Mike Conley : Junior est devenu le plus fort

À la draft 2007, il était le joueur d’Ohio State qu’on attendait le moins. Mais sept ans plus tard, il n’y a pas de débat : entre Greg Oden et Mike Conley, c’est ce dernier qui réalise (et de loin) la plus belle carrière.

Mike Conley brise encore les champions en titre

Tournant actuellement à 18 points et 6 passes par match, le meneur des Grizzlies fait figure de candidat logique pour le prochain All Star Game. Avec la pléthore de meneurs de talents à l’Ouest, sa place n’est cependant pas encore garantie mais, n’empêche, Mike Conley « Junior » n’en est plus un ! Le gaucher continue de progresser de manière toujours aussi régulière dans sa 7e saison en NBA.

Hier soir, face aux Spurs qu’il avait déjà matés en triple prolongation le 17 décembre dernier, Conley a encore fait très mal aux champions en titre. Privés de Tony Parker, les Texans ont encore subi la loi du meneur de Memphis qui a mis Corey Joseph et Patty Mills au pilori. Inarrêtable, Conley a parfaitement alterné entre jeu en percussion et shoot de loin, signant un parfait 7/7 pour 16 points, rien qu’en premier quart !

« J’ai trouvé que c’était un match tout à fait somptueux. » savoure Dave Joerger dans les colonnes du Commercial Appeal. « Mike Conley est rentré fort et il a donné le ton très rapidement dans le match. Quand il est agressif comme ça, ça met énormément de pression sur la défense adverse et ça ouvre des possibilités pour les autres joueurs. Chapeau à lui ! »

Plus patient que jamais, Mike Conley maîtrise de mieux en mieux toutes les ficelles du métier de meneur. Il est le parfait gestionnaire pour l’équipe des Grizzlies qui se repose principalement sur son axe meneur – pivot, et ce d’autant plus en l’absence de Zach Randolph, qui ratait hier son 5e match de rang. Avec des pourcentages records en termes d’adresse (46% à deux points et 43 à trois points), Conley est clairement au sommet de son art à la baguette des Grizz.

Conley n’oublie pas…

Grâce à un collectif de plus en plus à l’aise qui s’est formé alors que les joueurs de Memphis se sont réunis courant septembre, quelques semaines avant le début des camps d’entraînement, une attaque qui était parfois difficile à regarder présente désormais un total de 102 points marqués par match, soit 6 de plus que l’an passé. Historiquement craints en défense ainsi que leur slogan « Grit ‘n Grind » l’a entériné, les Grizzlies sont désormais craints en attaque également.

« Je le sens. » précise Marc Gasol sur SI.com. « Et on peut clairement voir que Mike a désormais plus d’espace quand il veut attaquer le cercle. Les défenses ne viennent pas autant aider sur lui que par le passé. »

Et pour Mike Conley, c’est l’accomplissement d’un long parcours. Souvenez-vous : en novembre 2010, il accepte de prolonger son bail dans le Tennessee à raison d’un contrat sur cinq ans, avec 40 millions de dollars à la clé. Les médias et les internautes lui tombent aussitôt sur le dos. Parfois très méchamment !

« J’ai gardé quelques uns de ces articles. Je me souviens comment certains fans m’ont traité. Je me souviens des réactions des gens sur Internet. C’était des moments difficiles pour moi. Mais je m’en suis servi, ça m’a motivé, et ça me pousse encore aujourd’hui. »

Au sommet de son art

Avec un 5e match en carrière à 30 points ou plus hier soir (le deuxième de la saison après son record établi à 36 unités contre les Sixers), Mike Conley n’en démord pas. Lui et ses Grizzlies visent le titre.

« On l’a dit dès le début : on ne s’entraîne pas pour atteindre les playoffs, on s’entraîne pour aller chercher le titre. Ça a donné le ton. C’était notre objectif en septembre, ça l’est toujours maintenant. »

Pour ne rien gâcher, Mike Conley est un des meneurs les plus durables de la ligue. Sans faire de bruit, depuis la saison 2009-2010, il n’a raté que 18 des 436 matchs de son équipe (saison régulière et playoffs). Véritable métronome, il est un peu le nouveau Tony Parker de la conférence Ouest, ce meneur constant mais pas forcément flashy qui finit par être sous-côté auprès du grand public…

À part pour sa bourde salissante, avec une bière éclatée à Philadelphie, Mike Conley réalise de fait une saison éblouissante, sa meilleure tout simplement. Il est dans tous les bons coups… tant et si bien que les arbitres lui passent quelques largesses (n’est-ce pas Iggy ?) ! Reste désormais à voir si les coachs voteront en sa faveur pour la grand-messe du All Star Game à New York.

Son match à 30 points, 7 rebonds, 6 passes face aux Spurs