Kyrie Irving enfile le costume de roi de New York

Les anniversaires de Jay-Z et de Bernard King, proclamés « King Of New York », ont donné une saveur toute particulière à cette affiche entre les Knicks et les Cavs au Madison Square Garden.

Un joueur a mis tout le monde d’accord et s’est couronné roi pendant 48 minutes : Kyrie Irving. Sa « signature shoe » aux pieds, le meneur a livré un match parfait au scoring avec 37 points à 12/18 au shoot et surtout le panier de la victoire (87-90). Les Cavaliers continuent de gagner, les Knicks de perdre. Les dynamiques d’avant-match ne sont pas inversées.

Les Knicks retrouvent du mouvement

Le match a été particulièrement fluide, dans les mouvements collectifs. Pas toujours, évidemment, mais globalement les Knicks ont retrouvé un bon jeu de passe (26 passes sur 37 shoots) et des décalages avec l’attaque en triangle. Les Cavs, eux, jouent au talent avec les passes de LeBron James, et c’est Kevin Love qui termine les actions (24-25).

James justement, ses passes vont illuminer les gestes d’Irving. Les deux joueurs ont échangé leur mission respective : James est le passeur, celui qui créé et Irving le finisseur. Comme ce duo a un talent immense, tout est plus facile. Cleveland n’est pourtant pas à l’abri d’une mauvaise passe, avec un 13-0 des Knicks. Tim Hardaway Jr s’illustre notamment avec son shoot extérieur. Cleveland ronronne et New York est bien dans sa partie à la pause (53-50).

LeBron regarde sa feuille de statistiques !

Si les Cavaliers n’arrivent pas à accélérer c’est d’abord parce que Kyrie ralentit le rythme avec ses dribbles. Certes, ces situations d’isolations sont efficaces mais elles cassent l’allure car le jeu placé n’est pas son fort. De plus, James (19 pts, 12 passes, 5 rebonds) manque de tranchant. C’est comme s’il avait peur d’aller au panier, et il est trop collectif. Il s’en veut après une mauvaise passe, qui se transforme en balle perdue. Pour mieux se rendre compte de son match, il va à la table de marque pour vérifier ses statistiques ! De l’autre côté du terrain, Quincy Acy apporte son énergie dans la raquette et aucun défenseur des Cavs ne peut l’empêcher de faire son raffut (73-68). Les Knicks résistent donc à deux joueurs, car les autres sont très discrets offensivement.

Irving ne voulait pas du temps-mort

Ils vont résister, mais vont faire des erreurs et rater des tirs importants dans le money-time. James va aussi faire des choix contestables. New York va perdre un ballon, volé dans un premier temps, en ne passant pas la ligne en 8 secondes. Puis Irving a la balle pour donner trois points d’avance à son équipe. Il désire jouer dans la foulée mais David Blatt demande un temps-mort, ce qui ne plaît pas au MVP du All-Star Game 2014.

La frustration évacuée, Irving va jouer tout seul cette dernière action. Il reste 14 secondes à jouer. Il part main gauche avec Iman Shumpert aux basques, et il place un lay up main gauche au-dessus des immenses paluches d’Amare Stoudemire. Irving est un formidable finisseur, et ce « game winner » en est la preuve. Derrière, Carmelo Anthony (4/19 au shoot) ne pourra envoyer les deux formations en prolongation. C’est la cinquième victoire de suite de James et compagnie, alors que les Knicks sont sur six défaites de suite. Mais on retiendra surtout le couronnement d’Irving qui, à chaque fois, fait le show au Madison Square Garden, et vient de livrer probablement sa plus belle partition.

Comment lire les stats ? Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; O = rebond offensif ; D= rebond défensif ; T = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; +/- = Différentiel de points quand le joueur est sur le terrain ; Pts = Points ; Eval : évaluation du joueur calculée à partir des actions positives – les actions négatives.