Avec déjà dix années professionnelles à son compteur, partagées entre l’Espagne et la NBA, on a rapidement tendance à oublier que Ricky Rubio n’est qu’un jeune homme de 25 ans.
Or, cette année, le meneur espagnol a perdu sa mère, victime d’une longue maladie et s’il dispute actuellement les Jeux Olympiques avec sa sélection nationale, sa présence à l’évènement fut évidemment longtemps compromise, d’autant que les rumeurs de transfert tout au long de la saison ont largement contribué à le malmener.
« Cette saison, il y a des nuits où je vivais l’enfer »
« Parfois, durant la saison, il y avait des nuits où je vivais l’enfer. Je me réveillais à Sacramento, Los Angeles, en plein milieu de la nuit, seul, dans un hôtel en me demandant pourquoi j’étais là, si cela valait vraiment le coup, » raconte t-il à la presse, avant d’évoquer son hésitation pour les Jeux. « Quand tout cela est arrivé, je me suis demandé ce qui était le mieux : rester avec ma famille à la maison ou tout sacrifier une fois de plus pour un but, la médaille d’or, et la lui dédier ? »
S’il a finalement choisi la deuxième option, Ricky Rubio ne cache pas que ce tournoi est compliqué à vivre : sportivement, l’Espagne a commencé avec deux défaites et à titre individuel, le décès de sa mère continue logiquement de le tourmenter.
« Au début des Jeux, j’avais beaucoup de choses à l’esprit, des doutes. Je me suis demandé si ce sacrifice valait le coup, » avoue le joueur. « Je me suis mis beaucoup de pression, comme je l’ai toujours fait. À un moment, j’ai décidé d’oublier toute cette pression, de jouer pour le plaisir, de jouer mon jeu et d’apprécier ce que je fais. »
« Battre Team USA serait tout pour nous »
Pour parvenir à son objectif, Ricky Rubio et l’Espagne doivent avant tout passer sur un obstacle de taille pour des retrouvailles en demi-finale : Team USA. À deux reprises, en 2008 et 2012, la Roja n’est pas passée loin de l’exploit.
Cette fois, le meneur des Wolves espère bien que la troisième sera la bonne.
« La victoire représenterait tout pour nous, » lance-t-il. « Le monde nous appartiendrait. Je me rappelle avoir regardé l’Argentine battre les États-Unis en 2004 et peut-être que, nous aussi, nous pouvons écrire l’histoire que l’Argentine a écrite avec sa génération dorée. »