Si Joel Embiid ne raffole pas des louanges, il va falloir qu'il dise quelques mots à son coach car l'Australien se montre dithyrambique conférence de presse après conférence de presse. Voilà maintenant qu'il envisage même son rookie comme “la couronne de joyaux” de la défense des Sixers. Ben Simmons blessé indéfiniment, Dario Saric (12 pts par match pour l'instant en présaison) en phase d'adaptation, Jahlil Okafor encore cloué à l'infirmerie, Brett Brown fait également du pivot camerounais la pierre angulaire de son jeu offensif.
“Des deux côtés du parquet, Joel va être notre focalisateur”, confirme l'ancien assistant des Spurs. Pour avoir côtoyé Tim Duncan à San Antonio, Brett Brown voit même des points de comparaison entre le futur Hall of Famer et le 3e choix de la draft 2014.
“Joel, vous le regardez jouer et vous vous dites qu'il a quelque chose en lui.” s'enthousiasme t-il. “J'avais eu le même sentiment avec Duncan et, pour moi, Joel peut être un atout offensif et une pièce centrale en défense.”
Incité à shooter le plus possible
Pour le natif de Yaoundé, la mutation ne se fera pas sans forcer sa nature et sa culture. Le pivot n'est pas un bouffeur de ballon ni un shooteur gourmand, il n'a d'ailleurs jamais pris plus de 9 shoots avec les Jayhawks en NCAA. Il en est pour l'instant à 4/12 en deux rencontres de présaison, pour 5,5 pts et 3,5 rbds.
“En NCAA je n'avais pas cette mentalité, je ne shootais jamais dix fois dans le même match.” se rappelle Joel Embiid. “Coach Brown veut que cela change et j'ai prouvé à l'entraînement que j'en étais capable mais cela va prendre du temps car je ne suis pas un joueur égoïste, je pense toujours d'abord à l'équipe. Je dois donc apprendre à laisser le jeu venir à moi, sans forcer.”
À nouveau, Brett Brown prône la patience mais globalement, le coach des Sixers est ravi des possibilités offertes par le joueur.
“On sait tous que cela va prendre du temps.” tempère le stratège. “Il y aura des moments compliqués mais il en a le potentiel et son envie d'être un grand joueur est sincère. Si on le garde en bonne santé et qu'il conserve un mental adéquat, il pourra me laisser l'opportunité de faire avec lui ce que je ne cesse de répéter.”