participé à l’EuroBasket en 2013, avec Jeffery Taylor notamment (le joueur du Real Madrid et ancien NBAer) et vous avez donc donné un peu d’exposition au sport, non ?

« Oui, on a battu la Russie. Mais les médias préfèrent parler des mauvaises choses au lieu d’insister sur le positif. C’est compliqué de faire décoller notre sport quand il est si petit, que personne ne regarde à la télé et que les médias l’ignorent en général. »

Propos recueillis à Portland

https://www.youtube.com/watch?v=OpAVKFpH0lw&t=2s

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