Le retour de Docteur Russell et Mister Westbrook

L’Histoire est cynique. Et parfois injuste. Le soir où Russell Westbrook réalise l’exploit de compiler un 19e triple double en une seule saison – il bouffe la feuille (7/23 aux tirs et 10 balles perdues) et provoque la chute des Wolves.

« Il est humain« , constate Billy Donovan. « Il y a des soirs où il joue comme Superman et des autres où comme ce soir en seconde période, il est capable de faire beaucoup mieux. Il le sait ».

Il aura fallu 41 matches seulement au meneur All-Star pour dépasser son total de la saison passée (18) et réaliser la deuxième marque depuis les 31 triple double de Wilt Chamberlain en 1968. Le voilà donc dans le livre d’or de la NBA mais Westbrook s’en moque. « Cela ne signifie absolument rien puisque nous avons perdu », assure-t-il dans le vestiaire visiteurs du Target Center après le match raté de sa troupe.

Auteur à lui seul de plus de la moitié des balles perdues du Thunder (19), l’ancien acolyte de Kevin Durant prend la responsabilité de la défaite. Il digère mal ses erreurs mais avoue être déjà passé à autre chose, 30 minutes après le revers: « Des soirs comme celui là il faut savoir se concentrer rapidement sur le prochain match. »

Le Thunder est 7e de sa conférence à mi-parcours

Incapable de contrarier Ricky Rubio (14 pts, 14 passes), qui l’a même sérieusement embrouillé en défense dans le dernier quart, Westbrook n’a pas été décisif. Ou plutôt si, mais pour provoquer la chute des siens, bloqués à 36 pts seulement en seconde période. Le jugement peut sembler dur pour un joueur qui termine à 21 pts, 12 passes et 11 rbds, mais c’est la dure loi d’une star qui depuis presque trois mois banalise l’exceptionnel tout en gâchant son talent par un manque de justesse et de lucidité dans les moments importants.

De quoi apporter de l’eau au moulin de Mark Cuban qui refuse toujours de faire de Westbrook une superstar.