Comme lors des playoffs l'an passé, le Thunder n'a pas pesé bien lourd à l'AT&T Center. Privés de Serge Ibaka, et cette fois sans Kevin Durant, les coéquipiers de Russell Westbrook ont mordu la poussière texane. Et ont rapidement saisi la différence qui séparait un match à domicile face aux Lakers (avant-hier) d'un match à l'extérieur face aux champions en titre (hier).
En encaissant 130 points, avec 39 points d'écart, le Thunder a reçu une véritable correction. De quoi marquer les esprits alors que les playoffs se profilent à l'horizon. Quand on le voit tant à la peine, même privés de gros joueurs, le Thunder peut-il vraiment croire à un run en playoffs cette saison ?
La deuxième pire défaite de l'histoire du Thunder
Dès le premier quart effectivement, les Spurs ont pris l'ascendant. Et c'est Tony Parker qui a lancé l'assaut avec 13 de ses 19 points inscrits dans la période. Intenable sur le pick & roll, le meneur tricolore a fait la chanson à Russell Westbrook (et la défense du Thunder en son entier) en alternant à la perfection son shoot extérieur et ses attaques du cercle.
Et quand TP est allé se reposer, c'est son pote Boris qui a pris la relève. La deuxième lame du rasoir “made in France” a alors coupé les jambes des joueurs d'OKC avec ses 19 points (à 9/15) et sa capacité à aller chercher ses points tout seul. Face au rookie Mitch McGary, Babac s'est baladé avec moultes feintes de corps et le petit bras roulé qui va bien.
Encaissant un 30-13 pour finir le deuxième quart, les carottes étaient déjà cuites à la pause pour OKC. Scott Brooks n'a jamais eu les réponses. Le coach à lunettes a encore vu trouble face au maître Popovich. Et, à 5 minutes de la fin… du troisième quart (!), il a jeté l'éponge !
“Ce fût dur toute la soirée, et des deux côtés du terrain.” précise Brooks au Oklahoman. “Il faut les féliciter, ils ont joué à un très haut niveau. Ils ont défendu, passé, rentré leurs tirs. On doit s'améliorer. On doit rebondir. C'est clairement une soirée à oublier mais de laquelle on doit aussi apprendre. Notre problème, c'est qu'on ne s'est pas tenu à notre plan de jeu. Ils nous ont frustrés et on savait qu'ils en étaient capables.”
La guerre des nerfs nuit au Thunder
Toujours prêts à marquer le coup lors des grands rendez-vous de la saison régulière (les Hawks peuvent en témoigner), les Spurs ont déroulé leur meilleur basket face à OKC. À l'image d'un Westbrook secoué dans la raquette car incapable de pénétrer le mur texan puis carrément énervé après un contact appuyé avec Tim Duncan (il en jettera son masque pour finir), le Thunder s'est frustré dans la bataille psychologique lancée entre les deux rivaux de la conférence Ouest.
“Je ne suis pas là pour évaluer mon niveau de frustration.” ajoute Brooks sur le Daily Thunder. “On reste sur un bilan de 9 victoires pour 3 défaites ce mois-ci. On a réussi de bons matchs, et ce surtout en attaque. On sait qu'on doit s'améliorer en défense, mais je ne crois pas que le mot de frustration soit le bon. On a besoin d'une progression et on en a besoin très rapidement.”
Face au jeu structuré des Spurs, le collectif aléatoire du Thunder a mangé chaud ! 39 points dans la musette: c'est tout simplement la deuxième pire défaite de l'histoire d'OKC (depuis la relocalisation en Oklahoma). Pour San Antonio par contre, c'est le plus gros écart depuis deux ans et un match contre les Pistons.
Il faut dire qu'en autorisant 58% de réussite aux tirs, dont un rarissime 61% à trois points, on s'expose à prendre une vraie raclée ! Dominés aux rebonds (50 à 36), le Thunder a clairement un chantier énorme en défense. En encaissant 109 points par match sur le mois de mars, l'escouade de coach Brooks ne fait peur à personne dans ce domaine. Sans l'abattage monumental, et souvent largement sous-estimée, de Serge Ibaka en contrôleur aérien, la défense du Thunder prend l'eau.
Une saison noire de bout en bout ?
Pour leur défense, on doit bien reconnaître que cette saison est marquée par la guigne pour le Thunder. Construit à la va-vite pour parer à la cascade de blessures, le collectif d'OKC doit encore prendre forme.
Il ne faut pas l'oublier : ce sont pas moins de 6 joueurs (Augustin, Kanter, McGary, Novak, Singler, Waiters) qu'il a fallu intégrer à l'effectif cette saison tout en gérant les blessures des uns revenus au jeu (Adams, Kanter, Westbrook) et des autres encore indisponibles (Collison, Ibaka, Durant, Roberson). Avec autant de remise à niveau physique, et combien de séances d'entraînement (déjà rares) en nombre limité, il est bien compréhensible que la cohésion, si importante en défense, fasse encore défaut.
En l'occurrence, et alors qu'une qualification avec la huitième place se profile, les questions sont encore multiples. A priori opposé aux Warriors (s'il se qualifie), le Thunder va devoir s'attaquer à un Everest. Mais auront-ils encore la force et les moyens de grimper après avoir gravi exsangue des dizaines de cols…
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