La course au MVP : la remontée fantastique de Russell Westbrook

Chaque mardi, Basket USA vous propose le Top 5 des candidats au titre de Most Valuable Player 2015.

Ça y est, le Thunder fait officieusement partie des qualifiés pour les playoffs et de ce fait, il nous était impossible de ne pas consacrer cette édition à Russell Westbrook.

C’est vrai : Oklahoma City n’est que huitième et le dernier MVP du All-Star Game a manqué beaucoup de matches (14) en raison de sa blessure en début de saison, mais puisqu’on a si souvent évoqué Anthony Davis cette saison (8 matches manqués), alors il est logique d’en faire de même pour Westbrook.

Et pour cause, le meneur du Thunder n’est ni plus ni moins que le second meilleur marqueur et intercepteur de la ligue, mais aussi le cinquième meilleur passeur. Aucun joueur n’apparait simultanément dans le top 5 de ces trois catégories, même si Stephen Curry, sixième scoreur et passeur, n’est pas loin.

Comme James Harden en début de saison, Russel Westbrook a certes des pourcentages suspects (43.7% au shoot, 29% à 3 points) et on a déjà suffisamment parlé de ses prises de décisions discutables (beaucoup plus rares ces derniers temps). Mais peut-on ignorer un joueur qui tourne à 26.1 points, 6.4 rebonds, 8 passes et 2.1 interceptions (records en carrière aux pts, rbds et ints) en seulement 32.7 minutes ?

Russell Westbrook mène la barque

Il faut savoir que sans Kevin Durant et Russell Westbrook, en début de saison, le Thunder n’avait remporté que 4 de ses 14 matches soit 28.6%. Avec ses deux stars simultanément sur le terrain, le bilan passe alors à 18 victoires pour 9 défaites soit 66.6%. Mais ce qu’il faut surtout noter, c’est que Russell Westbrook a également dû disputer 15 rencontres sans le MVP 2014 et il s’en est plutôt bien sorti avec 9 victoires soit 60% de succès.

En l’absence de Kevin Durant, Russell Westbrook se transforme tout simplement en machine à tout faire et sur ces 15 matches, il tourne à un hallucinant 30.1 points, 6.1 rebonds, 8.5 passes et 2.3 interceptions.

Pour vous donner une idée, ils ne sont que quatre dans toute l’histoire de la NBA à avoir terminé une saison avec au moins 30 points, 5 rebonds, 5 passes et 2 interceptions de moyenne : Michael Jordan (6 fois), Kobe Bryant, Dwyane Wade et Rick Barry. Certes, Russell Westbrook ne l’a fait « que » sur 15 matches mais c’est un bon moyen de situer la performance et de justifier par la même occasion la présence du meneur d’Oklahoma dans notre Top.

Un départ trop tardif ?

À l’heure actuelle, le Thunder compte sept victoires de retard sur le cinquième de la conférence Ouest, Dallas. Avec 30 matches restants, il ne faut donc pas s’attendre à voir Oklahoma opérer une extraordinaire remontée au classement mais vu leur début de saison, une qualification en playoffs parait déjà exceptionnelle, même s’il n’est pas certain que cela suffise à l’élever au rang de MVP.

Cela ne dénigre en rien sa saison mais entre le classement, ses matches manqués et la présence du MVP en titre dans son équipe, cela fait sans doute beaucoup de facteurs en sa défaveur.

1. Stephen Curry

Bilan : Warriors – 43v-10d – 1er à l’Ouest
Stats : 33.2min, 23.6pts, 4.7rbds, 7.9pds, 2.2ints, 0.2ct, 3.1bps, 48.1% tirs, 40.0% 3pts, 90.2% LF

Ça fait très longtemps que nous n’avons pas vu un joueur dominer la course de bout en bout. On entre dans le dernier tiers de la saison et le plus dur reste donc à faire pour Stephen Curry, talonné de très près par James Harden.

Pour cela, il faudra évidemment assurer sur le plan individuel mais aussi sur le plan collectif pour conserver la première place à l’Ouest et dans la ligue. Avec Atlanta qui colle (44v-12d) et Memphis à seulement deux victoires derrière, ça ne sera pas simple, notamment avec des déplacements à Washington, Cleveland et Toronto cette semaine.

2. James Harden

Bilan : Rockets – 38v-18d – 3e à l’Ouest
Stats : 36.5min, 27.3pts, 5.8rbds, 6.8pds, 2.0ints, 0.8ct, 4.0bps, 45.2% tirs, 38.7% 3pts, 86.6% LF

Orphelin de Dwight Howard à 24 reprises, James Harden va encore devoir se passer de l’aide de son pivot durant au moins un mois. Evidemment, ce n’est pas l’idéal pour Houston mais pour Harden, c’est peut-être l’occasion de coiffer Curry au poteau, surtout s’il continue à enchaîner de telles performances.

Sans D12, il est parvenu jusqu’ici à placer Houston dans le Top 5 de la ligue et avec des Warriors en baisse de régime, l’écart entre Curry et Harden est bien plus mince que lors du concours à 3 points.

3. LeBron James

Bilan : Cavaliers – 35v-22d – 4e à l’Est
Stats : 36.2min, 25.8pts, 5.6rbds, 7.3pds, 1.5int, 0.6ct, 4.1bps, 48.9% tirs, 33.5% 3pts, 73.1% LF

Depuis le 13 janvier 2015, date du retour de LeBron James, les Cavaliers sont tout simplement la meilleure équipe de la ligue avec un bilan de 16 victoires pour seulement 3 défaites.

Sur la même période, LBJ fait très fort avec pratiquement 27 points, 6 rebonds et 7 passes en 34 minutes et les Cavaliers sont désormais en position de mettre la pression aux Bulls et Raptors pour la deuxième place à l’Est, ce qui paraissait encore mal embarqué il y a un mois, lorsqu’ils étaient à 19v-19d.

4. Russell Westbrook

Bilan : Thunder – 31v-25d – 8e à l’Ouest
Stats : 32.7min, 26.1pts, 6.4rbds, 8.0pds, 2.1ints, 0.1ct, 3.8bps, 43.7% tirs, 29.0% 3pts, 83.7% LF

On a hésité à le mettre troisième mais pour une entrée, une quatrième place semble déjà pas mal.

Certains trouveront ça mérité, d’autres pas et c’est justement le propre de Westbrook qui est purement et simplement l’exemple même du joueur qui ne met personne d’accord. On l’adore ou on le déteste mais ce qui est sûr, ce qu’il a gagné ses galons de franchise player avec les nombreuses absences de Kevin Durant.

5. Marc Gasol

Bilan : Grizzlies – 41v-14d – 2e à l’Ouest
Stats : 33.9min, 18.2pts, 8.0rbds, 3.7pds, 0.9int, 1.7ct, 2.2bps, 49.3% tirs, 16.7% 3pts, 82.2% LF

Reprendre avec des matches à Portland et Los Angeles (Clippers) n’était pas simple mais Memphis a très bien géré avec deux victoires, confirmant ainsi son statut de deuxième meilleure équipe à l’Ouest.

Titulaire au All-Star Game pour la première fois de sa carrière il y a 10 jours, Marc Gasol continue d’être le digne représentant de ce superbe collectif qu’est celui des Grizzlies.