Gregg Popovich, 20 ans de fidélité à lui-même

Fort d’un superbe bilan de 45 victoires pour 8 défaites, les Spurs pourraient terminer la saison avec 70 victoires (ils ont besoin de 25 victoires en 29 matches) et réussir l’une des plus grandes saisons régulières de tous les temps.

Ce serait un véritable exploit et, finalement une sorte d’aboutissement de la méthode de Gregg Popovich. Mais d’ailleurs, c’est quoi le secret de Popovich ?

« On essaie de faire des choses logiques, de façon à ce que ça marche pour nous », simplifie Popovich pour AP.

En clair, Coach Pop’ ne veut pas livrer son secret, et il faut donc demander à ceux qui l’entourent. Comme par exemple à LaMarcus Aldridge qui découvre de l’intérieur le coach des Spurs cette saison et il est séduit par l’homme.

« Tous les joueurs l’aiment car ils intègrent le fait qu’il pense différemment, et qu’il est strict. Mais c’est un gagnant et ils aiment ça. »

La rigueur, l’esprit de compétition et l’intelligence font donc partie des explications de sa longévité : 20 saisons d’affilée sur le banc des Spurs.

« Il n’y pas de mystère », tranche David West. « Il cherche une formule qui fonctionne et la garde. »

Une constance prodigieuse dans les résultats

Même si West trouve ça limpide, tout cela reste bien flou et mystérieux. Mais ça fonctionne depuis maintenant 20 ans avec des adaptations, mais toujours une ligne directrice : le succès.

« J’admire ce qu’il a été capable de faire avec cette franchise, pendant si longtemps, avec Tim Duncan », explique LeBron James, amoureux de Popovich.

Erik Spoelstra, tout jeune dans le métier, a affronté deux fois le tacticien des Spurs en Finals et il reste admiratif de sa constance dans ce monde des entraîneurs, si concurrentiel et compliqué au quotidien.

« Ils ont tellement respecté le programme construit depuis 20 ans. Les bases sont là, coach Pop aussi et la philosophie est toujours la même. Dans cette ligue et le sport pro, le plus compliqué c’est de durer. C’est un modèle du genre. »

Le record de Jerry Sloan en ligne de mire ?

Pour Tom Thibodeau, interrogé il y a quelques années, la force de Popovich est tout simplement d’être resté lui-même, et surtout humble.

« Il est le même aujourd’hui que lorsqu’il était assistant » expliquait le coach des Bulls. « Il a du succès, et c’est un très grand coach qui se maintient au top en restant très humble. (…). Pour moi, c’est le nouveau Jerry Sloan. A chaque fois que vous l’affrontez, vous savez à quoi vous attendre. Les Spurs exécutent parfaitement leurs systèmes, et ils ne se battent jamais eux mêmes. Ils se donnent à fond, ils sont durs et jouent intelligemment, et c’est, je pense, le reflet de ce qu’est Popovich. »

Puisque Thibodeau cite Sloan comme référence, rappelons que l’ancien coach du Jazz est resté 23 ans en place à Utah, de 1988 à 2011. C’est le record de longévité dans le sport US, et si Popovich tient sa promesse de coacher LaMarcus Aldridge jusqu’à la fin de son contrat, il devrait l’égaler en 2019.