Golden State victime de son impatience

Steve Kerr n’est pas seulement un coach qui s’est déjà fait une place dans les livres d’histoire de la NBA. Il possède aussi une analyse et une lucidité rare dans ses commentaires d’après match. Des restes de ses années de consultant, sans doute. Dans la défaite, le coach rookie de la Baie d’Oakland ne déroge pas à la règle et même à chaud, il nous conforte dans notre propre jugement : on a donc vu le même match.

« On a perdu notre contrôle car on était trop pressé de revenir. Un match, c’est 48 minutes. En basket, c’est une éternité. Je regrette le sentiment de désespérance et d’urgence que nous avons dégagé dès le deuxième quart temps. Nous avons été trop émotifs et n’avons pas bougé le ballon avec notre patience habituelle. Nos hésitations et notre précipitation ont empêché les écrans, les cuts et les passes. »

Pointées du doigt : les 20 balles perdues, pour seulement 16 passes décisives.

« Aucune défense n’est plus rapide qu’une passe, on a trop dribblé ce soir. On aurait dû changer le tempo. Ils contrôlaient le rythme et nous aurions dû le changer. Ils veulent jouer lent, nous vite et ça sera comme ça à chaque match. Cela étant dit, nous aurions quand même dû mettre du rythme sur demi terrain, on ne l’a pas fait. »

« On a trop forcé »

Pour Steve Kerr, le match s’est joué en fin de deuxième quart temps. Leandro Barbosa s’enflamme et remet les Warriors dans le sens de la marche. Le momentum est là dans l’embrasure de la porte. Il guette.

« Mais dans les dernières minutes on a reperdu notre maîtrise. Pour moi c’est le tournant. Les arbitres sifflent un marcher contestable sur Shaun (Livingston) mais le problème n’est pas là : cette possession aurait dû se terminer sur un lay up qui nous aurait ramené à égalité. »

Et ensuite ?

« On a eu nos moments mais nous avons trop forcé et manqué de consistance en défense. »

Golden State n’est plus invaincu et tombe de son nuage. Steve Kerr ne s’en inquiète pas.

« Nous avons vécu jusque-là une saison de rêve, où tout se mettait en place au cours des matches mais ça ne peut pas tout le temps être comme cela. Ce sont les playoffs et devant une équipe plus forte, tu te fais battre, que tu sois à la maison ou pas. On a mal joué. Ils nous ont botté les fesses. Il faut maintenant aller de l’avant et apprendre de cette défaite. »

Propos recueillis à l’Oracle Arena